[EDIMBOURG] Où je touche presque le sommet du Scott Monument

En septembre, nous avions déjà calé notre séjour de début octobre dans les fjords norvégiens, et nous savions que nous partirions quelques jours pendant les fêtes même si rien n’était encore réservé. J’avais une charge de travail assez conséquente mais pas dingo. Alors, quand Chouchou m’a montré sur Instagram une photo d’Edimbourg parée de son feuillage automnal, il m’a fallu moins d’un quart d’heure pour réserver un long week-end là-bas mi-novembre. Un pur coup de tête. Mais l’avion pour deux personnes revenait le même prix qu’un de mes aller-retour en train dans le Sud de la France; nous n’avions encore jamais séjourné dans ma ville préférée en automne, et… zut, je suis une adulte qui gagne sa vie, je fais bien ce que je veux de mes sous. #monologueinterieur

(Deux semaines plus tard, un éditeur m’a proposé un texte que je voulais absolument traduire, à condition que je puisse le lui rendre pour fin décembre. Je me suis retrouvée avec 3 millions de signes à pondre en autant de mois, fêtes de fin d’année incluses, et j’avoue: j’ai fait glups. Mais pas question de renoncer à mon week-end prolongé pour autant.)

C’est ainsi que, le vendredi 15 novembre, nous nous sommes rendus à l’aéroport de Zaventem avec l’avance habituelle pour ménager mon anxiété. Alors que nous nous dirigeons vers le terminal B – celui des vols nécessitant un contrôle douanier -, Chouchou rouspète qu’on ne verra pas la fusée de Tintin et que le Schtroumpf en avion est nul. Nous débouchons dans le food court: le Schtroumpf en avion a disparu. A tout hasard, je tente un « Donald Trump est nul », mais la presse internationale reste muette.

Après un vol sans histoire d’1h20 à peine, nous débarquons à Edimbourg vers 15h50. Bien rodés, nous filons directement vers le tram qui relie l’aéroport au centre-ville (et continue désormais jusqu’à Leith). Nous en descendons à St Andrew’s Park et parcourons encore quelques centaines de mètres jusqu’à notre hôtel, The Place, choisi en grande partie pour son excellent emplacement dans New Town. De là, nous pourrons faire à pied tout ce qui nous intéresse dans les jours à venir. La chambre 3608 est plus grande que je ne m’y attendais, très propre, et la fenêtre donne sur les toits des quartiers nords; on peut même voir la mer au loin. De quoi oublier l’absence d’ascenseur et la vilaine moquette bleu électrique.

Lorsque nous ressortons après nous être brièvement installés, la nuit est déjà tombée. Nous mettons le camp sur Old Town et Cockburn Street, où se trouvent deux de mes boutiques préférées: Eden et Mysa. Je n’ai pris qu’une option « bagages à main » pour ce voyage, donc pas question de faire de shopping volumineux, mais je craque quand même pour deux très jolis petits livres: une édition avec couverture en tissu d’un classique de la littérature enfantine, « The worst witch », et un ouvrage intitulé « A parliamant of owls », consacré à ces noms de groupes animaux que j’aime tant.

Nous remontons ensuite le Royal Mile vers la cathédrale Saint Giles, devant laquelle nous sommes passés mille fois mais jamais entrés. Je suis assez peu impressionnée par l’architecture. En revanche, des musiciens classiques sont en train de jouer, et il faut avouer que niveau atmosphère, c’est top! Un concert aux bougies des Quatre Saisons doit avoir lieu à 20h, et je suis assez tentée de revenir plus tard, mais nous avons d’autres plans pour la soirée.

Nous poursuivons jusqu’au parvis du château illuminé de violet, de rouge, de bleu et de vert pour prendre quelques photos qui ne donneront pas grand-chose. Puis nous descendons jusqu’au pub The Piper’s Rest, où nous avions déjà mangé lors de notre voyage précédent (et où j’avais réservé car c’est généralement pris d’assaut le soir). Le lieu est toujours aussi sympa: quand nous arrivons, ils passent les Red Hot Chili Pipers, qu’ils finissent par couper pour laisser la place à The Gorms, deux barbus qui interprètent des chansons écossaises en live. C’est pas Vivaldi, mais à vrai dire j’aime encore plus! Chouchou prend un burger au haggis et moi la tourte de Noël. Comme la dernière fois, on se régale. 10% de service sont automatiquement ajoutés à notre addition, même si nous avons la possibilité de les refuser (je ne le fais pas). C’est nouveau, et nous nous apercevrons au cours des journées suivantes que c’est devenu une pratique courante dans la plupart des restaurants.

L’excellente surprise que nous avons eu en longeant Princes Street en tram tout à l’heure, c’est que le marché de Noël était déjà installé et qu’il ouvrait… aujourd’hui même à 18h. Mieux encore: cette année, les chaises volantes sont de retour! J’avais été très triste de les manquer en décembre 2022. Donc, le ventre plein, nous fonçons droit vers le Starflyer et son poteau de 80 mètres de hauteur qui tutoie le sommet du Scott Monument.

Petit moment de stress: je ne veux pas abandonner mon sac avec mon passeport et ma Visa à un endroit où n’importe qui pourrait partir avec. Mais les objets personnels se laissent au pied du poteau, là où personne ne peut les atteindre pendant le tour, et les chaises s’arrêtent à l’emplacement exact d’où elles ont décollé. Rassurée, je peux profiter à fond de notre ascension tandis que Chouchou jamais très à l’aise sur ces engins – et néanmoins toujours partant pour m’accompagner – agrippe les chaînes des montants. Le Scott Monument est si proche que j’ai l’impression de pouvoir le toucher en tendant la jambe. Jamais je n’aurais cru voir de si près la partie la plus haute de sa façade. C’est un moment magique, qui passe beaucoup trop vite malgré le froid.

A la sortie, je danse toute seule dans les allées du marché de Noël tant je suis ravie. Au stand de The Mouse House, je fais l’emplette de trois cheddars: un au poivre noir, un fumé et un « mature ». Plus loin, je résiste vaillamment à l’appel d’une ravissante maisonnette en céramique (pas la place dans ma valise cabine) et d’une bague en pierre de lune pas donnée-donnée. Nous reconnaissons beaucoup de boutiques d’il y a deux ans. Et moi qui ne suis pas fan du tout de marchés de Noël, je dois avouer que j’aime bien celui-là, sans doute parce qu’il propose essentiellement des produits artisanaux écossais.

Lorsque nous rentrons à l’hôtel, il est à peine 20h (21h à notre horloge biologique). Quatre heures à Edimbourg et j’ai déjà fait le plein de glimmers: qui dit mieux?

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