J’ai bien fait de reporter notre excursion à Sopot de 24h: aujourd’hui, il fait super beau et deux degrés de plus qu’hier. Nous quittons l’appartement vers 10h30 et nous dirigeons vers la petite gare de Gdansk Srodmiescie, plus proche et plus facile à naviguer que la gare centrale par laquelle nous sommes arrivés de Varsovie. Je nous prends des allers simples à une machine (impossible de trouver des aller-retour) pour la somme ébouriffante de 2,50€ les deux. Le train SKM bleu et jaune qui relie Gdansk aux deux autres villes de la Tri City Area passe toutes les dix minutes.
Environ une demi-heure plus tard, nous débarquons à Sopot et commençons à descendre l’avenue Monte Cassino qui mène vers le bord de mer. Nous tombons en chemin sur la statue d’un ours soldat, mais ne réussirons jamais à dénicher le funambule censé se tenir en hauteur entre deux immeubles. Plus bas, la Maison Tordue qui est l’un des bâtiments emblématiques de la ville se révèle très difficile à photographier, entre les arbres touffus qui se dressent devant et les nombreux parasols géants sous lesquels se massent tables et chaises et terrasse. Pour en obtenir un bon cliché, il aurait fallu venir plutôt en hiver!
Juste en face, nous poussons la porte du pub du Caniche Bleu (Blekitny Pudel). Il est 11h45, et la serveuse nous prévient qu’ils ne serviront pas le déjeuner avant 12h30. Comme nous ne sommes pas pressés, nous décidons de patienter avec des boissons. Nous aimons tous les deux le côté « brocante » de la salle sombre et encombrée. Nos plats se révèleront délicieux aussi dans le genre cuisine de brasserie sans chichi: une soupe de poisson aux poivrons que nous partageons, puis un burger pour Chouchou et un boudin noir avec plein d’accompagnements différents – dont une étonnante salade de chou, de pomme et de fraises – pour moi.
Nous reprenons notre descente de Monte Cassino, direction le phare. Celui-ci se visite pour une somme très modique. J’ai lu que la montée des marches pouvait être ardue et ça me faisait un peu peur avec mon hypertension; en réalité, ce n’est pas si haut que ça, et il y a plein de paliers où se reposer si nécessaire, avec même des bancs à certains étages. Et puis, nous sommes presque seuls, donc l’unique pause que nous faisons en cours d’ascension ne gêne personne. Arrivés au sommet, nous sommes récompensés par une très belle vue sur la ville et la rade.
Non loin du phare s’étend une longue jetée en bois qui est l’un des autres points remarquables de Sopot. Au large, Chouchou aperçoit un bateau pirate et espère qu’il va s’approcher à portée d’objectif. De fait, lorsque nous atteignons l’extrémité de la jetée, le bateau vient droit vers nous et s’amarre sur notre gauche. Nous nous approchons. Il propose des visites de la rade d’une durée de 40 mn, pour environ 18€ par personne. Le prochain départ est dans une demi-heure, soit pile le temps nécessaire pour qu’agisse l’Itinérol dont j’ai une plaquette entamée dans mon sac.
Je suis en effet sujette à un mal de mer assez carabiné, et depuis que j’ai vomi tripes et boyaux en Islande lors d’une croisière d’observation des baleines, j’évite les bateaux comme la peste. Mais l’Itinérol s’est révélé fort efficace la dernière fois que nous étions en Suisse et que nous avons pris en voiture des routes de montagne qui tournaient dans tous les sens, donc je me dis que ça se tente. Pour un tour en bateau pirate, je suis prête à courir le risque. Au pire, personne n’est jamais mort d’avoir rendu son déjeuner – c’est juste un (très) mauvais moment à passer.
Une quinzaine d’autres passagers se joignent à nous, et nous larguons les amarres peu après 14h30. Aucun commentaire audio sur la visite de la rade, ce qui ne nous dérange pas le moins du monde. Nous parcourons le bateau en tous sens en prenant des photos, et une fois de plus l’Itinérol fait très bien son job. C’est amusant de constater que les citrouilles et le feuillage roux qui décorent la plupart des commerces polonais en l’honneur d’Halloween sont arrivés jusqu’ici, mais que même sur un bateau pirate, il n’est pas question d’exposer des squelettes, des sorcières ou autres créatures païennes vaguement effrayantes. Tradition catholique oblige, je présume.
Nous regagnons la jetée absolument ravis de ce tour impromptu, et allons clôturer notre excursion par un verre au bar du Grand Hotel très wesandersonien qui se dresse au bord du rivage. La déco de la salle est extrêmement quelconque, mais nos mocktails (un Mango Mule pour Chouchou, un Apple Mint Ice Tea pour moi) nous ravissent. Aux murs, des portraits de gens célèbres qui ont dû séjourner ici. Chouchou reconnaît Nicolas Sarkozy à 15 mètres, et je me demande si je dois m’inquiéter.
Après plusieurs cafouillages, les machines de la gare de Sopot consentent enfin à nous fournir des billets pour rentrer à Gdansk. C’était sans contestation possible la plus chouette journée de ce voyage. Un phare! Un bateau pirate! Il ne manquait plus qu’une montgolfière et mon bonheur aurait été total. Le soir, nous mangeons à l’appartement et dépouillons les photos avec une immense satisfaction.
Bonjour,
Pardon, je ne trouve pas de mail de contact, voici un lien qui pourrait vous intéresser : https://twitter.com/libripotens/status/1714299151792345350?s=46&t=4Xd8ufyl254SIs5RB5uOAQ (La faculté de traduction et d’interprétation de l’Université de Genève organise une journée sur le thème « Traduction et neurodiversité »).
Bonnes vacances !