La semaine en bref #267

Lundi:

★ Une vague d’envoi d’huissiers par l’IRCEC, y compris chez des collègues à jour de leurs cotisations, menace de faire voler en éclats ma fragile tranquillité d’esprit. J’ai des sueurs froides à la pensée de trouver un avis de passage chez moi quand je rentrerai. J’essaie de suivre le conseil de ma psy et de ne pas m’affoler pour des problèmes qui n’existent pas encore, mais on ne va pas se mentir: je suis tellement traumatisée par la manière dont l’administration française traite les artistes-auteurs que c’est très difficile. (Si vous êtes concerné.e ou voulez juste aider, il y a une pétition de la Ligue des Auteurs Pro à signer ici.)

Mardi:

★ Du côté de Chouchou, la mauvaise nouvelle d’il y a deux semaines est de retour, et il n’y a plus d’appel possible. Cette fois, il s’agit donc d’un problème qui existe bel et bien. Et que ce n’est pas à moi de résoudre. Dur dur de ne pas laisser l’inquiétude et l’impuissance me faire partir en vrille.

Mercredi:

★ Je n’ai pas le coeur de poursuivre mes trads en cours. A la place, je relis des épreuves corrigées, et j’effectue un essai sur le premier chapitre d’un roman 9-12 très amusant, avec le genre de parents horribles auxquels on a envie qu’il arrive plein de malheurs. Mais c’est peut-être juste moi qui suis une mauvaise personne.(L’éditrice me confirme que non, que l’autrice voyait les choses du même oeil et qu’elle a exaucé mon voeu.)

Jeudi:

★ Afin me donner du courage en cette journée de transhumance mensuelle, je mange un panini Crousty Boulette en guise de petit déjeuner. Parce que c’est chaud, gras et croustillant, et surtout pour le plaisir de répéter très vite « CroustyBouletteCroustyBouletteCroustyBoulette ». J’ai des joies simples.

★ Aujourd’hui, mon pré-acheminement se passe bien, et mon premier train arrive à l’heure à Charles de Gaulle. Cette correspondance étant le point le plus délicat du trajet, je me crois tirée d’affaire. Mais ensuite, mon deuxième train s’arrête deux fois en pleine voie parce que quelqu’un a actionné le signal d’alarme. (Pourquoi? Mystère.) En arrivant à Marseille, je cours pour ne pas manquer mon troisième et théoriquement dernier train, mais la voie 3 est vide: suite à une « avarie technique », il a été supprimé. Ce sera donc un TER jusqu’à Toulon, puis un autre jusqu’à Monpatelin, et environ 35 mn de retard en tout. Alors certes, on a vu bien pire. Le problème, c’est que ça fait de nombreuses années que je n’ai pas vu bien mieux sur le réseau SNCF.

★ Pendant que je descendais dans le Sud, Chouchou a eu la dernière séance de tests de son diagnostic officiel de TDAH. Il repart avec une ordonnance pour de la Ritaline. On croise les doigts très fort pour que ça l’aide avec son déficit d’attention et tous les problèmes concomitants.

Vendredi:

★ Après avoir vainement cherché un créneau de rendez-vous avant mon départ pour Bruxelles, ma psy me propose un Skype le lundi 27. Je n’ai rien sous la main pour noter, mais je dis que je m’en rappellerai, « parce que c’est le lendemain de mon anniversaire ». Et là, j’apprends que ma psy est également née un 26 mars. Première fois de ma vie que je rencontre quelqu’un qui a le même anniversaire que moi.

★ Mon adorable primeur m’explique qu’entre la flambée des prix et les clients désagréables, ses conditions de travail sont devenues si pénibles qu’en fin de compte, il arrêtera dès qu’il pourra prendre sa retraite, en août 2024. « Je pensais continuer tant que j’aurais la santé, mais là, franchement… » Comme je le comprends (et comme j’aurais aimé pouvoir en faire autant à 62 ans.)

Samedi:

★ Les valideurs et les appareils des contrôleurs sont infoutus de lire ma carte Zou: ils prétendent que mon abonnement annuel est expiré alors que je l’ai renouvelé début décembre. Heureusement que j’ai gardé le justificatif papier, sinon j’écopais d’une amende alors que je suis en règle. La SNCF serait-elle en cheville avec l’IRCEC?

★ Les toilettes du Charl’s Café sont toujours hors service depuis le mois de janvier. Du coup, je retourne boire mon Thé sur le Nil et manger une crêpe sucre-citron au Chantilly que je délaissais depuis de nombreux mois. Le service est toujours aussi aimable et souriant (pas du tout, donc), mais il y a moyen de faire pipi sur place. Dans la vie, on a les priorités permises par la taille de sa vessie – et la mienne est à peine plus grosse qu’une demi-noisette.

Dimanche:

★ La grande aventure du jour consiste à localiser le patron de la couverture de bébé que je veux crocheter une troisième fois. A l’origine, je l’avais pris sur Ravelry. Mais la créatrice l’a retiré entre-temps parce que le site « incitait à la division » – sans doute à l’époque où ils affichaient leur soutien à la communauté LGBTQ+.

★ Je commence par tenter de le reconstituer de tête, étant donné que j’ai noté le point. Malheureusement, je bute sur ces satanées fins de rang.

★ Une recherche Google m’amène d’abord sur Pinterest, qui reprend juste une photo de l’ouvrage terminé sans explications, puis sur le blog de la créatrice, qui a posté des liens vers deux autres sites… disparus depuis. Aaargh. Et son dernier post date du tout début de la pandémie.

★ En désespoir de cause, je tente de la contacter par le Messenger de la page Facebook de son blog. Elle me répond tout de suite et propose très gentiment de m’envoyer le patron. Me voici éperdue de gratitude pour une personne située de l’autre côté du spectre politique par rapport à moi, et qui me bénit à la fin de son mail. C’est une sensation étrange, je ne vous le cache pas. The things I do for love.

4 réflexions sur “La semaine en bref #267”

  1. Pétition signée !
    « Croustiboulette » ne ferait-il pas un super sort à la HP ?
    J’espère que la semaine à venir sera plus sereine pour ton amoureux et toi.

  2. Alors pour Ravelry il y a eu deux départs, les gens anti-LGBT mais aussi les gens qui ont été repoussés par le validisme quand le nouveau template de site a collé des maux de tête violents voir des crises d’épilepsie à certaines personnes sensibles et que la réponse a été « oui ben tant pis parce que c’est joli ». Du coup peut-être pas si éloignée du spectre politique la dame ?

    1. De la façon dont sa justification était tournée, crois-moi, c’était pas les crises d’épilepsie le problème.

  3. Mon petit gars prend de la ritaline depuis bientôt 5 ans. Il a fallu plusieurs essais de dosage avant de trouver le bon. Mais vraiment ça a changé sa vie. Il peut dire que sans, c’est l’enfer. Maintenant on fait des pauses le week-end et les vacances. La reprise, après un long moment sans, peut avoir des effets secondaires désagréables comme un état dépressif ou ne plus avoir faim. Mais ça s’estompe rapidement.
    Mon mari TDAH/I aussi n’en prend pas, ça donne une vie un peu rock’n roll parfois….Pas toujours marrante mais pleine de surprise.

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