[TOKYO] Où on se fait escalader par des loutres

Couchée hier à 23h30, réveillée ce matin à 5h30. C’est bien la première fois que je me cadre tout de suite sur l’horaire local en Asie!

Le programme de ce séjour au Japon ne sera pas celui d’un voyage de découverte. Nous avons déjà fait les grandes attractions touristiques qui nous intéressaient (Meiji-jingu ou Senso-ji, par exemple); cette fois, nous profiterons plutôt des aspects et des endroits de la ville que nous aimons déjà, ou nous en explorerons de moins connus. Ce matin, donc, nous commençons par acheter des croquettes au kombini le plus proche de notre hôtel avant de nous diriger vers le Hie-Jingu pour photographier son escalier de torii. Ca ne vaut certes pas Inari Fushimi Taisha, mais c’est beaucoup plus près! Google Maps fonctionne bien au Japon et nous pouvons nous y fier pour nos différents déplacements (même si le GPS déconne parfois comme en Europe).

Nous regagnons ensuite notre quartier de Ginza pour photographier une des trois statues de Godzilla pointées par Chouchou. Puis nous faisons l’ouverture de la papeterie Ito-ya, six étages pleins de merveilles pour les amateurs d’arts du papier dans mon genre. Tout en payant mon butin, je bavarde avec la caissière qui parle bien anglais (c’est rare ici). Elle me complimente pour mes lunettes et le peu de japonais qui me reste, puis me demande ce que je préfère dans la cuisine de son pays et avoue qu’elle non plus n’aime pas le nattô. A la fin, elle m’offre un origami porte-bonheur en papier washi. Je suis touchée, et il ne quittera pas ma sacoche pendant tout le reste du voyage.

A 11h, ouverture du Loft local où j’achète quelques gourmandises et encore un peu de papeterie. Nous déjeunons rapidement au café du rez-de-chaussée: omurice pour moi, burger pour Chouchou et thé glacé sans sucre. Pas gastronomique, mais ça fait le boulot. Je kiffe le panier fourni pour ne pas avoir à poser mon sac directement par terre – une attention que nous retrouverons dans beaucoup de restaurants. J’enchaîne avec une grosse déception au Hands voisin, nettement moins bien fourni que celui d’Ikebukuro dont je garde un souvenir ému. Mon banquier de l’époque 2005-2010 aussi, probablement.

Après ça, nous prenons le métro jusqu’à Shibuya. Le carrefour le plus célèbre du monde est en travaux et tout moche; on ne se donnera pas la peine de monter dans un des bâtiments qui l’entourent pour le photographier de haut. Nous passons d’abord au Chiku Chiku Café, où on peut jouer avec des hérissons pygmées d’Afrique. En effet, il n’y a pas de hérissons sauvages au Japon, et cette espèce importée s’adapte très bien à la compagnie des humains. Ceux-là portent tous des noms de pâtisseries et ont des caractères marqués, très différents d’un individu à l’autre. L’un adore les grattouilles sur le ventre mais déteste qu’on lui touche la tête; un autre n’aime que faire la sieste contre son mini-radiateur, tandis qu’un troisième s’éclate à courir dans sa roue. On voit que les jeunes femmes qui gèrent le café les adorent et prennent soin d’eux avec amour.

(Un mot ici pour préciser que les lois japonaises se soucient peu voire pas du tout du bien-être animal, et que les lieux d’interaction avec des animaux en principe sauvages pullulent dans certains quartiers de Tokyo. J’avais avant le départ recherché ceux qui avaient la réputation de bien traiter leurs petits pensionnaires. On peut penser que quelqu’un qui dit aimer les animaux devrait complètement boycotter ce genre d’endroit. Mais je me demande si, hormis pour les grands prédateurs qui doivent déprimer quand on restreint leur liberté de mouvement, les animaux sont vraiment mieux dans un environnement naturel qui ne cesse de se dégrader et où ils risquent constamment de se faire bouffer par plus gros qu’eux, ou en captivité mais aussi en sécurité avec tous les soins et la nourritures nécessaires.)

Au Disney Store voisin, sûrement un des plus beaux du monde, une peluche Stitch en sortie de bain me fait complètement craquer. Mais elle ne sera commercialisée qu’à partir de demain, aaaargh.

Nous prenons la Yamanote jusqu’à Harajuku. Même si on y croise encore quelques Lolita et autres looks remarquables, Takeshita Dori a perdu le côté alternatif qui l’avait rendue mythique au début des années 2000. C’est juste devenu une rue piétonne pleine de boutiques de fringues kawaii et de gadgets en plastique. Nous mangeons quand même une crêpe chez Marion, mais le coeur n’y est pas.

Comme le café à hiboux que j’avais repéré affiche complet pour toute la journée (et que nous avons fait le plein de rapaces il y a dix jours chez Faunessence), nous nous rabattons sur un petting center de loutres. Sacrée expérience. Il faut d’abord déposer ses affaires dans un casier, y compris les chaussures et le contenu de toutes les poches, puis s’équiper de pantoufles vertes, d’un tablier en plastique bleu et d’un blouson rose, avant de pénétrer dans les pièces où des employés supervisent les animaux.

Le poil des loutres est plus doux que je ne l’imaginais, et visiblement elles adorent taquiner les humains. Elles nous grimpent littéralement dessus, jouent avec les cheveux de ceux d’entre nous qui en possèdent, leur font des chatouilles sous la jupe, et puis une fois fatiguées, elles se roulent en boule sur leurs genoux et s’endorment aussitôt. J’adore, et en même temps, je suis contente de sortir à la fin du temps convenu. C’est beaucoup, beaucoup de stimulation sensorielle d’un coup.

Dernier arrêt shopping au Kiddy Land, dont… (attention, une anecdote peu distinguée va suivre) …les toilettes ont recueilli mon premier caca japonais en 2005 – après que j’ai passé 5 jours avec un tube digestif qui refusait de fonctionner sous l’effet combiné du décalage horaire, de l’absence de légumes et des WC partagés dans notre hébergement. C’est dire ma gratitude et mon attachement pour ce fabuleux magasin de jouets sur cinq étages. On achète plein de chouettes blind boxes, et je demande au toupet si je peux prendre un Stitch grognon déjà déballé pour être sûre d’avoir exactement celui-là. Surprise, la vendeuse accepte sans problème.

Dans une ruelle derrière Omotesando où se bousculent les marques de luxe, nous dînons au comptoir du Harajuku Gyozaru. Ambiance de cantoche super sympa, et c’est génial de voir d’aussi près comment le cuisinier prépare les gyozas en grandes quantités. Par contre, c’est l’heure de pointe quand nous rentrons à l’hôtel, et j’ai un moment de panique dans le métro en me retrouvant complètement écrabouillée contre un mur l’espace de deux stations (sachant que je mesure 1,54m et que ma tête ne dépasse pas DU TOUT de la foule, même ici où les poignées suspendues sont à ma portée). J’adore Tokyo, mais je plains les gens qui doivent s’infliger cette épreuve matin et soir cinq voire six jours par semaine.

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