
A certaines périodes, mon mojo m’abandonne, et j’enchaîne les livres sans arriver à les terminer – ou alors, très poussivement. C’est ce qui se passe depuis que j’ai fini le génial « Life after life »: tous les romans que je choisis me déçoivent, me rebutent ou m’ennuient. En souffrance sur ma table de chevet en ce moment…
« Le loup solitaire » (Louis-Joseph Vance): J’en ai lu la moitié d’un coup, séduite par le langage très recherché, la belle traduction et l’atmosphère saisissante de Paris fin XIXème-début XXème. Mais l’intrigue ne m’a pas passionnée, et niveau charisme, le héros, cambrioleur repenti, tient davantage de la cuillère à soupe que d’Arsène Lupin. J’aimerais finir ce roman mais la motivation me manque.
« Villa avec piscine » (Herman Koch): J’avais adoré « Le dîner », non pas malgré mais à cause de sa noirceur révélée progressivement. Mais le héros de « Villa avec piscine », médecin dégoûté par le corps humain et débordant de mépris pour le genre humain, est tellement antipathique dès les premiers chapitres que je n’ai aucune envie de continuer à l’entendre parler dans ma tête pendant quelques centaines de pages supplémentaires. Tant pis pour la révélation choquante promise à la fin.
« The rise and fall of great powers » (Tom Rachman): J’avais d’immenses espoirs pour ce roman dont j’ai dévoré le début avant de ralentir peu à peu dans ma lecture. Arrivée au milieu, j’ai réalisé que je ne savais toujours pas de quoi il parlait. Mais il en parlait assez bien pour que je décide d’aller jusqu’au bout à petites doses – histoire de rédiger un article pour exprimer ma déception face à l’explication d’une banalité affligeante au pseudo-mystère qui m’avait tant alléchée. Je vous en reparle dès que j’ai réussi à le finir, donc.
« Sweet Tooth » (Ian McEwan): A voir les critiques dithyrambiques et la file d’attente kilométrique pour une dédicace de cet auteur pendant la dernière Foire du Livre de Bruxelles, j’ai pensé que j’allais adorer cette histoire d’apprentie espionne dépêchée par le MI5 auprès d’un écrivain, au début des années 70. Hélas, l’héroïne est transparente et sans saveur… un peu comme le style de l’auteur, en fait. Résultat: je suis en train de caler vers la page 120.
« The islanders » (Christopher Priest): Une histoire de meurtre planquée dans l’atlas d’un archipel imaginaire et mystérieux, dont l’auteur anonyme se révèle rapidement peu fiable et animé par des motivations douteuses. Sur le principe, j’adore. Dans la pratique, ma lecture est extrêmement laborieuse, et je manque m’endormir à chaque longue description de vents, de courants marins ou d’insectes venimeux. Je suis normalement très fan de récits non-linéaires, mais là… je cale.
J’espère que la prochaine pioche dans ma PAL sera la bonne. J’ai bien besoin de me changer les idées en ce moment, et on n’a jamais fait mieux qu’un excellent roman pour ça!
Elles sont pénibles, ces périodes où l'on a l'impression de ne venir à bout de rien… Mon remède, quand je vois que je remporte mes "emprunts biblio" sans y avoir touché (ou presque), c'est de me replonger un bon coup dans mes "lectures-doudous", ces bouquins que je connais par coeur… En général, après une bonne cure, j'en ressors toute neuve et prête à aller voir ailleurs !
Evidemment, parfois, c'est la faute des bouquins… pas bons, ou pas venus au bon moment…
je ne connais aucun des autres mais j'ai été très déçue aussi par "opération sweet tooth": quelle cruche cette fille quand même… et le "fameux dénouement" ne m'a pas fait grand effet non plus.