Lundi:
★ Dans la gare de Toulon, pas difficile de repérer les gens qui comme moi arrivent du nord: on est tous en parka, et on transpire à grosses gouttes vu la température locale. Il fait pourtant frisquet pour un mois de juin…. Ah, on me souffle à l’oreillette qu’on n’est que début mars – pardon.
★ Maintenant que l’Affaire-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom est plus ou moins derrière nous, j’ai enfin l’espace mental pour attaquer l’apprentissage du polonais sur Duolingo – un de mes objectifs pour 2024. D’entrée de jeu, je mesure la difficulté de prononciation. On n’est pas au niveau du coréen, mais j’imagine déjà la caissière du Kubus s’étrangler de rire la première fois que je tenterai de m’adresser à elle dans sa langue natale. Les fois suivantes aussi, probablement.
Mardi:
★ Il restait un petit bout de Nouveau Projet Secret qui traînait dans un coin, et il vient juste d’arriver sur mon bureau. Je promets à mon éditrice de le traduire pour demain. Mais évidemment, je ne supporte pas d’avoir l’onglet ouvert dans ma tête, alors en fin de compte, je le fais tout de suite et je le lui envoie accompagné de 4 mots: « J’ai menti. Tiens. »
Mercredi:
★ Remise de mon roman jeunesse steampunk. Pas mécontente de l’avoir fini, celui-là. Du coup, je m’accorde l’après-midi et je vais acheter des livres à Toulon. Oui, oh, ça va.
★ Bonne nouvelle: quelqu’un a repris la fabrication des chichi fregi après que le couple qui les vendait est parti à la retraite il y a 2 ans. Mauvaise nouvelle: ça n’a plus grand-chose à voir – on dirait un long beignet générique, même pas cuit à coeur.
Jeudi:
★ J’attaque une nouvelle trad – un roman jeunesse dont l’héroïne est autiste. Comme d’habitude, je cherche mes marques avec le style de l’auteur, et je me persuade que je vais pondre un truc médiocre. Mais pas d’inquiétude: d’ici la phase de relecture, je me trouverai absolument géniale, car je suis toujours d’une grande objectivité.
★ C’est le deuxième jour d’affilée que DHL prétend avoir tenté de me livrer un colis, mais avoir échoué car je suis « absente et injoignable ». Je n’ai pas bougé de chez moi depuis hier, aucun de mes téléphones n’a sonné et le plus beau: la tentative de livraison est notée pour 13h16 alors que quand je consulte le suivi, il est à peine midi.
Vendredi:
★ Je n’avais pas capté qu’on était le 8 mars, jusqu’à ce que le caissier de Carrefour Market me tende une rose. Que je refuse en tentant de ne pas laisser pointer mon agacement, parce que je me doute que ce n’est pas lui qui a décidé de distribuer des fleurs pour la « journée des femmes ».
Samedi:
★ Lunch bimestriel au Zinc avec mes deux préférées. Pendant qu’on se raconte nos vies en rigolant pas mal, un déluge s’abat sur le toit en tôle de la terrasse. Puis en payant, ma Ministre de Tout constate qu’on annonce des crues et inondations pour un peu plus tard dans l’après-midi. Au lieu d’aller admirer les marines du musée d’art comme j’en avais l’intention, je regagne donc mes pénates par le TER suivant.
★ C’était une bonne idée: à peine suis-je arrivée que le ciel déverse des trombes d’eau sous lesquelles je n’aurais pas du tout aimé me trouver, même avec un parapluie. Et puis, les marines ne se sauveront probablement pas d’ici le week-end prochain.
Dimanche:
★ Je passe une bonne partie de la journée à réarranger ma chambre en fonction du nouveau tapis géant que j’ai enfin reçu. Newsflash: le marbre, c’est méga-lourd. A la fin, j’ai exhumé mes affaires de danse, mes gants de boxe, mes patins à glace et mon casque de moto qui n’ont pas servi depuis plusieurs décennies; je suis couverte de transpiration et de poussière et j’ai un début de migraine, mais j’aime beaucoup le résultat.
★ Toute cette agitation m’a permis de ne pas penser à l’IRM de demain, mais une fois avachie dans mon fauteuil de lecture avec le sentiment du devoir accompli, j’avoue que tenir le stress à distance n’est pas évident. Vivement demain soir que ce soit derrière moi.