[BERGEN] Le grand n’importe quoi diététique

Je suis toujours patraque ce matin, ce qui élimine définitivement l’hypothèse d’une intoxication alimentaire – elle serait terminée depuis longtemps. Une gastro? Un autre virus? Quoi qu’il en soit, je suis bien décidée à profiter de notre dernière journée de vacances en Norvège. D’autant qu’il fait un beau soleil dehors.

La salle dans laquelle est servi le petit déjeuner (compris dans notre réservation) du Bergen Bors m’arrache des cris de ravissement. Non seulement elle est magnifique, mais quel buffet! Jamais je n’en ai vu d’aussi varié et qui ait l’air aussi succulent. Le choix est difficile – et selon Chouchou, j’ai loupé un pain de viande absolument exceptionnel. Ce qui ne m’empêche pas de me régaler. Mention spéciale pour le plateau de fromages et la trancheuse à disposition des amateurs de charcuterie coupée dans des épaisseurs non-standard.

Nous commençons notre balade du jour par un petit tour chez Norli Strandgaten, une librairie généraliste sur trois étages qui offre une assez belle sélection de livres en anglais. L’architecture et la déco sont tout à fait quelconques, mais je craque quand même pour un roman bulgare dont la 4ème de couverture m’intrigue. (Oui, je l’aurais payé deux fois moins cher en le commandant chez Satan; oui, maintenant il va falloir que je me le trimballe jusqu’à Bruxelles; oui, il restera sans doute intouché dans ma PAL pendant 2 ou 3 ans avant que je finisse par m’en débarrasser parce que l’envie de le lire me sera passée. Mais j’aime bien soutenir le commerce indépendant.)

Puis nous partons explorer une partie du centre où nous n’avons pas encore mis les pieds jusque là: le quartier de Nordnes, situé face à Bryggen et où l’on trouve paraît-il des maisons en bois très photogéniques. Nous marchons. Nous grimpons des escaliers. Je souffle beaucoup. Nous nous faisons régulièrement dépasser par des sexagénaires norvégiens tout secs et tout guillerets, en doudoune Scandinavian Explorer, legging de sport et baskets fluo. Oui, ça va, on a compris que vous avez un mode de vie méga-sain et que vous pétez la forme. MAIS VOS PULLS GRATTENT.

Arrivés à destination, nous ne trouvons que quelques maisons couvertes de bardeaux blancs, assez décevantes. Et bien que le soleil brille agréablement, ce qui a dégagé le ciel, c’est un vent du nord franchement glacial. La grogne menace. Nous décidons de rebrousser chemin le long de l’eau en cherchant les géocaches assez nombreuses dans le coin.

L’avant-dernière se trouve vraisemblablement sous un banc. Alors que nous nous dirigeons vers elle, un type muni d’un sac Burger King s’assoit juste au-dessus. Nous nous postons un peu plus loin pour attendre. Il engloutit deux burgers coup sur coup, puis se lève et va s’asseoir trente mètres plus loin, à un endroit abrité. Comme nous sommes toujours dans sa ligne de vision directe, nous nous contorsionnons pas mal pour localiser la cache sans avoir l’air chelou, et je finis par mettre la main dessus au moment où nous allions renoncer.

Nous retournons ensuite vers Bryggen pour nous mettre au chaud au Kaf Kafé. Faute de thé vert nature, je commande une infusion au gingembre tandis que Chouchou opte pour son grand classique: la ginger beer. Mauvaise surprise – celle qu’on lui sert contient de l’alcool, en faible quantité certes, mais comme il n’a pas du tout l’habitude de boire, il est soûl à la fin de la bouteille.

Notre petit déjeuner était assez copieux pour que nous ne mourions pas encore de faim même si 14h approche, mais il y a urgence à éponger. Voulant faire un repas rapide, nous nous dirigeons vers le fast food Asian Street Food qui a de très bonnes critiques sur les sites de voyage que j’ai consultés. C’est une erreur, la bouffe est absolument infâme. Je laisse les deux tiers de mon riz au poulet et aux petits légumes, qui finissent à la poubelle. Nous rentrons à l’hôtel, où Chouchou s’écroule sur le lit et s’endort comme une masse.

Je le laisse dormir une heure avant de le réveiller pour ne pas gaspiller notre dernier après-midi. Nous nous dirigeons vers une pâtisserie française que je viens juste de repérer sur Instagram, et dont les gâteaux ont l’air absolument terribles. Assez vite, nous nous retrouvons dans un très joli quartier de ces maisons en bois traditionnelles que nous voulions photographier le matin, ce qui achève de rendre ses esprits et son allant à Chouchou.

Le café Pomme est tenu par Bastien, un jeune Français qui arbore une superbe moustache en guidon de vélo. Au moment où nous y entrons, on parle français à 100% des tables. Je passe commande en hésitant longuement entre un « flanc » pâtissier si chargé en vanille qu’on distingue les grains à l’oeil nu, et une tarte « Tattin » revisitée. Sur le conseil de Bastien, j’opte finalement pour la seconde, dont les pommes caramélisées dissimulent une crème aux morceaux de pomme verte. C’est original et très bon. Consterné par le grand n’importe quoi diététique de cette journée, Chouchou se contente d’un croissant avec son kombucha.

En ressortant, nous traversons pour chercher une géocache. Chouchou se fait alpaguer par un groupe de jeunes filles qui tournent un Tik Tok de danse. Il leur tire le portrait pendant que je me gèle en trépignant sur place. Puis nous reprenons une dernière fois le chemin de l’hôtel.

Pour conclure ce séjour, nous décidons d’aller boire un verre au BARE, le bar à cocktails du Bergen Bors situé quasiment en face de notre chambre. Les murs couverts de miroirs produisent un effet très dramatique – et une atmosphère légèrement bizarre alors que nous sommes les seuls clients ce jeudi vers 18h. La carte propose des appariements cocktails-snacks de toute évidence très recherchés. Je sens bien que je déstabilise l’élégant serveur en lui demandant, premièrement une version sans alcool d’une des boissons pour Chouchou, deuxièmement le snack censé accompagner une autre boisson. Poli, il s’exécute néanmoins.

Le Reuben Sandwich (dont j’ai découvert l’existence très récemment dans un des livres que je traduisais) est une vraie tuerie. Quand je vais au comptoir pour payer, Chouchou félicite le serveur pour son mocktail au goût travaillé – c’est loin d’être le cas partout, où les non-buveurs d’alcool reçoivent généralement un jus de fruits vaguement pimpé. Le serveur s’anime et nous explique qu’avant de devenir un bar, cet espace était le restaurant de l’hôtel, et que c’est lui qui concevait les boissons.

Pas de dîner pour nous ce soir (même si nous avions pris la précaution d’acheter quelques boreks à la boulangerie où tout est à moitié prix après 19h30, au cas où nous aurions un petit creux). Demain, nous ferons l’ouverture du restaurant pour un dernier petit déjeuner pantagruélique avant de prendre le chemin de l’aéroport pour rentrer à Bruxelles. Je me félicite d’avoir choisi le Bergen Bors pour cette dernière partie de notre séjour; c’est un hôtel magnifique, que je recommande chaudement!

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2 réflexions sur “[BERGEN] Le grand n’importe quoi diététique”

  1. passionnant ! La tarte tatin est sublime, le mocktail est tentant, je file voir des Reuben sandwichs !

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