Je suis rentrée de Toulouse le coeur lourd.
Mon père n’est plus là. Mes rapports avec ma mère ne se sont pas améliorés depuis qu’elle est devenue ma seule interlocutrice dans la maison parentale. Ma soeur débordée par son boulot n’a plus jamais une minute de libre. Mes neveux ont des emplois du temps de ministres maintenant qu’ils font du hockey.
Je ne sais même plus pourquoi je continue à aller là-bas.
J’ai l’impression d’avoir perdu pas juste mon père, mais toute ma famille.
Ca fait un mal de chien.
Je n’ai pas d’amis intimes par choix. Mon cercle de proches, jusqu’ici, c’était Chouchou et ma famille. Chouchou peut me quitter du jour au lendemain si ça lui chante, ce que j’ai toujours su et que j’accepte, parce que c’est le jeu quand on ne veut ni se marier ni avoir des enfants. Mais je ne pensais pas que ma famille disparaîtrait de cette façon insidieuse – pas parce qu’on se serait fâchés, juste parce que d’autres priorités prendraient le pas sur notre relation.
Du coup, je passerai les fêtes de fin d’année sous le soleil de Porto.
Et Toulouse ne me reverra pas de sitôt.
Voilà un billet que j'aurais pu écrire… comme je te comprends !
Quand j'ai perdu ma mère, j'ai perdu mon père en même temps, et je n'ai pas de famille proche. J'ai perdu mon amoureux entretemps aussi. Heureusement, il me reste quelques amis proches. Et sérieusement, ça pèse très fort dans la balance, et j'espère très fort les conserver. Bref, tout n'est pas perdu pour toi.
Mon Chéri aurai pu écrire ça aussi, à quelques variantes près… nous maintenons le lien avec sa mère (veuve depuis 12 ans) pour nos enfants.
Perso je n'attends plus rien d'elle (il a du mal à accepter qu'il n'a rien de bien à attendre de sa mère et de ses frère et soeur).
On revient de passer une semaine chez elle (elle vit à 500 km de chez nous) et rien, il lui parle de ses problèmes, elle lui coupe la parole et enchaîne sur les siens… il était tout fier de lui annoncer une augmentation de salaire et elle s'en fout… Sous prétexte que c'est moi seule qui range le coffre de la voiture, elle pense qu'il ne branle rien à la maison… de toute façon, quoi qu'il fasse, ça n'est jamais bien.
Là, je pense que ce séjour lui a ouvert un peu les yeux.
Pourquoi faire une croix sur les amis proches ?
Je ne suis pas très affectueuse. Et ça ne me plaît pas d'être attachée aux gens.
Peut-être, maintenant que ta famille s'éloigne, cela vaudrai la peine de laisser quelques uns des amis que tu connais depuis longtemps devenir proche non ?
Ce billet est triste mais je trouve plutôt bien que tes proches ne bouleversent pas leur emploi du temps parce que tu es là, c'est qu'ils te considèrent suffisamment intime pour t'intégrer à leur quotidien et ça me plait assez (dit la fille qui est incapable de se sentir suffisamment intime avec qq'un pour faire ça).
Ça m'intéresse beaucoup ce que tu dis sur les amis proches, c'est un choix récent ou ancien ? Je suis à peu près ton opposée sur ce point et j'ai beaucoup investi sur quelques amitiés, peut être un peu trop d'ailleurs si je mesure ça à ma peur de les perdre.
Bon, hauts les cœurs, Porto en décembre c'est très joli :-).
Ariane
Ioionette: je ne veux pas "des" proches, je veux ceux-là – ma famille. Si je ne peux pas les avoir, je ne vais pas leur chercher des "remplaçants". C'est un peu comme si Chouchou me quittait: ce qui m'ennuierait, ça ne serait pas de me retrouver seule, parce que la solitude ne me dérange absolument pas, ça serait de ne plus être avec lui, précisément.
Il ne s'agit pas de trouver des remplaçants, chaque personne a une place bien précise dans notre vie et si elle s'éloigne c'est cette place-là qui reste vide, même si on se rapproche d'autres personnes, celles-ci prendront leur propre place …
Depuis que je suis en Irlande, je ne parle à ma famille qu'une seule fois par semaine, maximum vingt minutes, et je fais les trois quarts de la conversation, parce qu'ils ont tous leur vie, leurs vacances ou leur boulot et que je n'en fais plus vraiment partie pour le moment. La fille qui a été ma meilleure amie pendant six ans ne me parle plus depuis plus d'un an si je ne prends pas d'abord de ses nouvelles. Au final, seul mon amoureux est toujours là pour moi, tous les jours, malgré un boulot hyper prenant, et je ne sais pas ce que je ferais sans lui.
On ne peut pas remplacer les gens qui s'éloignent, mais parfois, heureusement, cet éloignement n'est que temporaire, et les périodes de "vide" permettent de se poser et de remarquer d'autres personnes que, peut-être, on laissera s'approcher …
Mon rapport à l'amitié est un peu compliqué. Mais en gros, je ne suis pas fan du concept de grande proximité. J'ai déjà essayé d'écrire plusieurs fois sur le sujet, et toujours fini par renoncer de peur de froisser des gens.
De région Toulouse ne, ce paysage je le côtoie tous jours,
Sa famille contrairement aux ami(e)s, on ne la choisit pas
Je te comprends, pour la famille qui heureusement est encore proche et pour les autres gens. Je ne sais être intime qu'avec ma famille nucléaire et mon compagnon.
Je comprends ta position, c'est juste que comme je suis très entourée, à ta place cette situation me rendrait triste. Je suis devenue "la famille" de pas mal de mes amis car beaucoup viennent de familles dysfonctionnelles et avaient besoin d'amis proche et a toute épreuve. Moi qui viens d'une famille "normale et aimante", j'ai été très heureuse de pouvoir leur offrir ça. Mais si toi tu trouve ton compte dans la façon dont s'organisent les rapports humain autour de toi alors c'est ça l'important. Chacun fait sa sauce dans sa vie 😉