[BERGEN] Chèvres et trolls, rennes et lutins

Ce dimanche s’annonce sec, ouf! Nous quittons l’hôtel en milieu de matinée pour explorer les ruelles de Bryggen. Je pensais que les magasins seraient fermés et qu’il y aurait du coup assez peu de monde, mais je me trompais. Avec de la patience, nous parvenons tout de même à prendre les photos que nous voulons.

Bryggen appartient au patrimoine mondial de l’Unesco. Ses maisons en bois ont été ravagées par de nombreux incendies, dont le dernier a eu lieu en 1955, mais toujours reconstruites à l’identique. Au moment de notre séjour, d’ailleurs, plusieurs d’entre elles sont en travaux, notamment sur le quai – même si c’est assez bien dissimulé par des bâches en trompe-l’oeil.

Une fois satisfaits, nous mettons le cap sur le funiculaire pour monter sur l’une des sept collines qui entourent la ville. Nous faisons brièvement la queue pour acheter un ticket moche (plus personne ne pense aux diaristes de nos jours). Chouchou aimerait monter devant, mais la voiture de tête est réservée aux familles avec poussette et aux personnes handicapées.

Les guides touristiques ne mentaient pas: le panorama depuis le sommet vaut vraiment le coup d’oeil. Et nous sommes encore assez proches pour pouvoir distinguer facilement notre hôtel.

La surprise, par contre, c’est la présence de nombreuses chèvres qui ne semblent absolument pas perturbées par le passage des humains. Elles broutent tranquillement dans la pente, grimpent sur les bancs ou se couchent au milieu de la route (qu’aucune voiture n’empruntera de tout l’après-midi). Est-ce que j’aurais préféré des rennes? Evidemment. Mais d’eux, je ne verrai que les peaux en vente dans tous les magasins touristiques. Fun fact: saviez-vous qu’ils ont le poil creux comme un macaroni, et qu’il est donc déconseillé d’utiliser leurs peaux comme tapis ou comme couverture de siège pour ne pas les aplatir complètement?

J’avais repéré un café où manger ce midi, mais nous entrons par erreur dans le restaurant voisin, tout de suite plus chic. L’atmosphère y est calme et agréable, la vue superbe, la carte satisfaisante: nous décidons donc de rester. Chouchou commande un burger et moi une soupe locale à la viande pour me réchauffer sans trop me charger l’estomac.

Nous marchons ensuite en direction d’un deuxième point de vue réputé, celui de Granbakken. La route n’est pas longue, mais elle monte et descend pas mal à travers la forêt, nous offrant de nombreuses opportunités de photos automnales.

Comme nous sommes le week-end, le café de Skomakerstuen est ouvert. Situé au bord d’une grande mare, il offre une atmosphère cosy avec ses bancs garnis de peaux de mouton et ses chaussons en feutre proposés aux visiteurs. Nous y buvons des chocolats chauds fort bienvenus; Chouchou grignote un gâteau et moi des galettes sucrées à mi-chemin entre crêpes bretonnes et pancakes américains. Nous en profitons également pour goûter le fameux fromage brun norvégien, qui n’a de fromage que le nom. Chouchou trouve que ça passe, tandis que je suis à deux doigts d’intenter un procès post mortem à l’inventeur de cette atrocité.

Nous renonçons à marcher une demi-heure de plus vers un troisième point de vue pour redescendre vers le terminus du funiculaire en cherchant (et en trouvant) deux géocaches au passage.

Nous repassons à l’hôtel faire une pause, puis ressortons vers l’heure du dîner. Nous avons repéré un fast food sympa appelé Holy Cow. Chouchou y mange une salade César et moi un burger correct avec des frites à l’ail plutôt épatantes, mais que nous ne parvenons pas à finir.

En revenant le long du quai, je rentre chez 3AS et y fais l’emplette d’une des parkas Scandinavian Explorer que tout le monde porte ici. Je la prends orange, pour changer un peu. Ultra-fine et chaude, elle m’évitera d’avoir l’air d’un Bibendum sur nos photos d’extérieur en hiver. Pour la bonne mesure, je m’offre aussi une paire de chaussettes d’intérieur. En revanche, pas question d’investir dans un de ces pulls norvégiens qui grattent épouvantablement, et dont les motifs me donneraient l’impression d’être Jean-Claude Killy pendant les JO d’hiver de 1968. Sérieusement, amis scandinaves: c’est quoi votre problème? On sait faire de la laine douce depuis des siècles, et vous, vous vous obstinez à porter le vêtement le plus rêche du monde. Chouchou me soutient mordicus que c’est là un bel exemple de rigueur nordique qui forge le caractère et affûte le corps. Ca deviendra une chamaillerie récurrente de ce voyage.

Demain, nous partons dans les fjords. Je passe la soirée à refaire nos bagages de manière à pouvoir laisser nos deux valises ici et n’emporter que mon sac à dos jaune avec les affaires dont nous aurons besoin pour 3 jours. Puis je cherche un locker du même style que celui que nous avions utilisé à Londres il y a quelques mois. Le seul que je trouve dans le centre de Bergen est un tout nouveau point de dépôt Bounce qui n’a pas encore d’avis client. Bien entendu, ça ne me rassure pas du tout.

Sauf exception, les commentaires sont désactivés. Si vous voulez poursuivre la conversation, je vous invite à le faire sur la page Facebook du blog.

6 réflexions sur “[BERGEN] Chèvres et trolls, rennes et lutins”

    1. Le Rose et le Noir

      Aucune idée, mais après le pull de l’Enfer, on n’en est plus à une barbarie près. Vu qu’il était servi à côté de la confiture et de la crème, la réponse est probablement oui.

      1. Puis-je surenchérir avec le fromage en tube des suédois ? Non parce que je suis prête à manger du Brunost norvégien, mais pas à manger des biscuits de Noël additionnés de fromage en tube « au bleu ».

        1. Le Rose et le Noir

          Le monde se partage en deux catégories: les pays qui savent faire du fromage, et les autres.

    1. Le Rose et le Noir

      Non, ce n’est pas du tout ce modèle-là mais plutôt celui-là:
      https://scandinavianexplorer.no/dunjakke/200980m/dunjakke-dame-m%c3%b8rk-gr%c3%b8nn
      Et je ne pense pas que ça suffirait pour des très grands froids. Mais pour une mi-saison fraîche, ou par-dessus plusieurs couches genre sous-vêtements thermiques + pull en cachemire, c’est nickel si on ne veut pas doubler de volume. En plus, une fois bien plié dans son pochon, ça prendre royalement la place de deux paires de chaussettes – très pratique pour voyager.

Les commentaires sont fermés.

Retour en haut