[BERGEN] De la pluie comme s’il en maisonnait

Hier, il faisait beau quand nous sommes arrivés en Norvège. Mais ce samedi s’annonce comme une journée entièrement pluvieuse et plutôt froide. Après avoir avalé le petit-déjeuner acheté dans une boulangerie avec du thé que j’ai apporté de Bruxelles, nous nous mettons en route bien emmitouflés.

Nous avons repris le géocaching en fin d’année dernière, de façon moins intensive que nous le pratiquions autrefois, mais ça reste un moyen intéressant de découvrir des endroits et des détails particuliers dans les villes que nous visitons. Ce matin, par exemple, nous loguons une cache à la statue de The Human que j’avais remarquée hier. Il s’agit d’une oeuvre en bronze grandeur nature d’Arne Maeland, représentant un SDF assis au pied des marches d’un magasin de luxe. Très émouvant. Non loin de là, une autre cache nous pousse à examiner le massif Monument aux Marins.

Puis nous nous lançons à pied dans les quartiers bourgeois que Chouchou a repérés comme spots photos. Recroquevillée dans ma parka, je ne profite pas tellement de la balade, mais admire tout de même le feuillage roux dans le jardin de l’université.

Le café dans lequel je voulais manger n’ouvre en fait qu’à 15h; aussi nous finissons chez un Baker Brun, une chaîne locale de snacks-boulangeries où nous faisons un déjeuner rapide au prix d’un resto décent chez nous. En sortant, nous tombons sans l’avoir cherchée sur la minuscule plage urbaine de Badebrygge, où des cygnes s’ébattent dans l’eau et où nous pouvons loguer une nouvelle cache virtuelle en écrivant notre nom dans le sable.

Au programme de l’après-midi: la visite de Vilvite, un musée des sciences interactif. Nous nous étions énormément amusés à celui d’Oslo en 2017, et j’étais enthousiaste à l’idée de renouveler l’expérience. Mais ici, les expériences me semblent beaucoup moins amusantes, et surtout, je sature rapidement du bruit et de l’agitation des jeunes enfants qui courent dans tous les sens en poussant des cris aigus.

Chouchou s’essaie à une expérience qui lui fait faire des tours de vélo à l’intérieur d’une roue (moi pas: je crains de me déclencher une crise de vertigo, et de toute façon, je ne fais pas le 1,55m minimum requis pour monter sur cet engin infernal). De mon côté, je passe un long moment à tenter de créer d’énormes bulles de savon, y compris autour de moi à l’aide d’un cerceau – que personne n’arrive à faire monter plus haut que sa taille.

Lorsque nous ressortons, je suis super déçue, et il pleut toujours. Nous traversons Nygardparken, le parc voisin du Vilvite, où Chouchou prend quelques très belles photos tandis que ma détresse augmente visiblement. Plusieurs fois, il me propose d’appeler un Wolt (l’Uber local) pour gagner notre destination suivante, mais bien décidée à marcher au maximum pendant ces vacances, je refuse obstinément.

Puis l’eau commence à s’infiltrer par la fermeture éclair de ma capuche. Bientôt, j’ai l’impression que tout mon corps est couvert d’une pellicule moite d’eau et de sueur. C’est une sensation insupportable, et je finis par faire un meltdown en pleine rue. (#vismaviedautiste) Furieux, Chouchou me plante là en hurlant qu’il en a marre que je sois incapable d’identifier mes propres limites. Je reste appuyée contre un mur quelques minutes pour me calmer, puis je rentre à l’hôtel. Comme je m’y attendais, je trouve Chouchou déjà dans notre chambre, en train de traiter ses photos.

Un peu plus tard, nous ressortons pour reprendre le cours de notre après-midi interrompu. Etape suivante: la librairie Outland, immense et bourrée de comics, de mangas, de romans en norvégien ou en anglais, mais aussi de goodies et de jeux de société sur deux étages. Nous sommes obligés de nous dépêcher car nous avons une réservation pour dîner à 18h, mais nous repasserons un autre jour si possible car il y a beaucoup à voir et à fouiller! (En attendant, je fais quand même l’emplette d’un nouveau Stitch version Experiment 626.)(Oui, oh, ça va.)

Ce soir, nous mangeons healthy chez Daily Pot. L’attente pour commander à la caisse est interminable en ce samedi, mais ensuite, nous nous régalons sans culpabilité de plats sains, équilibrés et authentiquement délicieux. Le mien – un bowl à base de poulet, de fêta, d’épinards frais et de légumes en pickles – est si copieux que je n’arrive pas au bout. C’est vraiment le genre de repas que j’aimerais faire tout le temps ou presque.

Avant de rentrer à l’hôtel, nous repassons à la boulangerie acheter de quoi petit-déjeuner demain. Plusieurs personnes font la file devant la caisse, mais sans payer. Une jeune femme m’explique que c’est parce qu’il est 19h24, et que dans 6 mn, tout ce qui reste dans le magasin bénéficiera d’un rabais de 50%. Boah, on n’est pas à 6 mn près.

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