Sublimation

Quarante-huit heures passées à m’apitoyer sur moi-même, c’est bien suffisant. J’ai déjà perdu sept ans de ma vie à cause de ce débile mental, je refuse de perdre une seule journée de plus. Me venger, ça serait indigne de moi. Il faut bien qu’au moins un de nous deux reste classe dans cette histoire. Mon choix est fait: je serai Jennifer Aniston, avec l’avantage que la presse people ne me pourchassera pas pour essayer de me faire dire des horreurs sur Brad Pitt.
Ma tactique, ça va être la même qu’à chaque fois qu’un problème me prend gravement la tête: sublimation par la frénésie d’activité. Dès mon retour à la maison, je me renseigne pour recommencer le yoga et l’équitation. J’ai un Everest de boulot qui m’attend, et quand j’en serai venue à bout, je calerai un tas de week-ends prolongés dans mon planning des mois à venir (voire un voyage en solo, cf mon projet de vacances humanitaires qui auront en plus le mérite de me changer radicalement les idées). Il y a aussi l’album des USA à finir, un tas de photos diverses en attente, et ma soeur m’a réclamé de la déco à thème « jungle » pour la chambre de Cahouète.
Et puisque je me sens hideuse à côté d’Infâme Salaud et que le physique est objectivement le seul plan sur lequel il me dépasse, je vais me remettre au régime et y rester jusqu’à ce que j’aie perdu dix kilos. Je l’ai fait quand je voulais le conquérir, je peux bien le faire pour l’oublier. Les motivations purement esthétiques ne me suffisaient pas ces dernières années. Mais s’il s’agit de reprendre mentalement le dessus, ma volonté devrait être à la hauteur. Après tout j’ai arrêté de fumer du jour au lendemain sans aide, je peux bien semi-arrêter de manger. Je sais que le plus dur c’est toujours les deux premières semaines. Là ça fait déjà deux jours que j’ingurgite essentiellement du thé et que je vis les gargouillis incessants de mon estomac comme une victoire sur moi-même. Si la seule chose que je peux contrôler dans ma vie, c’est le nombre de calories que j’avale, et bien ça sera toujours ça de pris.

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