Samedi matin, après un petit-déjeuner pris chez ma collègue, un long trajet de métro nous attend: nous avons réservé des billets pour le premier créneau de l’expo « Le labyrinthe de Tim Burton », installée au parc des expositions de La Villette. Entrés avec un groupe d’autres visiteurs, nous recevons un briefing. Chaque salle de l’expo comporte plusieurs portes de sortie. On ne peut en choisir qu’une seule, et il est interdit de revenir en arrière. Par où qu’on passe, on traverse obligatoirement les grandes salles consacrées aux oeuvres majeures du réalisateur; en revanche, on ne voit qu’une partie des petites salles intermédiaires qui abritent des éléments mineurs. On peut prendre des photos des décors, mais pas des oeuvres originales de Tim Burton.
Assez vite, nous prenons le pli d’entrouvrir les portes pour jeter un coup d’oeil de l’autre côté avant de nous engager où que ce soit. Les salles plongées dans la pénombre comportent de grandes statues des personnages iconiques d’Edward aux Mains d’Argent, Mars Attack, Alice au Pays des Merveilles ou L’Etrange Noël de Monsieur Jack, ainsi que pas mal de dessins et quelques écrans sur lequel défilent des vidéos.
Il y a pas mal de monde, mais les jauges sont calculées de manière à ce qu’on ne se bouscule pas à l’intérieur, ce dont je me réjouis. On arrive en revanche assez vite au bout du parcours, et rétrospectivement j’ai du mal à trouver justifié le tarif très élevé du billet (26€ par personne). La boutique située à la fin vend des T-shirts, des Funko Pop, des cartes postales super chères et assez moches, mais aucun petit souvenir bon marché/peu encombrant tel que pins ou magnet.
A 10h, nous sommes déjà dehors et l’estomac de Chouchou crie famine. La plupart des mes bonnes adresses pour boire un thé et manger un gâteau étant fermées en ce mois d’août, nous atterrissons au Kintaro Café dans le quartier japonais près d’Opéra, où Chouchou mange un onigiri au thon et moi un strawberry shortcake en sirotant un genmaicha. Nous nous rendons ensuite au passage Choiseul voisin, où nous admirons les beaux carnets chez Boisnard et où je m’offre quelques blind box au Fioko Shop – même Chouchou craque pour un Labubu Monster et un Smiski at Work.
Juste avant la sortie, Lead, une boutique de T-shirts imprimés à la demande, propose de chouettes visuels japonais. Chouchou s’en fait fabriquer un avec l’enseigne de ramen shop que je convoitais également, sauf qu’il n’y a pas de modèle pour femme. Quand je le fais gentiment remarquer au gérant, il me répond que les coupes droites sont unisexe. Je réplique que non, que la forme en T est faite pour des corps masculins, et que ce n’est pas parce qu’une femme peut l’enfiler que ça va être seyant sur elle. Il me répète: « Ca va à tout le monde. Et si c’est trop petit, on a aussi une coupe maxi. » NOT THE POINT, SIR. Une fois de plus, je passe pour l’emmerdeuse de service face à un mec très gentil qui ne voit absolument pas où est le problème. Bah tant pis, je garde mes sous, du coup.
Alors que nous nous dirigeons vers le métro, et parce que la rue des Petits Champs est un vrai traquenard pour les amateurs dans notre genre, nous nous laissons encore happer par plusieurs boutiques d’articles japonais. Et par la librairie américaine de l’avenue de l’Opéra, qui n’a plus de librairie que le nom puisque c’est désormais une papeterie géante avec juste deux étagères de guides de Paris et de best-sellers du moment.
Nous effectuons un nouveau trajet dans le Moyen de Transport Haï pour nous rendre jusqu’à Bastille, où Shodai Matcha a récemment ouvert un second restaurant un peu moins pris d’assaut que celui d’Arts et Métiers. Chouchou se régale de takoyaki et d’un gwa bao accompagné de frites de patates douces tandis que j’opte pour un bibimbap au boeuf. En dessert, nous nous partageons un fabuleux millecrêpes à la châtaigne – mon péché mignon.
Repus, nous parcourons quelques centaines de mètres jusqu’à la boutique Voriagh où j’envisage de dépenser des sous mais… elle est fermée pour congés annuels depuis aujourd’hui. Ce que n’indique pas sa fiche Google – sans quoi, je serais passée hier. Tant pis pour le joli collier qui me fait de l’oeil dans la vitrine, ou pour le bustier acheté sur internet que j’ai renvoyé le mois dernier et que je voulais essayer dans une autre taille.
Il est à peine 15h30, mais je suis crevée. Nous rentrons donc à l’appartement de ma collègue pour nous reposer, ouvrir nos blind box et dépouiller les photos du jour en attendant l’heure de ressortir. En effet, nous avons rendez-vous à 19h chez Bolo Bolo, toujours dans le quartier Opéra, pour dîner avec Fraise des Bois que nous n’avons pas vue depuis des années. Je ne connais pas ce restaurant hong-kongais, choisi en me basant uniquement sur les critiques élogieuses dont il bénéficie. De fait, nous y savourons un très bon repas – mention spéciale aux aubergines hongshao fondantes et parfumées que nous nous partageons en entrée.
Nos plats finis, nous nous sauvons assez vite: la salle s’est complètement remplie entre-temps, et elle est devenue beaucoup trop bruyante pour Fraise et moi qui ne nous promenons jamais sans bouchons d’oreille tant nous sommes sensibles au bruit. Le bar de l’Hôtel Etats-Unis voisin étant fermé, nous allons boire un verre près de la gare Saint-Lazare pour finir la soirée avant de repartir dans des directions opposées. Il est presque 23h quand nous rentrons, et j’ai l’impression que je pourrais dormir deux jours d’affilée (spoiler: ça n’arrivera pas).
C’est toujours une bonne idée des aubergines 🙂