[NOEL 2020] Ma sélection de livres à offrir aux adultes

Les librairies rouvrent demain en France; dans la mesure du possible, je vous engage bien évidemment à faire vos achats chez un commerçant indépendant. 

DEUX LIVRES ILLUSTRES POUR CUISINER EN FAMILLE

Cuisine et descendance. La culture du bon goût et la passion de la cuisine sont des valeurs qui peuvent se transmettre dès le plus jeune âge, en famille. Si plaisir et partage sont au menu, cuisiner à plusieurs mains – notamment avec celles des enfants – demande également de l’organisation et de la patience. Pour ce Traité de Miamologie en famille l’équipe de la revue 180°C, avec tout le savoir-faire de Delphine Brunet, a imaginé un ouvrage didactique de 192 pages qui livre enfin toutes les clés pour cuisiner sereinement avec ses marmots. Outre les 60 idées recettes inédites classées par mois, imaginées pour transmettre aux enfants le goût des bonnes choses, des bons produits, simples et de saison, l’ouvrage mêle leçons de choses et commandements pour bien cuisiner et propose des outils bien pensés comme un calendrier des saisons fruits et légumes, un mémo sur les mesures, une liste des ustensiles indispensables à l’apprenti gourmand… Et bien d’autres choses encore à découvrir dans les pages de ce grimoire culinaire à partager en famille!

« Chaque fois que nous créons une chose avec amour, espoir ou passion, nous donnons une âme à notre création. » Baron von Gikkingen, Le Royaume des chats

Des brioches aux haricots rouges du Voyage de Chihiro au ramen de Ponyo sur la falaise, découvrez plus d’une vingtaine de recettes présentes dans les films du studio Ghibli!

Qu’elles constituent un moment de partage familial, de réconfort dans des situations ardues ou de terribles tentations, les scènes de cuisine ont toujours une importance capitale dans les films de Ghibli. Ces bons petits plats arrivent désormais dans nos assiettes! Du bentô somptueux de Mon voisin Totoro à la tourte de harengs au potiron de Kiki la petite sorcière, découvrez pour la première fois en France un carnet de recettes inspirées des plus grands chefs-d’oeuvre du studio Ghibli! 


POUR UN.E VOYAGEUR.SE GOURMAND.E

Un magnifique road trip gourmand pour découvrir la gastronomie du Portugal. Six régions avec pour chacune: des infos sur sa ville phare, une carte illustrée, les meilleures recettes, les produits du terroir à rapporter dans sa valise et les bonnes adresses. Un itinéraire culinaire jalonné de découvertes sur l’art de vivre et l’artisanat et de rencontres avec des gens passionnés. Recettes, portraits, reportages, photos et illustrations: un livre unique.
Sérieusement, ce bouquin est une splendeur qui a déjà trouvé une place d’honneur dans ma bibliothèque.

« Touiller le miso » (Florent Chavouet)

Le concept est un peu bancal: à la fois compte-rendu d’une tournée des bars à saké et recueil de haïkus d’une qualité discutable. Mais les dessins de l’auteur sont un peu plus fabuleux à chacun de ses ouvrages, avec des perspectives intérieures magnifiques et une profusion de détails grâce à laquelle on peut facilement passer dix minutes sur chaque page. 

POUR UN.E MEILLEUR.E AMI.E

« Amitié: Tout ce qui nous lie » (Heike Faller/Valerio Vidali)

Ce livre est dédié à toutes les amitiés: les éphémères, celles qui durent toute une vie, celles qui sont devenues des histoires d’amour et celles que nous n’avons pas osé sauver.

Après le très remarqué « 100 ans: Tout ce que que tu apprendras dans la vie », Heike Faller et Valerio Vidali récidivent sur un thème différent mais tout aussi émouvant. Peu de texte, mais des scènes qui parleront sans doute à quiconque entretient une amitié forte de longue date. 

POUR QUELQU’UN.E QUI A LE MORAL DANS LES CHAUSSETTES

« Voir la beauté du quotidien et s’en émerveiller: Créez de la joie chez vous et en vous! » (Ingrid Fetell Lee)

Par quel mystère un lancer de confettis suscite-t-il l’émerveillement? Pourquoi la vue d’un arc-en-ciel procure-t-elle toujours un véritable enchantement? La joie est-elle en nous ou pouvons-nous parvenir à la susciter?

Après plusieurs années à pister les sources de la joie tout autour du monde, la designeuse Ingrid Fetell Lee a identifié dix « esthétiques de la joie », c’est à dire des qualités physiques propres à créer un sentiment d’admiration et de bonheur partagé. A partir d’une multitude d’exemples concrets, nourrie par ses rencontres avec des artistes, architectes, décorateurs, jardiniers, spécialistes de couleurs, etc.. elle donne des conseils précieux pour, chacun à notre échelle, nous permettre de semer des graines de joie communicatives.

J’avais vu la conférence TED de l’autrice il y a 2 ans, et j’ai été ravie de découvrir qu’elle avait écrit un gros livre pour approfondir le sujet. Une mine de moyens très concrets d’améliorer son quotidien. 

LE ROMAN AUSSI ORIGINAL QU’INTELLIGENT 

QUI DEVRAIT RAFLER TOUS LES PRIX CETTE ANNEE 

« L’anomalie » (Hervé Le Tellier)

« Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance, l’intelligence, et même le génie, c’est l’incompréhension. » En juin 2021, un événement insensé bouleverse les vies de centaines d’hommes et de femmes, tous passagers d’un vol Paris-New York. Parmi eux: Blake, père de famille respectable et néanmoins tueur à gages; Slimboy, pop star nigériane, las de vivre dans le mensonge; Joanna, redoutable avocate rattrapée par ses failles; ou encore Victor Miesel, écrivain confidentiel soudain devenu culte. Tous croyaient avoir une vie secrète. Nul n’imaginait à quel point c’était vrai. Roman virtuose où la logique rencontre le magique, « L’anomalie » explore cette part de nous-mêmes qui nous échappe.
C’est le roman français le plus remarquable que j’ai lu cette année, et très bizarrement les jurys littéraires semblent de mon avis pour une fois.

DEUX BEDES + DEUX ROMANS FEMINISTES EN DIABLE

Début des années 30. Anaïs Nin vit en banlieue parisienne et lutte contre l’angoisse de sa vie d’épouse de banquier. Plusieurs fois déracinée, elle a grandi entre 2 continents, 3 langues, et peine à trouver sa place dans une société qui relègue les femmes à des seconds rôles. Elle veut être écrivain, et s’est inventé, depuis l’enfance, une échappatoire: son journal. Il est sa drogue, son compagnon, son double, celui qui lui permet d’explorer la complexité de ses sentiments et de percevoir la sensualité qui couve en elle. C’est alors qu’elle rencontre Henry Miller, une révélation qui s’avère la 1ère étape vers de grands bouleversements.
Outre la liberté extraordinaire de son héroïne, ce roman graphique est remarquable par le style graphique de l’autrice: son usage des crayons de couleur est un régal pour les yeux. Un vrai coup de coeur. 

« Radium girls » (Cy)

New Jersey, 1918. Edna entre comme ouvrière à l’United State Radium Corporation, une usine qui fournit l’armée en montres. Aux côtés de Katherine, Mollie, Albina, Quinta et les autres, elle va apprendre le métier qui consiste à peindre des cadrans à l’aide de la peinture Undark (une substance luminescente très précieuse et très chère) à un rythme constant. Mais bien que la charge de travail soit soutenue, l’ambiance à l’usine est assez bonne. Les filles s’entendent bien et sortent même ensemble le soir. Elles se surnomment les « Ghost Girls »: par jeu, elles se peignent les ongles, les dents ou le visage afin d’éblouir (littéralement) les autres une fois la nuit tombée. Mais elles ignorent que, derrière ses propriétés étonnantes, le Radium, cette substance qu’elles manipulent toute la journée et avec laquelle elles jouent, est en réalité mortelle. Et alors que certaines d’entre elles commencent à souffrir d’anémie, de fractures voire de tumeur, des voix s’élèvent pour comprendre. D’autres, pour étouffer l’affaire…

La dessinatrice Cy nous raconte le terrible destin des Radium Girls, ces jeunes femmes injustement sacrifiées sur l’autel du progrès technique. Un parcours de femmes dans la turbulente Amérique des années 1920 où, derrière l’insouciance lumineuse de la jeunesse, se joue une véritable tragédie des temps modernes.

Entre corps érotisé et corps souffrant, magie de la scène et coulisses des douleurs, Chavirer raconte l’histoire de Cléo, jeune collégienne rêvant de devenir danseuse, tour à tour sexuellement piégée par une pseudo Fondation de la vocation, puis complice de ses stratégies de “recrutement”. Trente ans plus tard, alors qu’elle-même a fait carrière – des plateaux et coulisses de Champs-Elysées à la scène d’une prestigieuse “revue” parisienne – l’affaire ressurgit. Sous le signe des impossibles pardons, le personnage de Cléo se diffracte et se recompose à l’envi, au fil des époques et des évocations de celles et ceux qui l‘ont côtoyée, aimée, déçue ou rejetée.
Ma critique détaillée ici

« Fille » (Camille Laurens)

FILLE, nom féminin 1. Personne de sexe féminin considérée par rapport à son père, à sa mère. 2. Enfant de sexe féminin. 3. (Vieilli.) Femme non mariée. 4. Prostituée. Laurence Barraqué grandit avec sa soeur dans les années 1960 à Rouen. « Vous avez des enfants? » demande-t-on à son père. « Non, j’ai deux filles » répond-il. Naître garçon aurait sans doute facilité les choses. Un garçon, c’est toujours mieux qu’une garce. Puis Laurence devient mère dans les années 1990. Etre une fille, avoir une fille: comment faire? Que transmettre? L’écriture de Camille Laurens atteint ici une maîtrise exceptionnelle qui restitue les mouvements intimes au sein des mutations sociales et met en lumière l’importance des mots dans la construction d’une vie.

UNE SAGA HISTORIQUE ET FAMILIALE DANS LAQUELLE IL FAIT BON S’EVADER

« La saga des Cazalet, I : Étés anglais » (Elizabeth Jane Howard) 

Juillet 1937. A Home Place, au coeur du Sussex, jardiniers, femmes de chambre et cuisinière sont sur le pont. La Duche orchestre le ballet des domestiques avant l’arrivée de ses trois fils, Hugh, Edward et Rupert Cazalet, en chemin depuis Londres avec épouses, enfants et gouvernantes. Où dormira Clary, adolescente mal dans sa peau en plein conflit avec sa belle-mère ? Quelle robe portera Villy, ancienne ballerine désormais mère au foyer ? Polly, terrorisée à l’idée qu’une guerre éclate, s’entendra-t-elle avec sa cousine Louise qui rêve de devenir actrice? Rachel, la seule fille de la Duche, trouvera-t-elle un moment pour ouvrir la précieuse lettre de son amie Sid? Non-dits, chamailleries, profonds chagrins… Aux préoccupations des adultes font écho les inquiétudes des enfants, et à la résilience des femmes, qu’elles soient épouses, fillettes ou domestiques, répond la toute-puissance – ou l’impuissance – des hommes. L’été regorge d’incertitudes mais, sans l’ombre d’un doute, une nouvelle guerre approche : entre pique-niques sur la plage et soirées auprès du gramophone, il faudra inventorier lits de camp et masques à gaz.

Cette saga compte 5 tomes dont 2 sont déjà parus en français et dont les 3 autres paraîtront au rythme d’un tous les 6 mois. Je l’avais dévorée en anglais

DE L’HUMOUR 

En feuilletant les pages de cet album, nous sommes comme chaque fois incroyablement touchés par la délicatesse du trait, la subtilité et la mélancolie de l’esprit de Sempé. Se dégage aussi des dessins une forme d’élégance morale, discrète et toujours amusée. La plume de Sempé traduit sa vision tendrement ironique de nos travers et des travers du monde. Dans ce livre, on retrouve le meilleur de l’humour fin, subtil et allusif, allié à un formidable sens du dérisoire, qui caractérise toute l’oeuvre de Sempé. Observateur incomparable de nos vies quotidiennes, Sempé réunit ici ses meilleurs dessins inédits.

« De surprise en surprise » (Voutch) 

Spécialiste de l’humour grinçant, Voutch s’attaque ici aux réseaux sociaux et aux comportements qu’ils induisent. 

7 réflexions sur “[NOEL 2020] Ma sélection de livres à offrir aux adultes”

  1. Bon, ma liste d’envies vient de s’enrichir d’au moins huit titres . Et encore, c’est parce que j’ai déjà lu ( et adoré) L’anomalie et le premier Cazalet ( le deuxième est arrivé hier…).
    Au fait, je viens juste d’entrer dans « La maison dans laquelle »… C’est prometteur !

  2. @Elmaya: "La maison dans laquelle" est la raison pour laquelle j'ai précisé "français" en décrivant "L'anomalie" comme le livre le plus remarquable que j'avais lu cette année.

    1. 2020 a beaucoup à se faire pardonner, mais je dois dire que c’était une bonne année côté lecture !

  3. Merci pour ces conseils (à vrai dire je ne sais plus où donner de la tête tellement j'ai envie de tous les découvrir !) ON a beaucoup parlé de Fille et de chavirer, mais j'en découvre pleins d'autres. Amitiés est une belle découverte même si je lui ai préféré 100 ans, tout ce que tu apprendras dans la vie.
    Je me les note, TOUS ! (merci)

  4. Ayant dévoré les deux tomes de la saga des Cazalet disponibles, je suis plongée dans "Une saison à Hydra" de la même auteure ^-^ (J'avoue, j'ai été tentée de commander la suite en anglais par impatience, mais les formats ne seraient pas les mêmes – Je suis pointilleuse si je veux !)
    Le livre de recettes du studio Ghibli m'intrigue, même si je n'ai pas de souvenirs de plats absolument incroyables, et L'anomalie est dans mes possibles futurs achats. Je note ta recommandation pour les gens au moral au fond des chaussettes, par contre…

    Mélusine

  5. Ohlala, je crois que je vais craquer pour le livre de recettes sur le Portugal, si je le trouve à la librarie. J'attendrai la version poche pour l'Anomalie et Chavirer.

    Dans le thème "portraits et gastronomie", il y a un livre que j'ai beaucoup aimé, publié il y a plusieurs années déjà : "L'heure du bentô", de Satoru Abe. C'est plusieurs interview de Japonais avec pour thème le bentô, accompagnée d'une photo de leur repas. Il n'est plus édité, mais est trouvable d'occasion 🙂

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