« Un sandwich à Ginza » (Yôko Hiramatsu/Jirô Taniguchi)

Ecrivaine et gastronome, autrice de nombreux essais culinaires, Yôko Hiramatsu se penche sur les délices que propose la cuisine japonaise, de la plus populaire à la plus raffinée. « Un sandwich à Ginza » rassemble quantité d’histoires délectables classées en une douzaine de thèmes et illustrées par le regretté Jirô Taniguchi. On y découvre le végétarisme bouddhique à Kamakura, la fête de l’anguille à Narita ou le pot-au-feu de fugu à Osaka, mais aussi les menus de restaurants d’entreprise, les sandwichs au pain de mie de Ginza, la comfort food par excellence que peut être un simple omu-rice, la façon différente de savourer un nabe selon qu’on se trouve dans un cadre moderne ou traditionnel, une toute première dégustation de viande d’ours… La curiosité de l’autrice la pousse également à écumer les restaurants chinois d’Ikebukuro à la recherche des plats régionaux les plus authentiques, ou à se lancer dans une étude des bières belges en pleine percée sur le marché japonais.

Elle y met un enthousiasme sans bornes, savourant la nourriture avec une jubilation palpable et retranscrivant ses sensations dans un style imagé qui convoque non seulement les cinq sens, mais aussi l’histoire et la culture de son pays. Car tout comme le langage que Yôko Hiramatsu manie à la perfection (et qui, ici, est superbement adapté par Myriam Dartois-Ako), la cuisine en dit long sur un peuple, sa façon de penser et de concevoir le monde. A ce titre, l’humilité et l’amour du travail bien fait qu’expriment tous les restaurateurs avec lesquels discute l’autrice me semblent représenter une des meilleures qualités des Japonais. Par contre, en bonne Européenne, j’ai tiqué devant certaines remarques laissant transparaître une répartition des rôles genrée toujours très rigide. J’ai également été prise de haut-le-coeur pendant la description des anguilles découpées vivantes, et j’ai dû taper dans Google le nom de plusieurs ingrédients dont je n’avais jamais entendu parler. Mais pour l’essentiel, j’ai eu l’eau à la bouche et une envie irrésistible de retourner au Japon manger dans de petites gargotes familiales centenaires. Si vous aimez à la fois le Japon et la bouffe, il vous FAUT ce bouquin (Funambuline, Shermane, Kleo, c’est à vous que je cause).

Traduction de Myriam Dartois-Ako

4 réflexions sur “« Un sandwich à Ginza » (Yôko Hiramatsu/Jirô Taniguchi)”

  1. Merci beaucoup pour la découverte car je n'en avais pas du tout entendu parler, je le note pour mes idées cadeaux de Noël ! Là j'ai déjà "un Sacré Gueuleton" de Jim Harrison à lire 😉 Peut être l'as tu lu ?

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