2023 dans le rétro: 1ère partie

Quand j’ai commencé ce bilan, je me suis dit que ça avait quand même été une belle année de merde. Puis je me suis souvenue que j’avais déjà pensé ça l’an dernier pour d’autres raisons, et en 2020-2021 à cause de la pandémie, et sans doute aussi toutes les années d’avant depuis un bon moment. Je ne pense pourtant pas, dans l’ensemble, avoir une vie particulièrement difficile. Et je ne suis pas non plus du genre à ne voir et ne retenir que le négatif. Alors, est-ce un effet de l’actualité qui semble promettre que désormais, tout ira toujours plus mal? Ou de ma propre avancée en âge, qui s’accompagnera forcément de problèmes grandissants? De mon anxiété qui me fait systématiquement envisager le pire des futurs? Sans doute un mélange de toutes ces choses.

2023 a pourtant eu de bons côtés. Professionnellement, j’ai réalisé le meilleur chiffre d’affaires de toute ma carrière. J’ai traduit onze romans et demi pour cinq éditeurs différents, dans des genres plus variés que jamais: de l’historique et du contemporain; de la fantasy et du réalisme; pour adultes, pour ados ou pour enfants; souvent par des auteurs que je connaissais et adorais déjà avant de travailler sur leurs textes. J’ai pu me permettre d’arrêter de bosser pour un client qui a une fâcheuse tendance à faire traîner les paiements au-delà du raisonnable. J’ai participé à un projet secret court mais super excitant. Plus que jamais, j’aime mon boulot et je m’estime très chanceuse d’en vivre depuis bientôt 30 ans.

Comme l’an dernier, Chouchou et moi avons connu une très grosse crise de couple à partir de la mi-avril, suite au décès de sa mère. Puis à partir du mois de juin, il a entamé une reconversion professionnelle qui a eu un fort impact sur nos finances. J’ai souhaité ne pas réduire notre train de vie et donc continué à le financer seule: c’était une erreur. Je ne peux pas poursuivre sur cette lancée si je veux mettre des sous de côté pour ma retraite et pour un futur déménagement (objectifs qui, au printemps, m’ont poussée à rouvrir un PEL et à recommencer à alimenter l’assurance-vie que j’avais délaissée avec l’entrée en vigueur de la retraite complémentaire obligatoire des artistes-auteurs).

Le stress lié à tout ça a fait grimper ma tension en flèche au cours de l’été. Fin août, j’étais à 19/11, une menace d’AVC ambulante. J’ai dû commencer un traitement que je prendrai sans doute à vie. Pour tenter de contrôler mon anxiété qui ne réagit que très peu à la thérapie, un psychiatre m’a prescrit un anti-dépresseur qui me donne des insomnies carabinées, avec plusieurs réveils chaque nuit. Résultat: je passe mes journées à bâiller et à attendre le moment de me coucher le soir.

Mes cataractes s’aggravent, et je devrai me faire opérer dans les années à venir. Une de mes incisives s’est cassée pendant que je mangeais un truc mou (!); il faudra probablement la remplacer à court terme. Physiquement, j’ai l’impression d’avoir pris 20 ans d’un coup avec le passage à la cinquantaine et la périménopause désormais bien enclenchée. Le seul bon côté des choses, c’est que mes règles ont commencé à s’espacer significativement, et que je serai très contente de pouvoir cesser bientôt le traitement progestatif que je prends pour mon endométriose.

Quand je me regarde dans la glace, j’ai de plus en plus de mal à me reconnaître avec ma taille disparue et mon cou de dindon. Mais j’ai décidé très consciemment d’y attacher le moins d’importance possible. D’une part, c’est une évolution inévitable sauf à vouloir investir un temps, un argent et une énergie considérables dans une lutte perdue d’avance. D’autre part, j’ai toujours pensé que mon apparence était la chose la moins intéressante chez moi – ou chez n’importe qui. Enfin, d’un point de vue politique, je refuse tout simplement d’entrer dans le jeu du patriarcat et du capitalisme qui ont tout intérêt à ce que les femmes fassent une fixation négative sur leur physique.

(A suivre…)

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