La semaine en bref #137

 


Lundi:

 En mon absence, j’ai reçu une très étrange reddition de comptes de la part d’un éditeur pour qui, à mon grand désespoir, je ne bosse plus depuis 6 ans. Outre les clopinettes générées par les nombreux titres que j’ai traduits pour lui pendant près de 20 ans, elle fait état d’une somme énorme (genre, deux mois de mes revenus habituels) qui me serait due au titre de 2018 et ne m’aurait été pas versée en 2019. J’ai beau éplucher mon relevé, la seule explication plausible que je trouve serait des droits générés par la cession à France Loisirs d’une série très populaire. Or d’habitude, je ne touche rien sur ce genre d’opération. Ma perplexité est immense, mais pas autant que mon envie de commencer à dépenser mentalement tout cet argent que je n’ai pas encore. (Une nuit dans un phare! Un baptême de montgolfière! Une litière en poudre d’or pour le petit Guy!)

 Je ressors ce que j’avais mis en cartons au mois de juin et le replace sur les étagères de ma bibliothèque au contenu désormais un peu clairsemé – même si je parie qu’il ne le restera pas longtemps. Au fond, je suis soulagée de ne pas quitter cet appartement dans un avenir prévisible. 

Mardi:

Je tape « faucon » dans Google pour vérifier un truc en rédigeant mon billet sur le Jardin des Hiboux, et les premiers résultats qui sortent ne concernent ni « faucon pèlerin » ni « faucon crécerelle », mais « faucon millenium » – une espèce qu’on rencontre assez peu à l’état sauvage.

 Mon copain menuisier passe récupérer ses sous. J’en profite pour lui demander s’il pourrait changer mes volets. Il me répond que oui, pas de problème… mais après les avoir examinés, il décrète que le bois est en bon état et qu’ils ont juste besoin d’une couche de peinture spéciale extérieur. Bonne nouvelle, ça me coûtera moins cher! (Et du coup, ça attendra l’automne vu les températures actuelles.)

Mercredi:

 Je passe l’après-midi à attendre le livreur dont le GPS m’informe qu’il ne lui reste plus que 9 clients… 8… 6… à servir avant moi. Enfin, vers 18h45, le site m’annonce que je suis la prochaine sur sa liste et le situe à l’autre bout de mon avenue. Pendant deux heures, je le vois faire toutes les impasses du quartier (« Désolée, le chauffeur a encore quelques clients à livrer avant vous », se rétracte le site), puis s’éloigner inexorablement (« Livraison reportée, merci de vous mettre en contact avec le vendeur »). Bon, ben c’est pas ce soir que je commence mon nouveau puzzle.

 Du coup, je zone sans conviction sur Netflix. Après avoir lancé et arrêté trois autres programmes (dont le nouveau spectacle d’Hannah Gadsby qui décidément me laisse de marbre), je tombe sur la version série du manga « La cantine de minuit » et me laisse séduire par le premier épisode. 

Jeudi:

 Je voulais  l’album « Stay gold » de First Aid Kit, mais il n’était pas disponible sous forme de MP3. Donc j’ai commandé le CD. Je le reçois aujourd’hui, et en voulant le télécharger dans mon iTunes, je me souviens que mon MacBook acheté en janvier 2018 n’a pas de lecteur. Ca m’apprendra à refuser de pirater. 

 La boutique de mangas Teru Teru Bozu a fermé au début du mois, et mon petit resto de sushis monpatelinois ne fait plus que la vente à emporter. Je commence à en avoir ras les couettes de cette pandémie, mais vu les niveaux de contamination record en France, je crains de devoir m’armer de patience. 

Vendredi:

 Chronopost n’est pas passé hier contrairement à ce qui m’avait été annoncé – et ce matin à 10h30, le livreur laisse un avis dans ma boîte pour me prévenir qu’en mon absence, il va déposer mon paquet quelque part à Pétaouchnok où je devrai me débrouiller pour aller le chercher. Bien entendu, je n’ai pas bougé de chez moi; je n’ai même pas osé prendre ma douche de crainte de ne pas entendre l’interphone. 

 J’appelle donc le service clientèle de Chronopost, où une dame tente de me faire croire que c’est ma faute parce que le numéro de téléphone qu’ils ont pour moi n’est plus valable. J’explique calmement que si le livreur a trouvé ma boîte à lettres, il n’avait pas besoin de m’appeler vu que le bouton de mon interphone se trouvait juste à côté. La dame persiste à dire que le livreur a fait son boulot et que je dois me retourner contre le vendeur, qui n’y est absolument pour rien. Du coup, je crie. Fort. Et après, je m’en veux. 

 J’aimerais beaucoup que le correcteur d’orthographe d’Instagram cesse de m’appeler « tarie » dans les messages de Darklulu, merci, bisous. 

Samedi:

★ En descendant l’avenue de la gare, je me fais emmerder par deux types qui ont l’âge d’être mes fils et qui estiment approprié de commenter ma tenue et mon physique avant de se moquer parce que je porte un masque (désormais obligatoire dans le centre de Toulon, mais visiblement ils n’ont pas eu le mémo). Mon envie de passer tout le genre masculin au lance-flammes grandit chaque jour.

★ Secouée et furieuse, je m’adonne à une petite séance de shopping pour oublier. Deux produits Caudalie et un vernis Mavala à la parapharmacie Liberté; un sachet de Grand Jasmin Chun Feng et un autre d’infusion agrumes-gingembre au Palais des Thés; une subliiiiiime robe à -60% chez Cotélac; une assiette à dessert ornée de poissons chez Muse Lifestyle et le dernier roman de Fabrice Caro chez Contrebandes. 

★ N’ayant pas le courage de me traîner jusqu’au Mourillon par cette chaleur pour tester le nouveau restaurant de Marco, je vais entamer ma lecture sous les oliviers de La feuille de chou, devant une assiette de Saint-Jacques panées accompagnée d’un verre de blanc, et la poursuis au Chantilly avec un thé glacé.

 Impeccable sens du timing pour ce moustique qui a attendu l’heure de fermeture des pharmacies avant de me piquer trois fois en succession rapide alors que je n’ai pas de crème à la cortisone sous la main.

Dimanche:

 Bien qu’accablée par ma détestation du téléphone et ma récente expérience avec Chronopost, je me décide à appeler le service clientèle de Brussels Airlines au sujet des vols annulés contre lesquels ils m’ont donné des vouchers valables seulement jusqu’à fin août, pour des vols partant au plus tard fin décembre. Actuellement, la compagnie ne dessert que peu de destinations européennes qui sont presque toutes en zone rouge; je ne me vois donc pas organiser de voyage pendant les mois à venir. La jeune femme que je réussis à avoir en ligne après une longue attente me dit que tous les vouchers émis pendant le confinement ont été automatiquement prolongés jusqu’à fin 2021 pour une réservation au plus tard fin janvier. Ca me paraît raisonnable, même si j’aurais bien aimé une confirmation écrite qu’elle ne peut pas m’envoyer.

 A tout hasard, je fais parallèlement une demande de remboursement en ligne (le seul moyen disponible). Je m’attends à ce qu’ils me répondent par la négative vu que « vous avez déjà accepté des vouchers à la place », même s’ils m’ont forcé la main vu que c’était ça ou perdre mes sous à l’époque – mais ça ne coûte rien d’essayer. Et hop, une corvée de plus en moins. Maintenant, il va falloir que je me décide à remplir la foutue déclaration à l’Urssaf…

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2 réflexions sur “La semaine en bref #137”

  1. Tes deux harceleurs ont été payés par la coopérative des commerçants du quartier. Depuis qu'ils sévissent, les magasins voient leurs chiffres d'affaire drastiquement augmenter !

  2. Plusieurs personnes de mon entourage, dont ma nièce qui n'est pas fofolle, ont été en vacances en Grèce, qui est un très beau pays, avec beauoup de choses à voir…bon si on aime les vieilles pierres!). La Grèce a été peu touchée (pourquoi? je l'ignore mais ils ont déjà bien assez de problèmes, les pauvres!).

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