Lundi:
★ Mon primeur me vouvoie de nouveau. En revanche ma retoucheuse, après un bref passage au tutoiement il y a 3 ou 4 ans, puis un retour au vouvoiement dès que je l’ai imitée, se remet à me donner du « Tu » tandis que je soupèse chacune de mes tournures de phrase pour rester dans un neutre parfait. Le français me fatigue.
Mardi:
★ Miracle, un TER! Je peux donc aller chez la coiffeuse pour continuer à inverser mon dégradé (je me laisse repousser les cheveux) et passer à une frange balayée (je ne peux plus voir ma frange droite en peinture)(je me donne environ 48h pour le regretter). Cette fois, ça y est: adieu, derniers centimètres d’ex-cheveux roux décolorés et recolorés en brun-gris. Ma tignasse ressemble plus que jamais à un nid d’écureuil, mais c’est un nid d’écureuil 100% naturel. Maintenant, s’il pouvait se dépêcher de blanchir…
★ Le midi, je retrouve Kiki à l’Arganier. Ils ont dû changer de direction, car la carte a raccourci, sacrifiant au passage mon tajine poulet-citron confit d’amour. Et puis, la serveuse adorable a été remplacée par un barbu qui parle trop fort, nous appelle « les filles », mélange les commandes et ne nous apporte jamais la carafe d’eau réclamée. Heureusement que le Boulaouane est vraiment bon, et qu’ils ont gardé la crème brûlée à la fleur d’oranger.
Mercredi:
★ Malgré mon mail de relance, toujours aucune confirmation que l’hôtel (cher) réservé pour mon anniversaire-un-peu-décalé a bien reçu mon virement bancaire. Je tente le message sur leur compte Instagram, mais franchement, ça me stresse un peu. Je sens que je vais devoir téléphoner, alors que mon allemand se résume à « arbeit » et « wunderbar », et d’avance, j’en frissonne d’horreur.
★ Cela dit, si ça se trouve, la question de partir pour mon anniversaire ne se posera pas car je n’aurai même pas réussi à regagner Bruxelles d’ici là: ça fait plus d’une semaine que le TGV que je dois prendre pour remonter est annulé chaque jour. Et la liaison en avion avec la Belgique a été supprimée en octobre dernier.
Jeudi:
★ Mon beau-frère, de passage dans le coin pour rendre visite à sa mère, vient me chercher en voiture pour aller déjeuner au Roy d’Ys. En arrivant au Castellet, on trouve la crêperie fermée et en travaux jusqu’au 23. On atterrit sur une terrasse ensoleillée où on mange du poisson surgelé – turbot pour lui, espadon pour moi. Pas le meilleur repas du monde (en cherchant plus tard sur Yelp, on découvrira que l’auberge de l’Ormeau est classée 24ème sur 24 établissements dans le village!), mais c’est la compagnie qui compte. La météo n’est pas dégueu non plus.
★ On convient que demain, quand David rentrera à Toulouse en voiture, je l’accompagnerai. Ca me permettra de voir ma soeur et Attila ce week-end, et aussi de repartir à Bruxelles en avion la semaine prochaine au lieu de rester bloquée à Monpatelin par l’absence de train.
★ En arrivant chez moi, je réserve donc un vol Blagnac-Zaventem. Puis je tente de me faire rembourser mon TGV Marseille-Bruxelles en ligne, mais le site de la SNCF invoque un incident technique pour m’obliger à me rendre à un guichet ou à téléphoner.
★ Juste après, je découvre que notre première ministre a enclenché un 49.3 pour faire passer en force la putain de réforme des retraites dont personne ne veut à part Macron et son gouvernement. Et que donc, de grosses perturbations du trafic aérien en début de semaine prochaine ne sont pas à exclure. BOUHOUHOUHOUHOU.
★ Alors que j’échange des mails avec ma psy au sujet de notre prochain rendez-vous, elle conclut l’échange par un « Bonne soirée, malgré le déni de démocratie ». Techniquement, c’est inexact, mais je compatis 100% à son seum. Et pas juste à cause de mes histoires de transport. Si j’étais à Paris ce soir, je crois que j’irais éventrer mes poubelles non-ramassées devant l’Assemblée.
Vendredi:
★ Quand je signale que j’aurai prochainement besoin d’une pause pipi, David m’annonce que la prochaine aire d’autoroute correctement équipée se trouve encore à une demi-heure de route. « Enfin, si je n’oublie pas de m’arrêter parce qu’on est en train de papoter. » Une demi-heure plus tard, alors qu’on est en train de papoter, je vois s’éloigner sur ma droite un grand panneau signalant l’aire d’autoroute correctement équipée. Je ne peux pas dire que je n’ai pas été prévenue.
★ Nous faisons finalement une pause à l’aire de Fabrègues, bien connue de David puisque ma soeur et lui s’y arrêtent régulièrement lors des nombreux Toulouse-Grenoble qu’ils font en voiture depuis 4 ans. Après notre passage aux toilettes, nous prenons des boissons chaudes au distributeur et les sirotons en mangeant des madeleines fourrées à la framboise. Il nous reste à peu près la moitié du trajet, mais ça va, ça passe vite.
★ Nous arrivons à Leurpatelin vers 19h45. Ma soeur est encore en train de bosser. Elle vient juste de recevoir un rapport de 50 pages dont elle est censée maîtriser le contenu d’ici lundi 8h30; elle doit créer des toilettes non-genrées pour le premier salarié trans de sa boîte (sachant que tous les autres sont contre), et après qu’un arbre a été abattu pour construire un nouveau bâtiment, elle s’est entendu dire qu’elle n’avait « pas fait son meilleur effort pour le sauver ». Les joies de la vie de pédégère.
Samedi:
★ Brève descente sur Toulouse. Je vais à la gare me faire rembourser mon billet de train pendant que David dépose ma soeur chez le coiffeur; puis nous nous rejoignons place St-George pour passer chez Nespresso et aller chercher un gâteau chez Perlette. Nous en profitons pour petit-déjeuner ensemble devant un mur de fleurs artificielles visiblement conçu pour Instagram.
★ L’après-midi, nous regardons à la télé le quart de finale de l’équipe de hockey de Darklulu. Son équipe gagne 6-1, avec deux beaux buts marqués par lui et deux assists sur les autres. Je n’irai pas jusqu’à dire que je lui ai porté chance, mais c’est seulement parce que je déteste me vanter.
★ Le soir, ma soeur, David et Attila partent dîner chez des amis. En mangeant les vol-au-vent que je viens de me faire réchauffer au micro-ondes, je me brûle le palais au 17ème degré. Je vais me coucher à 21h30 avec un gros mal de ventre dont un Doliprane 1000 n’a pas pu venir à bout, et la moitié de la bouche changée en plaie suintante.
★ A 1h30, ma vessie me réveille: je suis toujours seule à la maison, et comme la nuit est porteuse de lucidité sereine chez moi (non), je passe une demi-heure à les imaginer morts dans l’épave fumante de leur voiture. Comment vais-je annoncer ça à Darklulu? Et à ma mère qui ne sait même pas que je suis à Toulouse? …Heureusement, vers 2h, j’entends s’ouvrir la porte du garage. Ouf.
Dimanche:
★ Comme on ne va pas sortir aujourd’hui et que je ne veux pas réveiller Attila en marchant de long en large dans la maison, je teste le tapis de course. Fun fact: avec des jambes de 12,5 cm de long, à partir de 5 km/h, on est obligée de courir.
★ Le match retour du quart de finale U17 est beaucoup moins passionnant, mais l’équipe de Darklulu gagne quand même 5-1. Hélas, le tangage perpétuel des caméras automatiques m’a solidement fichu la nausée, et je passe la fin de la journée en PLS sur le lit du vainqueur.
Bonjour Armalite, si je peux t‘aider pour ton hôtel où on parle allemand, n‘hésite pas à me contacter!
Bonne soirée! Céline
Le problème a été résolu entre-temps, mais merci pour cette gentille proposition!