
Si je me laisse volontiers traîner dans de grandes expos d’art contemporain pour le plaisir de grimacer devant les oeuvres, mes goûts personnels me portent plutôt vers les musées consacrés à des sujets insolites ou archi terre-à-terre. La bouffe, par exemple. Aussi incroyable que ça puisse paraître, jusqu’à la fin du mois dernier, Bruxelles n’avait pas de musée de la frite. Une omission regrettable, désormais réparée grâce au même collectionneur privé déjà créateur du musée du chocolat local (de toute évidence, un homme de goût).


Situé juste à côté du Manneken Pis, à un emplacement idéal pour capter le flot des touristes, le Friet Museum occupe 900 mètres carrés répartis sur 3 étages. (Pour les personnes à mobilité réduite, un ascenseur est disponible.) Les 14€ du tarif normal peuvent paraître un peu excessifs au premier abord, mais assez vite, on se rend compte que la richesse de l’exposition les justifie.


J’ai horreur des audioguides, que je dédaigne systématiquement. Là, j’ai quand même dû en prendre un, ne serait-ce que parce qu’il faut le scanner pour franchir le portillon d’entrée. Par la suite, même si on n’a pas envie d’écouter les explications et qu’on préfère lire les panneaux, on peut l’utiliser pour activer les multiples bornes de jeu qui émaillent le parcours. Nos préférées: le tir sur insectes nuisibles avec de gros flingues réjouissants, le flipper numérique et le Frite Ninja. Un gros effort de muséographie a été fait pour rendre la visite hyper ludique; si vous emmenez vos enfants, ils ne s’ennuieront pas!



On apprend des tas de choses sur les pommes de terre, leur culture et la manière de les transformer en les meilleures frites possibles. Par exemple, que les Incas avaient une déesse de la pomme de terre: Axomama, fille de Pachamama la déesse de la terre. Que la pomme de terre est la plante cultivée qui possède le plus de variétés au monde – environ 4000. Ou encore qu’il est possible de mesurer la fritabilité des pommes de terre en les plongeant dans l’eau: en-dessous d’un certain poids mouillé, elles donneront des frites molles; en-dessus, elles donneront des frites sèches.



On admire par ailleurs un impressionnant éventail d’objets sur le thème, depuis les coupe-frites jusqu’aux affiches publicitaires, en passant par les friteuses familiales ou industrielles, les salières, les sauces et même les différentes sortes de fourchettes en plastique et de contenants utilisés par les friteries. Un improbable juke-box joue à la demande toutes les chansons de la variété francophone ou néerlandophone qui parlent de frites; un orchestre de pommes de terre se trémousse sur une estrade. Franchement, nous nous sommes beaucoup amusés.










La cerise sur le gâteau, c’est un cornet de frites offert à la fin de la visite: cuites à la graisse de boeuf comme le veut la tradition belge, ou avec de l’huile végétale pour ceux qui préfèrent. Et bien sûr, une boutique permet de se fournir en souvenirs du type magnets, autocollants, peluches et tutti quanti. Enfin, sachez que le musée de la frite fera partie des établissements accessibles avec le Museum Pass à partir de février 2026. On vous le recommande chaudement!



Friet Museum, rue de l’Etuve 28, 1000 Bruxelles
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