Comme la plupart des gens qui vivent à Bruxelles et qui sont sur les réseaux sociaux, voilà déjà deux mois que je suis bombardée de pubs pour cette expo immersive colorée. Nous avions tiré de bonnes photos de Pop Air, l’an dernier à La Villette, et aussi de Smile à Tour & Taxis il y a quelques années; aussi n’a-t-il pas été très difficile de me convaincre d’acheter deux billets pour le jour de l’ouverture.
Happiness est une création du Studio Irma, dirigé par une artiste néerlandaise spécialisée dans les installations immersives. L’idée – expliquée par des panneaux trilingues dans les escaliers -, c’est de s’appuyer sur des mécanismes neurologiques connus pour produire des endorphines (l’hormone du bonheur), à l’aide de couleurs et de motifs scientifiquement identifiés comme suscitant de la joie chez l’être humain*. La démarche me semble relever davantage de la mécanique que de l’art, mais c’est une conversation que j’ai déjà eue 538 fois avec Chouchou sans qu’aucun de nous ne change d’avis. Cet homme pense que les derniers tableaux de Miro sont d’une pureté confinant au génie, tandis que mon jugement personnel oscille entre le foutage de gueule et le canular.
Première installation: sur une toile noire évoquant l’espace, les personnes présentes dans la pièce sont représentées sous forme de points lumineux qui bougent au gré de leurs déplacements en formant des constellations mouvantes. Admettons.
Deuxième installations: une petite salle tapissée de miroirs et éclairée de couleurs vives changeantes. Moui bon bof.
Troisième installation: une autre salle un peu plus grande, également tapissée de miroirs, dans laquelle est suspendue une multitude d’ampoules colorées qui passent par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel sur une musique planante. J’avoue que c’est assez magique. Mais on ne peut pas rester plus de 4 minutes, et si on n’a pas comme nous la chance de venir à un moment de faible affluence, on risque de se retrouver à l’intérieur avec des inconnus.
Quatrième et dernière installation: une très grande salle vide, sur les murs de laquelle est projeté en boucle un film d’environ un quart d’heure composé d’images essentiellement psychédéliques qu’on croirait sorties d’un trip à l’acide. Ce que j’ai préféré, c’est le générique de fin qui présente tous les musées belges ayant collaboré au projet. Voilà voilà voilà. Clairement, Happiness n’a pas réussi à parler à la partie de mon cerveau que visait sa créatrice, et à la sortie, mes endorphines brillaient uniquement par leur absence.
*Si le sujet vous intéresse, je vous recommande chaudement la lecture de cet ouvrage écrit par la designer Ingrid Fetell Lee.
La troisième salle, ce ruissellement de couleurs lumineuses me fait penser à un Klimt
Bonjour,
Totalement d’accord. No un s y sommes passés en famille, et sommes ressortis déçus et pantois. Les 4.
lol à question que nous nous posons est : comment cette “expo” a pu être validée ? Il doit bien exister un(e) responsable de la programmation artistique qui a validé ça..?
De toute évidence, nous n’avons pas les mêmes goûts que lui ou elle!