Lundi:
★ Bon. Il va falloir que je m’y fasse: apparemment, je suis désormais quelqu’un qui se réveille toutes les nuits vers 3h ou 4h. Pourquoi je ne suis pas désormais quelqu’un qui meurt d’envie de faire du jogging, plutôt? Mystère.
★ En fin de matinée, une ambulance vient chercher Solange. Je demande ce qu’elle a: « Rien de grave », répond un des ambulanciers. J’insiste: « Elle fait encore une chute de tension? » D’un air agacé, sa fille lâche: « Non, c’est la respiration. » Je ne saurai pas à quel hôpital ils l’emmènent, et je ne pourrai même pas m’approcher pour faire un bisou à Solange. Mais OK, je ne suis pas de la famille après tout.
★ Très déçue par l’adaptation télé de « Toute la lumière que nous ne pouvons voir ». Le roman d’Anthony Doerr était une oeuvre ample et magnifique; la mini-série se concentre sur une seule partie de l’histoire en lui donnant une tonalité mélodramatique et sirupeuse. Dommage pour les acteurs principaux, tous excellents, et pour la ville de Saint-Malo qui est décidément bien jolie.
Mardi:
★ La correctrice habituelle avec qui je m’entends si bien n’était pas disponible pour bosser sur le tome 3 de ma série de cosy mystery. Sa remplaçante est très consciencieuse (trop, peut-être, car elle pinaille vraiment sur des détails minuscules), mais on n’a pas tout à fait la même vision du texte. Et surtout, elle ne fait pas de différence entre pensée rapportée et pensée indirecte, donc je dois annuler toutes les italiques qu’elle a rajoutées à mauvais escient.
★ Mon imprimante refuse d’imprimer l’étiquette d’envoi Momox. Je l’ai correctement sélectionnée dans la fenêtre d’impression; elle est bien fournie en encre et en papier; le bluetooth fonctionne; je l’ai éteinte et redémarrée plusieurs fois, et rien n’y fait. Je suis sur le point de la jeter par la fenêtre quand arrivent mon oncle et ma tante, venus chercher des cartons de vêtements à donner et l’ancien tapis de mon bureau. Mon oncle propose de m’aider, donc je reprends tout à zéro pour lui montrer: « …Tu vois, je clique sur impression et il ne se passe… ». « RRRrrrrkrttt » fait l’imprimante en crachant docilement mon étiquette. Je croyais que ça n’arrivait qu’avec Chouchou, ce genre de chose, mais non: les machines de ma vie tiennent à me ridiculiser devant TOUTES mes connaissances.
Mercredi:
★ Je reçois encore un coup de fil d’une crèche belge pour venir chercher mon fils malade, sur un numéro qui est le mien depuis une éternité. De deux choses l’une: soit la maman est l’ancienne propriétaire de mon numéro et son petit Noah a environ 12 ans à ce stade, ce qui n’en fait probablement pas le couteau le plus affûté du tiroir, soit le brouillard mental de la périménopause m’a fait oublier que j’avais une descendance, ce qui me semble quand même un peu gros.
Jeudi:
★ Vers 20h, on frappe très fort et très urgemment à ma porte. Entre le moment où je m’extirpe de mon fauteuil de lecture et celui où j’ouvre, j’envisage au mois trois catastrophes différentes: l’immeuble brûle, une de mes canalisations a pété et de l’eau ruisselle chez mon voisin du dessous, la police va m’arrêter suite à une erreur ou un malentendu. En fait, ce sont les pompiers qui viennent vendre leur calendrier avec un peu d’avance. J’hésite entre les engueuler vertement pour m’avoir fait peur et leur filer un billet parce que s’il y a une région dans laquelle les pompiers ne volent pas leurs étrennes, c’est bien mon sud-est natal.
Vendredi:
★ Après: mon Apple Watch me dit que j’ai fait de l’exercice à une heure où elle me note par ailleurs en sommeil profond, aujourd’hui: mon Apple Watch me donne un temps de sommeil supérieur au temps passé dans mon lit cette nuit. De 4 minutes seulement, mais quand même.
★ J’ai trouvé une nouvelle gynéco à 300 mètres de chez moi. Par contre, six mois de délai pour un premier rendez-vous – j’ai bien fait de ne pas attendre le dernier moment.
Samedi:
★ Pour une fois que je suis dans le coin au moment de la Fête du Livre du Var, il n’y a pas un.e seule. auteur.ice invité.e qui m’intéresse. Ce qui n’est pas plus mal, vu l’affluence apparemment délirante.
★ Déposer trois colis de bouquins chez Mondial Relay, acheter un manga et deux rouleaux de scotch chez Charlemagne puis petit-déjeuner sur place, descendre jusqu’au port histoire de faire des pas et de profiter du beau soleil automnal, remonter par le marché du Cours Lafayette et ignorer courageusement le stand de beignets corses tandis qu’une dame me glisse du coin de la bouche: « C’est tentant, hein? », passer chez Bouchara pour voir les promos du Black Friday et en ressortir avec un sublime plaid en fausse fourrure écrue à moitié prix, tester le banh mi Crousty du nouveau resto de street food thai devant la gare et être de retour chez moi pour 13h. C’est ce que j’appelle une matinée productive.
Dimanche:
★ Cette nuit, j’ai dormi de 23h30 à 2h30, puis de 5h à 7h. Tout ça pour un médicament qui jusqu’ici n’a aucun effet sur mon anxiété. Franchement, je désespère (mais pas super fort, car je suis juste trop fatiguée en permanence).
★ Si les premières saisons de « The Crown » pouvaient avoir un intérêt quasi documentaire, la dernière qui consacre toute sa première partie à la mort de la princesse Diana vire dans le racolage émotionnel le plus crasse. Dommage pour Elizabeth Debicki, parfaite dans son rôle.
Rhaaaaa mais oui ! Quelle déception cette dernière saison de The Crown.
Peut-être qu’ils redresseront la barre avec la deuxième partie. Mais franchement, autant les quatre premières saisons étaient super, autant les deux dernières, on dirait une retranscription de la presse poubelle de l’époque.
Fun fact, la série « Toute la lumière que nous ne pouvons voir » a quasiment intégralement été tournée à Villefranche-de-Rouergue dans l’Aveyron et non à Saint-Malo car le centre historique n’est plus du tout ressemblant à celui de l’époque. Alors quand comme moi on connait très bien Villefranche et pas du tout Saint-Malo, ça fait bizare !