Suite à une série de scandales ayant précédé l’élection du nouveau Premier Ministre danois, ce rôle échoit à Birgitte Nyborg, chef du parti modéré qui ne s’attendait pas vraiment à se retrouver dans une telle position. Si son étiquette de centriste lui permet de négocier avec les deux extrémités du spectre politique, elle la prive en revanche d’alliances « naturelles » solides. Birgitte va donc avoir fort à faire pour accomplir la mission qu’elle s’est fixée en prenant la tête du gouvernement. Qu’est-elle prête à sacrifier à l’exercice du pouvoir: sa vie privée, son intégrité morale?
« Borgen » n’avait a priori pas grand-chose pour me séduire. Je considère la politique comme un mal nécessaire dans la vie de tous les jours; je me tiens informée pour savoir à quelle sauce nos dirigeants prévoient de me manger, mais ça ne me passionne pas plus que ça. Pour me détendre, je préfère des sujets plus divertissants, des histoires qui me changent les idées fût-ce en massacrant un par un tous les héros auxquels j’ai fini par m’attacher.
Pourtant, dès le deuxième des dix épisodes que comprend cette première saison, j’étais accro à « Borgen » justement à cause de son réalisme fascinant. Loin des effets dramatiques outranciers d’une série américaine, elle reste toujours très crédible. Comment composer avec un dictateur étranger qui envisage de passer à votre pays une commande de plusieurs milliards d’euros, à condition que vous extradiez un célèbre révolutionnaire dont il y a fort à parier que la capture signera son arrêt de mort? Tel est le genre de question auquel Birgitte doit répondre chaque jour. Et bien qu’elle lutte pour rester fidèle à ses idéaux, petit à petit, on la voit maigrir sous l’effet du stress, devenir de plus en plus dure, délaisser mari et enfants.
Autour d’elle gravitent des acteurs du monde politique ou des médias dont le destin se retrouve intimement lié au sien. Katrine, une blonde et lisse journaliste de télévision, est tout entière dévouée à la vérité mais se heurte à une hiérarchie qui refuse d’outrepasser certaines limites. Kasper, l’arrogant spin doctor de Birgitte, ignore jusqu’à la signification du mot « scrupules » et refuse de parler de son passé. Il n’a qu’une faiblesse: Katrine, dont il fut le petit ami et qu’il aimerait bien reconquérir. Le lien qui les unit symbolise à merveille la dépendance conflictuelle entre la presse et le pouvoir en place.
Par ailleurs, la série illustre très bien la fragilité de l’équilibre au sein des différents partis qui composent le gouvernement, ainsi que le jeu des attaques perpétuelles de l’opposition pour déstabiliser Birgitte. Obligée de ménager la chèvre et le chou dans le meilleur des cas, et de cautionner des choix qui lui répugnent dans le pire, celle-ci est soumise à une pression aussi constante qu’intense. Dix fois par épisode, je me dis que je ne voudrais de son boulot pour rien au monde. Par contre, la regarder se débattre afin de préserver ce qui lui est cher dans des circonstances qui, au fond, échappent grandement à son contrôle, est absolument passionnant. Je rempile volontiers pour la saison 2!
Borgen, j'en ai vu des bribes, pas forcément dans l'ordre, et chaque fois que je tombais dessus j'étais super accrochée.
J'aime aussi beaucoup le quasi-non-jeu des acteurs, et la façon très sobre et pourtant rythmée dont le tout est filmé.
Je partage ton point de vue sur Borgen! Cette série nous montre les magouilles de la politique avec des rebondissements qui nous tiennent en haleine.
Pour la séries aux "personnages massacrés,tu parles de GOT?
Anneso
What else? 🙂