Où mon flair infaillible frappe à nouveau

Début février, quand Chouchou est sorti d’isolement après avoir eu le COVID sans que je l’aie moi-même chopé à son contact, un fol élan d’optimisme s’est emparé de moi. Le monde n’en avait peut-être pas tout à fait terminé avec la pandémie, mais entre ses trois doses de vaccin et sa contamination, Chouchou était sans doute bien protégé pour les mois à venir; quant à moi, je me prenais clairement pour le dernier des Highlanders. Donc, après deux anniversaires confinés, je me suis dit que j’allais voir les choses en grand et m’offrir un voyage pour l’occasion.

CHOUCHOU: D’accord, et tu voudrais partir où?

MOI: Là tout de suite, les deux seules destinations accessibles qui me tentent sont l’Ecosse et Riga. Et comme j’ai pas le temps de réorganiser le méga-road trip qu’on a dû annuler il y a deux ans, je penche plutôt pour un city trip en Lettonie.

CHOUCHOU, dubitatif: Mais euh, tu penses vraiment que c’est prudent d’aller en Europe de l’Est avec Poutine sur le pied de guerre à la frontière ukrainienne?

MOI, de toute évidence intoxiquée par tout cet optimisme auquel je ne suis pas habituée: Bah, ça barde en Ukraine depuis 8 ans, ça va quand même pas péter juste maintenant!

La suite, on la connaît. J’ai fait mes réservations, et moins d’une semaine plus tard, la guerre éclatait.

(Je rappelle qu’à l’automne dernier, j’ai organisé nos fêtes de fin d’année à Copenhague 3 jours avant qu’on commence à parler d’Omicron et que la capitale danoise devienne l’épicentre européen de ce nouveau variant hyper-contagieux. Les lecteur.ices les plus ancien.nes se souviendront peut-être aussi que je séjournais au Japon en avril 2010, au moment où l’éruption d’un volcan islandais au nom imprononçable a bloqué le trafic aérien international. Si vous hésitez sur votre prochaine destination, demandez-moi où j’ai prévu de partir en voyage et prenez la direction opposée.)

Bref, mon TAG a eu environ deux semaines de vacances avant de se remettre à turbiner de plus belle.

En mode « De toute façon, on va vers une guerre nucléaire à très court terme et l’humanité ne verra pas la fin de l’année 2022 », je suis partie du principe que mes vacances tombaient à l’eau. Et ça n’a pas dû dépasser le rang 137 dans la liste (interminable, sans cesse renouvelée) de mes sujets de stress.

A ma grande surprise, nous sommes le matin du départ et rien ne s’oppose à ce que j’aille promener mon cortisol dans les pays baltes au lieu de le laisser mijoter à Friteland. Donc, si nous parvenons à gagner l’aéroport de Zaventem malgré le sommet de l’OTAN qui complique la circulation à Bruxelles, si nos pass sanitaires ne se mettent pas en carafe pour une raison aléatoire, si aucun de nous deux n’a de température au moment de monter dans l’avion et si aucun missile russe égaré n’abat celui-ci en plein vol, en début d’après-midi, nous devrions enfin atterrir dans cette ville que je comptais originellement visiter à l’automne 2020.

Du coup, vous pouvez vous attendre à un compte-rendu quotidien de découvertes culinaires, de méprises culturelles et de râleries météorologiques mais aussi, sans doute, d’éblouissements architecturaux et paysagers. A demain pour le premier de la série!

6 réflexions sur “Où mon flair infaillible frappe à nouveau”

  1. Si le temps le permet, j’avais beaucoup aimé le musée ethnographique en plein air à Riga !
    Bon voyage 🙂

  2. Très contente pour toi !
    L’évolution de ton anxiété au fil des années (en particulier les 12 derniers mois) est tres très inspirante : bravo !

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