[AMSTERDAM] Où je renonce à des tulipes rouges, un canazgûl, une table de riz et un métabolisme rapide

ATTENTION: La seconde moitié de ce billet contient des photos de corps humains plasticinés.

La nuit a été plutôt bonne même si, m’étant endormie à 22h30, je suis réveillée très tôt. Nous traînons dans notre chambre en grignotant des Palmito mais sans pouvoir prendre de thé car il faudrait se taper tout le labyrinthe de l’hôtel pour aller chercher une bouilloire à la réception, et malgré les tarifs qu’il pratique, The Exchange ne propose même pas deux sachets de Lipton gratuits à ses clients. (Oui, je suis toujours très remontée contre eux.)

Vers 10h30, nous descendons faire notre checkout et confier mon sac à dos à la réception. Je signale l’infâme odeur d’égout de la salle de bain à la réceptionniste, qui me répond juste: « Ah. Désolée. » Le service client est à la hauteur de tout le reste. Nous descendons Damrak sans nous presser, nous arrêtant pour faire un selfie de couple sur un banc orné d’un coeur en fleurs artificielles et acheter deux thés à emporter dans une boulangerie. Nous y découvrons que ce qui, ici, s’appelle un « chocolate croissant » n’est pas un pain au chocolat mais bien un croissant avec une fine couche de chocolat sur le dessus. Le soleil fait une percée timide entre les nuages, et nous flânons en commentant les vitrines des magasins à touristes. Au Rubber Duck Store, un magnifique canard en plastique nazgûl me fait de l’oeil. Je me vois déjà faire l’andouille avec dans mon bain, mais le prix me calme tout de suite.

Nous arrivons au marché aux fleurs flottant le long du Singel. En cette saison, il vend surtout des graines et des bulbes, des plantes artificielles, ainsi bien sûr que tout un tas de sabots en bois peint, de bibelots en porcelaine de Delft, de mugs et de magnets. Les bottes de vraies tulipes sont superbes et très peu chères; je regrette beaucoup de ne pas pouvoir prendre une énorme botte des rouges ci-dessus.

Lorsque nous terminons notre exploration, il nous reste 20 minutes avant l’ouverture du restaurant indonésien que j’ai repéré à proximité. Pour tuer le temps, nous poussons jusqu’à l’American Book Center qui se révèle extrêmement bien achalandé, avec un bel éventail de presse internationale, une déco imaginative au rayon polars, des tas de jeux de société et même un café au premier étage. Je l’avais toujours dédaigné jusqu’ici car il se trouve à 50 mètres du Waterstones: c’était un tort.

Finalement, une heure s’est écoulée lorsque nous poussons enfin la porte du Sampurna. Nous sommes parmi les premiers clients, mais la salle se remplit rapidement après notre arrivée. Nous sommes assez tentés par une table de riz (tout un assortiment de plats et de garnitures), mais craignons l’excès de nourriture qui nous rendrait lourds et somnolents tout l’après-midi. Aussi, nous nous contentons de commander un piring chacun: brochettes saté pour Chouchou, poulet noix de coco-citronnelle pour moi. C’est délicieux et je me félicite de mon choix de resto.

Une fois repus, nous remontons Damrak et nous arrêtons juste avant notre hôtel, à l’espace d’exposition Body Worlds qui accueille une collection de corps plasticinés. C’est Chouchou qui m’a parlé le premier de cet incroyable procédé de conservation à l’époque de notre rencontre. J’étais alors assez chochotte par rapport à l’anatomie et à la biologie humaine; je trouvais les squelettes rigolos mais menaçais de tourner de l’oeil à la vue de la moindre goutte de sang. Disons que j’ai pas mal évolué depuis, au point de basculer presque dans l’extrémité inverse.

L’expo sur le thème du bonheur s’étend sur 7 étages. Je n’y apprends absolument rien sur ce qui rend les êtres humains heureux (ouais, ouais, je sais qu’il faut faire du sport), mais y retrouve nombre des informations engrangées du temps où je lisais tout ce que je pouvais trouver sur le sujet du bonheur. En revanche, bien qu’on puisse les trouver macabres, les corps et les organes plasticinés sont assez fascinants à observer. La personne qui a décidé de leurs poses avait un indéniable sens du spectacle, et probablement de l’humour.

Je commence néanmoins à saturer quand nous atteignons la fin de l’expo et l’espace Body Scan. Ici, les visiteurs qui le désirent sont invités à se déchausser et à monter pieds nus sur une machine à impédance. En quelques secondes, celle-ci établit et imprime un rapport très détaillé sur la composition de leur corps. Chouchou était particulièrement intéressé par ce test, et moi un peu curieuse de voir comment ça fonctionnait. Nous ne sommes pas surpris par les résultats: il savait déjà qu’il faisait de la rétention d’eau, et moi que j’étais largement en surpoids mais avec un excellent équilibre. Avoir des chiffres exacts reste quand même précieux, surtout si on souhaite refaire le test à intervalles réguliers pour mesurer leur évolution.

Nous passons la seconde moitié de l’après-midi à glander dans un café du Jordaan. En sortant, nous nous rendons dans un supermarché Albert Heijn (le Delhaize local) afin d’acheter de quoi pique-niquer dans le train plus tard – bouddha bowls et sandwiches en triangle. Puis nous repassons à l’hôtel récupérer mon sac à dos et profiter du wifi en attendant de reprendre le chemin de la gare. Une fois que j’ai lâché prise sur tout ce qui n’était pas conforme à mes attentes, cette seconde journée s’est révélée beaucoup plus agréable que la première. Notre IC arrive à Bruxelles vers 22h20. Nous sommes fatigués mais finalement assez contents de notre week-end.

3 réflexions sur “[AMSTERDAM] Où je renonce à des tulipes rouges, un canazgûl, une table de riz et un métabolisme rapide”

  1. J’aime beaucoup les carreaux de Delft. Ayant une cuisine à carreler j’avais regardé les prix; c’était beaucoup plus cher que le parquet du salon, en châtaignier et trois plus grand que la cuisine !
    L’hôtel est encore plus cher au moment du printemps lors de la vraie saison des tulipes j’imagine ?

  2. Merci beaucoup pour ce compte-rendu! Ca fait depuis un petit moment que j’ai envie de retourner à Amsterdam (et je peux maintenant y aller en Eurostar depuis Londres!), donc je me suis régalée avec tes billets! C’est dommage que les hôtels soient devenus aussi chers, mais je suis contente que vous ayez passé un bon moment au final. Bon week-end 🙂

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