

Réveil difficile une fois de plus. Je passe dans la chambre voir si Chouchou est levé: il est toujours dans le lit, mais allongé en diagonale. « Ah ben, je vois que môssieur a profité de mon absence pour s’étaler! ». En fait, môssieur a eu un accident nocturne et s’est donc déporté sur la partie sèche du lit. Je blêmis et soulève fébrilement le drap-housse. Ouf: il y a non seulement une alèse, mais aussi un protège-matelas. En l’absence de lave-linge dans l’appartement, Chouchou en est quitte pour passer une matinée à la laverie la plus proche afin de nettoyer et faire sécher le linge de lit, histoire qu’on puisse le réutiliser dès ce soir. Quant à moi, je profite de son absence pour bloguer tranquillement la journée de la veille.



Il est déjà 11h passées quand nous sommes enfin prêts à nous mettre en route. Je n’ai pas de plan précis pour cette première journée à Gdansk, sinon déambuler au hasard des rues. Nous commençons par arpenter Dluga, l’artère commerçante historique que surplombent les fenêtres de notre salon. Dans l’une des toutes premières boutiques de souvenirs où j’entre, j’ai un coup de foudre pour une grosse bague d’ambre vert sur monture argentée. Bizarrement, ma Visa est rejetée lors de trois tentatives de paiement successives, et c’est Chouchou qui finit par me dépanner provisoirement avec sa Master Card.






Nous brunchons au Pomelo Bistro Bar: oeufs Benedict aux épinards et au cottage cheese pour moi, petit déjeuner polonais à base de boudin noir et blanc pour Chouchou. L’endroit est assez sympa – jeune et cool, un peu bruyant mais bon marché, avec une carte variée qui comprend notamment plein de choix végétariens ou végans. Et heureusement, ma Visa passe sans souci au moment de régler l’addition.



Nous nous rendons ensuite à la Maison Uphagen, construite dans les années 1780 pour un marchand et conseiller municipal qui n’était visiblement pas dans le besoin. Aujourd’hui, elle fait partie des musées de la ville, et on peut la visiter pour le prix modique de 23 zlotys. Autant j’aime la façade, autant la déco intérieure me laisse assez froide par rapport à celle d’autres maisons bourgeoises que j’ai visitées dans d’autres grandes villes européennes. Mais Chouchou multiplie les photos en poussant des exclamations ravies, donc ce n’est pas du temps perdu.









Après moult arrêts dans divers magasins touristiques (je cherche une jolie maison en céramique pour poursuivre la collection entamée il y a quelques années à Tallinn, et puis aussi 2-3 magnets moins moches que la moyenne), nous arrivons au niveau du Love Bridge sur lequel sont accrochés des centaines de ces détestables cadenas. Mais le bout de rivière est joli, tout comme la fresque astrologique située de l’autre côté.



Un peu plus loin, contre l’équivalent d’1,50€ par personne, nous accédons à l’église Ste Brigid dont je voulais voir le fameux autel d’ambre, commencé en 2000 et seulement achevé à 60% à l’heure actuelle. Il est effectivement splendide, et ne ressemble à rien de ce que j’ai pu voir dans aucun autre lieu de culte chrétien (mais je suis loin d’être experte en la matière). Chouchou prend de très belles photos avant qu’un type en surcot vert n’émerge d’un côté de l’autel en chantant à tue-tête, provoquant notre fuite.



Après être passés devant le musée de l’ambre, la librairie jeunesse Firmin Księgarnia Artystyczn et le café Lamus que j’avais tous les trois notés sur ma Google Map mais dont aucun ne m’a donné envie de pousser sa porte, nous allons nous poser au célèbre café-bar Jozef K. L’ambiance est très jeune, la déco éclectique et l’offre de gâteaux décevante – rien que je puisse manger. Quant à mon chocolat chaud, il se révèle à peine tiède et trop sucré. Fatigués, nous passons néanmoins un moment tranquille à lire sur les canapés du premier étage.



Une dernière promenade dans la partie de la vieille ville que nous n’avons pas encore parcourue – notamment la superbe Mariacka, réputée être la plus belle rue d’Europe. On comprend vite pourquoi. Contrastant avec les couleurs pastels qui pullulent alentour, de majestueuses demeures en pierre grise ou brune bordent son étroite chaussée de pavés inégaux. Dommage qu’au rez-de-chaussée, des marchands d’ambre vous alpaguent sitôt que vous faites mine de vous approcher de leur étal – le genre de truc qui me donne juste envie de fuir.





Il est à peine 17h quand nous commençons à faire la file devant Stary Mlyn, dont la devanture est décorée pour Halloween. Au bout d’un petit quart d’heure, une serveuse nous entraîne au sous-sol, dans un recoin sombre juste à côté de l’aire de jeux où s’ébattent des mômes braillards. Je lui dis poliment que je suis hyper sensible au bruit et que ça ne va pas être possible. Compréhensive, elle nous redirige vers une table de 4 juste à côté de l’entrée, ce qui nous convient très bien.

Histoire de goûter un maximum de choses, nous optons tous les deux pour le Megamix, une assiette composée de 3 pierogis au four et de 4 pierogis bouillis, variétés au choix parmi celles avec viande, les végétariennes, les véganes et les sucrées – accompagnées de deux sauces également au choix parmi une longue liste variée. Tout est délicieux, mais comme je m’en doutais, je cale au bout de 5 et Chouchou finit une fois de plus mon assiette. Avec deux limonades maison à la rhubarbe, la fraise et à la camomille, nous nous en tirons pour moins de 32€ pourboire inclus. Je rêve de prix similaires à Bruxelles…

Nous sommes de retour à l’appartement vers 19h et passons une fois de plus la soirée sur nos ordinateurs. Crevée bien que j’aie seulement fait 11 000 pas aujourd’hui, je prie la Loutre Céleste pour avoir enfin une bonne nuit de sommeil.
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