Kex Hostel

Cet hôtel design façon auberge de jeunesse, sur lequel j’avais lu un reportage, est l’une des raisons pour lesquelles je voulais absolument aller à Reykjavik. Parfois, les photos sont trompeuses, ou la réalité n’a que très peu de rapport avec les promesses marketing. Mais le Kex Hostel, qui occupe les étages supérieurs d’un ancien bâtiment industriel situé en bord de mer, a été un enchantement de bout en bout. Et non, je n’ai pas été rebutée par l’escalier décrépit façon baraquement de l’ex-URSS, ni par le mobilier spartiate des chambres (un lit en fer, un bureau scarifié et branlant, des casiers de gym en guise de penderie, une caisse de vin agrafée au mur pour toute table de nuit), et pas davantage par les cabinets de toilette partagés dans le couloir. Parce que tout ça avait un sacré caractère, parce que le matelas et les couettes individuelles d’un blanc immaculé étaient parmi les plus confortables que j’aie jamais testés, parce que tous les clients avaient le bon goût de laisser les partie communes nickel après usage. 
C’est vrai que les portes très lourdes claquaient bruyamment à toute heure de la nuit; vrai aussi qu’on ne captait pas le wifi depuis la 401 qui nous avait été assignée. Mais cela nous a forcés à passer nos soirées dans la grande pièce pareille à une caverne qui sert à la fois de salle à manger et de salon, et dont le moindre recoin, le moindre objet décoratif choisi avec soin est un régal pour les yeux. J’aurais voulu photographier tous les détails un par un, des petits mots rigolos affichés ça et là autour de la réception jusqu’aux planisphères qui ornaient les murs, en passant par la cabine de barbier où un coiffeur vient officier une fois par mois, les céramiques kitsch nichées entres les livres de l’immense bibliothèque, les vieilles malles de voyage reconverties en tables basses et les meubles de machines à coudre en tables de petit déjeuner, l’ancien ascenseur devenu placard à bagages et orné d’aimants alphabets avec lesquels les clients s’amusent à composer des messages, les lattes gauchies du sublime plancher en bois ciré, les anciennes chaises d’écolier toutes dépareillées… 
Mes photos ne rendent absolument pas justice au charme de l’endroit. Souhaitant un minimum d’intimité, nous avions opté pour une chambre double avec draps et serviettes de toilette fournis, ce qui nous a coûté 14400 ISK par nuit (environ 94€ – très bon marché pour l’Islande), mais la plupart des autres clients logeaient en dortoir avec leur propre sac de couchage (à partir de 3200 ISK, soit guère plus de 20€). Autant dire que nous nous sommes sentis assez vieux et bourgeois à côté de ces backpackers en godillots qui portaient des paquetages parfois plus gros qu’eux. Heureusement, le Kex Hostel est également fréquenté par une jeunesse branchée sans doute guère plus amatrice de randonnée que nous, ce qui nous a évité de nous sentir totalement déplacés! 

J’ai aimé la vue sur la mer de notre chambre quasi-monacale. Je n’ai éprouvé aucune difficulté à m’endormir alors que le soleil ne se couche jamais sur Reykjavik à cette période de l’année; au contraire, j’ai trouvé cette lumière perpétuelle, à peine adoucie la nuit, merveilleusement rassurante. J’ai aimé le sol en ciment brut des étages 3 et 4, si loin des moquettes hideuses de la plupart des hôtels; les néons de salle de jeux utilisés pour indiquer les chambres; les petits coins lecture ambiance « famille Tenenbaum » ménagés sur chaque palier; et puis la gentillesse et la disponibilité des nombreux réceptionnistes tous jeunes, beaux et insupportablement cool. J’ai dormi dans des endroits bien plus luxueux que celui-là, mais jamais je ne suis aussi fort tombée sous le charme de l’un d’eux. 

Skùlgata 28
101 REYKJAVIK
(desservi par les navettes de l’aéroport;
situé à 2mn de marche de la plus grande rue commerçante de la ville)

8 réflexions sur “Kex Hostel”

  1. J'ai adoré l'ambiance "vestiaire soviétique" des chambres pour deux aussi. Et ces couettes !! Moelleuses à souhait.

    En plus, grande terrasse, et bar et cuisine plutôt pas mal. (on a testé, un soir ou on était trop crevés pour sortir)

    C'etait un peu HipsterLand, mais très bon enfant, avec un mélange de vrais guerriers de la rando, et des amateurs au pied tendre dans notre genre…

  2. Sérieusement, j'aurais dû les voler, ces couettes. Ou au moins demander où je pouvais acheter les mêmes. Le problème, c'est que je voyais pas bien comment les faire rentrer dans ma valise!

  3. Depuis une semaine je lutte contre une saleté qui m'a cloué (et me cloue encore) au lit. Les Instagrams de ton Chouchou étaient ma petit potion magique pendant la journée.

    J'avais envie depuis longtemps d'y aller, maintenant je n'y tiens plus. L'année 2013 sera la bonne.

    Les enfants ont étés conquis par les photos de paysage et Mr Pops par les photos de nourriture. Merci donc en quelques photos et textes vous avez réussi à motiver toute une famille !

    (Miss A. a adoré lire tes péripéties avec les baleines et veut absolument voir des Macareux)

  4. Lady Pops: Miss A. est une vilaine sans coeur 😛 Les macareux, à mon grand étonnement, sont de tout petits oiseaux qui doivent battre des ailes 400 fois par minute, un peu comme les colibris, pour parvenir à se maintenir en l'air car leur corps est trop lourd pour leurs petites ailes. Moi, je voyais ça de la taille d'un pingouin! Plein d'autres photos et récits dans les jours à venir. Et l'Islande me semble une destination parfaite pour un voyage en famille, d'autant que les enfants sont super bien accueillis partout dans les pays scandinaves. Des bisous et des voeux de bon rétablissement.

  5. Je me réjoui déjà de suivre tes prochains billets… 😉

    Merci <3 (il va bien finir par arriver le jour ou ça ira mieux)

  6. Ce sont peut être des couettes en duvet d'eider en fait. Il y en a plein au nord ouest du pays…

  7. Je vais y dormir dimanche prochain le 1er jour de mon voyage en islande ! J'ai hâte 🙂

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