[PARIS] Nounours géants, automates sous cloche et dorayaki à la nectarine

Si j’ai longtemps rêvé de vivre à Paris, et envisagé de sauter le pas du déménagement juste après ma rupture avec le Chacal Jaune, cette envie a totalement disparu au cours de la décennie qui vient de s’écouler. En cause, la fermeture de beaucoup de lieux que j’adorais, couplée à mon désamour du shopping ainsi qu’à mon intolérance de plus en plus grande au bruit et à la foule. Prendre le métro parisien est devenu depuis le début de la pandémie une véritable épreuve dont je ressors au mieux lessivée, au pire nauséeuse, migraineuse et au bord du meltdown.

Reste que j’apprécie encore à petites doses certains aspects de la capitale: la possibilité d’y déjeuner avec mes contacts pros, les expos que je ne pourrais pas voir ailleurs ou le nombre incroyable d’endroits sympas où manger (même si Bruxelles se défend très bien sur ces deux derniers points). Alors, quand l’adorable collègue qui nous avait déjà prêté son appart en juillet dernier m’a proposé de remettre ça pendant ses vacances d’été de cette année, j’ai sauté sur l’occasion et aussitôt réservé des billets de Thalys en croisant les doigts pour que mes trains daignent tous circuler, cette fois.

Vendredi dernier, nous nous levons donc un peu avant 6h pour nous rendre à la gare du Midi et arrivons miraculeusement sans encombre ni retard à la gare du Nord à 9h35 pétantes. Un trajet de métro plus tard, nous débarquons chez ma collègue et procédons au petit jeu de piste dont elle m’a donné les détails par mail pour récupérer la clé de son appartement. Nous ressortons presque aussitôt faire des courses de petit-déjeuner au Franprix voisin.

Vers midi, j’abandonne Chouchou pour aller retrouver mon éditrice et amie M à la Manufacture (dite « le resto des nounours géants »), avenue des Gobelins. Comme d’habitude, on rigole et on cancane beaucoup, et on se quitte à la fin avec une impression de trop peu. J’ai l’immense chance d’avoir rencontré au cours de ma carrière un grand nombre de personnes que j’apprécie authentiquement à titre personnel, et avec qui je resterais en contact même si elles partaient élever des chèvres dans le Larzac. M en fait partie, et c’est toujours un plaisir de la voir.

Quand je ressors alourdie d’un steak-frites et d’une mousse au chocolat, la pluie qui est tombée fort mais brièvement durant notre repas s’est réduite à quelques gouttes. J’appelle Chouchou, qui de son côté a déjeuné dans un Big Fernand, pour lui dire de se mettre en route vers la Halle Saint-Pierre – un de mes musées parisiens préférés. Mon déplacement en métro est compliqué par la fermeture de la ligne 5 sur une grande partie de mon trajet, qui me force à effectuer un assez long détour. Le temps que Chouchou me rejoigne sur place, je suis en surcharge sensorielle totale, et aussi en nage (merci les bouffées de chaleur de la périménopause). Je m’écroule sur le sol du vestiaire où j’ai été invitée à laisser mon sac à dos, et passe deux minutes à répéter en boucle que je me sens horriblement mal.

Je commence la visite de l’expo consacrée à La Fabuloserie sans réellement voir ce que je regarde. Puis je finis par tomber sur une série d’oeuvres qui me séduisent; elles me permettent de sortir de mon malaise physiologique et de retrouver mon calme psychologique. Comme souvent avec l’art brut ou naïf, beaucoup de choses ne me parlent pas du tout, mais un quart environ d’entre elles m’enchantent et me fascinent. Je trouve tout à fait inspirant l’abandon avec lequel des artistes autodidactes créent sans prétention et avec une ingéniosité souvent remarquable. Je m’attarde tout particulièrement devant les poupées-tableaux de Simone Le Carré-Galimard et les incroyables saynètes d’automates sous verre d’Albert Sallé, ces dernières plaisant aussi beaucoup à Chouchou.

Retour dans le métro pour nous rendre jusqu’à Cardinal-Lemoine, où nous espérons goûter tranquilles au Renard Café. Hélas, celui-ci est plein à craquer. Nous descendons donc jusqu’à la librairie du Renard Doré, où je fais l’acquisition de deux livres et Chouchou d’un carnet à l’effigie de Princesse Mononoke (il s’est mis au journaling dans le cadre de sa routine matinale il y a quelques mois, et après avoir noirci deux carnets que je lui avais fournis, il commence à acheter les siens pour ma plus grande joie). Nous repassons ensuite au Renard Café, des fois que, et miracle! Au moment où nous arrivons, une table vient de se libérer dans le fond. Cela nous permet de savourer les délicieux dorayakis de chez Tomo sans devoir nous taper la file d’attente qui va avec. Chouchou prend le matcha-chocolat blanc, et moi le « de saison » à la nectarine. Un régal.

Pour le dîner, j’avais réservé une table dans un resto indien bien noté en face de chez ma collègue, mais arrivée à ce stade, j’ai juste envie de m’écrouler dans son fauteuil de lecture. Chouchou se dévoue pour annuler la réservation par téléphone, et une fois rentrés, nous passons plutôt une commande sur internet dans ce même resto. Les plats sont assez quelconques, et comme j’ai déjà beaucoup trop mangé aujourd’hui, je touche à peine au mien, dont les trois quarts finissent au frigo pour un autre moment. Je m’écroule peu après 22h pendant que Chouchou est occupé à trier les photos de la journée.

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