[GDANSK] « Votre contact lira un livre sur le Kazakhstan au pied de la tour du Cygne »

Petite fierté ce matin: Son de Flor me contacte sur Instagram pour me dire qu’elles sont tombées amoureuses des photos sur le bateau pirate que j’ai publiées hier soir, et sur lesquelles je porte une de leurs jupes. Est-ce que j’accepterais qu’elles les utilisent sur leurs réseaux sociaux? Mais oui!

J’avais brièvement envisagé de passer cette dernière journée de vacances à Gdynia, la dernière ville de la TriCity Area, mais je me lève avec une énorme flemme et décide qu’on va plutôt rester sur Gdansk. Vers 11h30, on retourne à la pierogarnia Stary Mlyn, quasi déserte à cette heure-ci un jour de semaine, et on teste d’autres plats typiquement polonais: un bigos pour Chouchou (variation sur le thème de la choucroute avec trois sortes de viandes de porc) et des galettes de pomme de terre pour moi (un peu comme les röstis suisses, mais plus larges et plus fins, accompagnés d’une sauce crémeuse), que je n’arrive évidemment pas à finir.

En sortant, j’hésite: j’irais bien visiter le musée de la Ville Libre de Gdansk, qui commémore le quotidien dans l’entre-deux guerres, mais je crains que ça ne nous mette en retard pour l’activité prévue cet après-midi. Donc, on repasse à l’appartement, et ça tombe bien car c’est le moment que choisit mon beau-frère pour m’appeler. Je suis toujours heureuse de papoter avec lui; malheureusement, il appuie sans le vouloir sur beaucoup de mes mauvais boutons, et en raccrochant, je suis au bord de l’attaque de panique. Au point que j’envisage de me rouler en boule sur le canapé et de ne plus en bouger jusqu’à notre départ demain matin.

Mais finalement, je me traîne avec Chouchou jusqu’à la fontaine des Quatre Coins où nous avons rendez-vous avec un agent secret envoyé par Undercover City Games, qui va nous donner le matériel et les instructions pour un jeu de piste à travers la vieille ville. Nous avons 8 missions à remplir et 4 « side quests » – des éléments de décor urbain (un bateau à voiles, deux anges dont l’un tient une épée, une femme rousse qui refait sa tresse, un graffiti moche) à localiser pour gagner des points bonus.

C’est parti pour 90 mn de marche, d’observation et de réflexion. Certaines missions sont assez classiques, d’autres plus originales et amusantes. Ma préférée nous fait localiser le contact déguisé qui lit un livre sur le Kazakhstan au pied de la tour du Cygne. Je vais m’asseoir près de lui et récite sans le regarder un mot de passe traduit du polonais. Il se lève alors en abandonnant un objet sur le banc entre nous.

Vers le milieu du temps imparti, j’ai une énorme envie de faire pipi, mais pas question de s’arrêter trop longtemps. Comme nous passons devant le pub où nous avons dîné deux jours plus tôt, je pousse la porte et fonce vers les WC repérés lors de notre visite précédente, genre « je suis installée en terrasse et c’est complètement normal que j’utilise vos toilettes ». Je fais souvent ça et personne ne m’a jamais rien dit.

Ce jeu de piste est une activité fun, pas trop prise de tête et qui nous fait bouger pas mal en un court laps de temps – l’idéal pour m’aider à sortir de ma spirale d’anxiété. Nous revenons à notre point de départ avec presque 10 mn restantes au chrono, en ayant réussi les 8 missions principales mais aucune des side quests que nous avons plus ou moins laissées tomber au fur et à mesure.

Nous allons fêter notre réussite chez Craft Cocktails, où nous sommes les seuls clients à quatre heures de l’après-midi. Dans la carte plutôt sympa, je choisis un Bambi à base de vodka et de liqueur de framboise, sirop de vanille et jus de citron, surmonté par une chantilly au chocolat blanc. Un peu sucré à mon goût mais pas mauvais du tout. Chouchou qui ne boit pas d’alcool se contente d’une ginger beer. Ambiance musicale: Dire Straits, Queen, Kiss, Steve Miller Banc, Lynyrd Skynyrd… Parfait pour les vieux amateurs de rock que nous sommes. Même si, selon le (jeune) serveur, la clientèle habituelle est assez mélangée du point de vue des âges. Par contre, qu’est-ce qu’il fait sombre là-dedans!

De nouveau, nous repassons à l’appartement pour faire une pause avant de sortir dîner. Le gag, c’est qu’en contournant notre bloc de maisons pour atteindre la rue commerçante sur laquelle donne notre salon, nous apercevons… la femme rousse en train de défaire sa tresse! Normal qu’on ne l’ait pas vue tout à l’heure – on n’est pas passés par là pendant le jeu.

Un peu au hasard, nous jetons notre dévolu sur un restaurant plus chic que la moyenne, appelé Tu i teraz. Nous y faisons un dîner quasi gastronomique pour à peine plus de 40€ à deux – le retour à Bruxelles va nous faire un choc. Je mange ce qui est sans doute le magret de canard le plus délicieux de toute ma vie, avec une endive rôtie, de la crème de betterave, de l’orange et des baies rouges, plus les inévitables gnocchi. Pour Chouchou, c’est un travers de porc avec du chou rouge vinaigré, des pommes de terre au four, des prunes confites et des baies rouges. Le tout dans des portions calculées pour qu’on puisse terminer son assiette sans se faire exploser l’estomac. Cadre élégant et service aimable; bref, une très bonne pioche pour notre dernier repas à Gdansk. Par contre, j’ai dû manger plus de viande en une semaine que dans les trois mois qui ont précédé, et je vais vite revenir à mon régime essentiellement végétarien une fois rentrée à Bruxelles.

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