Vendredi dernier, nous prenons le train vers 9h pour nous rendre à Utrecht, une ville néerlandaise parfois surnommée « petite Amsterdam » à cause des nombreux canaux qui la traversent. Arrivés sur place un peu après 11h, nous n’avons qu’à traverser la rue en sortant de la gare pour pénétrer dans l’immense centre commercial Hoog Catharijne où se trouve l’hôtel Hampton. Notre chambre n’étant pas encore prête, nous nous contentons de déposer nos bagages et repartons aussitôt en direction du restaurant où j’ai réservé pour le midi.
Comme des tas d’endroits branchés aux Pays-Bas, le Bunk s’est installé dans une église reconvertie. Il est encore tôt et la salle n’est qu’à moitié pleine; malgré ça, le service se révèle affreusement lent et la nourriture plutôt quelconque. Quand j’ai commandé un short rib, je ne m’attendais certes pas à recevoir un hot-dog à l’onglet sans accompagnement… Pas grave, on se rattrapera au goûter.
Nous nous promenons ensuite autour de l’Oude Gracht, le canal principal qui coupe le centre en deux du nord au sud, en faisant un peu de lèche-vitrine. Les Body Shop ayant fermé en Belgique, nous en profitons pour racheter ici quelques produits que Chouchou aime bien. Un magasin de comics et de goodies repéré au préalable se révèle assez décevant. Dans les échoppes de souvenirs, la lapine Nintje (alias Miffy en français), créée par le designer local Dick Bruna dans les années 1950, occupe une place de choix sous toutes les formes, dans toutes les tailles et couleurs possibles. Je me laisse tenter par un magnet et une petite peluche à accrocher à mon sac à main.
Arrivés au sud du centre historique, nous en sortons et parcourons quelques centaines de mètres supplémentaires jusqu’au musée du train, le Spoorweg Museum. Il y a beaucoup d’enfants très agités en ce vendredi après-midi; par chance, le lieu est vaste et ne résonne pas. On n’est pas au niveau du Train World de Bruxelles, et ce n’est pas aussi ludique que le musée ferroviaire de la gare de Riga en Lettonie, mais la visite reste très agréable pour la ferrovipathe que je suis.
Quand nous sortons, il fait faim. Nous poussons jusqu’au salon de thé Anne & Max, peu fréquenté en cette heure creuse. Nous y dégustons un fabuleux cheesecake citron-ricotta-pistache avec une croûte pas en spéculoos – alléluiah! Un gros matou roux et blanc, répondant (ou pas) au nom de Bob, est lové sur la banquette près de nous. Mais il ne daigne pas nous prêter la moindre attention et je n’aime pas déranger les animaux qui ne recherchent pas ma compagnie. Je me retiens donc de le caresser – mais c’est dur.
Nous rebroussons ensuite chemin jusqu’à l’hôtel en flânant et en prenant des photos au passage. Je récupère nos bagages à la réception; après me les avoir donnés, l’employé me dévisage curieusement en voyant que je reste plantée devant lui. « Il vous faut autre chose? » « Un numéro de chambre et une clé, ce serait pas mal. » « Ah oui, pardon! » Nous nous installons dans la 439, propre et confortable quoi que très banale du point de vue de la déco (mais les hébergements sont toujours hors de prix aux Pays-bas, et les hôtels de charme ne rentraient pas dans mon budget). Nous y passons une heure et demie à traîner sur le lit avant de ressortir, une nouvelle fois poussés par la faim.
Je n’ai pas réservé pour ce soir, et assez vite, je me rends compte que c’est une erreur. Le Zakkendrager où j’espérais dîner n’a plus de place que dans une petite salle sombre et hyper bruyante qui ne me tente pas du tout. Cela nous rappelle la galère que nous avions eue à Inverness l’an dernier – nous avions fini sur un banc en plein vent glacial, avec des barquettes de mauvaise bouffe chinoise, et pour évacuer ma frustration, j’avais jeté des crevettes aux mouettes alors qu’on n’est pas censé les nourrir. Cette fois, heureusement, nous finissons par trouver un resto de viande où il reste une petite table en terrasse. Il ne fait pas si chaud dehors mais ça va, et surtout ça m’épargne le brouhaha de la salle à l’intérieur. De soulagement, je commande un verre de Malbec rouge pour accompagner mon entrecôte.
Trop fatigués pour faire le parcours lumineux nocturne que j’ai noté sur ma To Do List, nous rentrons à l’hôtel avec 20 000 pas au compteur. Pas si mal pour nos genoux de plus d’un semi-siècle!