[BUCAREST] Basilique blanche, aubergine baladi et bière fourbe

Jeudi, nous passons le plus gros de la matinée à l’appartement pour récupérer de notre grosse journée de la veille. Vers 11h, nous appelons un Bolt en nous demandant ce qui va nous tomber dessus cette fois. Notre chauffeur conduit d’une main, l’autre étant occupée à tenir son téléphone contre son oreille, et il s’engueule avec son interlocuteur au lieu de suivre les indications de son GPS, si bien que notre trajet prend deux fois plus de temps que prévu.

Nous ne sommes pas fâchés de descendre enfin près de la Bisarica Alba, ou basilique blanche. Chouchou souhaitait voir l’intérieur d’une église orthodoxe, mais la plupart d’entre elles ne se visitent pas, et plus rares encore sont celles où les photos sont autorisées. A vrai dire, je n’ai trouvé que celle-là! Je suis impressionnée par la quantité de dorures, et un peu intriguée par le grand espace vide au milieu. Je vois bien des chaises pliantes entassées sur les côtés, mais devoir les installer pour chaque service religieux me paraît assez peu pratique. Encore un mystère qui restera non élucidé.

Nous nous dirigeons ensuite vers le Sharkia, qui est le restaurant le mieux noté de la ville. Situé au rez-de-chaussée du Park Inn Radisson, il propose de la cuisine méditerranéenne orientale. Nous y sommes très bien accueillis dans une salle agréablement climatisée, où nous faisons ce qui sera de loin le meilleur repas de ce voyage. Un vrai régal. Aux tables voisines, les clients s’extasient bruyamment eux aussi. Pas de doute, c’est une excellente adresse. Après avoir partagé une aubergine baladi avec Chouchou et savouré un shish taouk au poulet incroyablement fondant, je regrette juste de ne plus avoir assez faim pour tester un des accords vin-fromage proposés à la carte.

Prochain arrêt: le musée des beaux-arts où je souhaite voir l’exposition temporaire de la Design Week roumaine. Intitulée « Woven Designs », elle a pour sujet « la fragmentation et les transformations de l’industrie textile de Timisoara depuis les années 1960 », un sujet un peu plus niche que je ne l’imaginais. Mais pas inintéressant. J’apprends des choses, je tripote de la laine brute et des matériaux synthétiques, Chouchou prend des photos. La routine.

Après ça, nous loguons deux géocaches virtuelles dans ce quartier très chic, où de superbes bâtiments néoclassiques (l’Athénée, notamment, est une pure merveille) voisinent avec des boutiques de luxe. C’est agréable de découvrir cette autre facette de Bucarest avant de retourner vers le centre historique un peu miteux.

Jamais deux sans trois: nous repassons à la librairie Carturesti Carusel où Chouchou probablement oublié sa casquette Pilâtre de Rozier avant-hier. En effet, elle nous attend au comptoir du café. Nous en profitons pour nous poser un moment dans le même box que mardi. Chouchou goûte son thé au jasmin en canette et grimace: « On dirait de la Pils ». J’examine la composition: c’est effectivement de la bière, une IPA fourbement déguisée derrière un packaging de boisson bobo genre kombucha. Du coup, nous nous partageons ma limonade à la framboise, et Chouchou qui n’a pas pris de gâteau « parce que le tien est énorme et que tu ne le finiras pas » fait disparaître plus de la moitié de mon cronut fourré vanille. Quelle chance d’avoir un mari qui veille à ce que je n’ingurgite pas trop de calories vides!

Nous nous rendons ensuite à la Romanian Boutique, un magasin de souvenirs installé dans une ancienne église. J’y trouve enfin un mug en céramique à mon goût. Dans un français très correct – il parle aussi espagnol et italien, ce qui fait de lui un oiseau rare dans ce pays -, le vendeur m’explique les différents styles locaux. Celui que j’aime est originaire du nord de la Roumanie, et une seule famille détient ses secrets de fabrication. Les deux autres styles, originaires du centre et du sud, sont effectivement très différents (et ne me plaisent pas du tout).

Nous rebroussons chemin vers l’Art Safari. Nous aurions aimé voir l’exposition consacrée à l’histoire de la pharmacie, mais elle n’est accessible qu’avec le ticket global que je trouve trop cher, sachant que les 8 autres expositions proposées en ce moment ne m’intéressent pas plus que ça. Bien qu’il ne soit pas très tard, nous décidons de jeter l’éponge et de rentrer à l’appartement. Cette fois, c’est conduite brutale et rap ukrainien. A défaut de sécurité routière, nos chauffeurs Bolt nous auront offert un panel varié de musique européenne.

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