Lundi:
★ Pour commencer la semaine dans la joie et la bonne humeur, un petit Bruxelles-Marseille qui quitte la gare du Midi à 6h35. Toujours vivifiant, le réveil avant 5h du matin. Mais par miracle, mon voyage se déroule sans encombre. Mon premier train est à l’heure; j’arrive juste à sauter dans le deuxième; ma dernière correspondance me laisse le temps d’inhaler un carré de pizza froide (et de servir d’interprète à un touriste anglophone) avant d’attraper le troisième. A 14h30, je suis chez moi. Où il fait 35°, mais même avec toute la mauvaise foi du monde, je ne vois pas comment en imputer la faute à la SNCF.
Mardi:
★ Je profite d’être levée tôt pour aller au laboratoire faire la prise de sang prescrite par mon généraliste en juin. Les résultats tombent en début d’après-midi: j’ai quelques paramètres en-dehors des clous, mais toujours les mêmes et de très peu. En revanche, pour la première fois, trop de protéine C réactive, un marqueur d’inflammation dont internet m’indique qu’il peut également être un symptôme de cancer du poumon. Et mon généraliste n’a pas de créneau de rendez-vous libre avant 15 jours. (Bon, internet me dit aussi que ça peut être tout simplement lié au surpoids et/ou au stress, deux facteurs hélas abondamment présents dans mon cas, donc je ne vais pas trop m’inquiéter non plus.)
★ Les propositions de partenariat que je reçois sont rarement bien ciblées. Mais cette fois, c’est le pompon: on me contacte parce qu’on a soi-disant remarqué « l’adorable animal de compagnie » sur ma photo de profil Instagram. Qui me montre en manteau rouge, seule dans un musée. Je ne sais pas comment je dois le prendre.
Mercredi:
★ J’ai mal dormi à cause de la chaleur, qui n’est jamais descendue en-dessous de 25 pendant la nuit. Et quand je sors faire des courses « à la fraîche », vers 8h30, il fait déjà 28° à Monpatelin. Vivement les trois gouttes de pluie annoncées pour dimanche.
★ Samedi, je me suis auto-envoyé deux colis de bouquins depuis Bruxelles. Hier, le plus petit est arrivé au point Relais de Toulon que j’avais choisi, tandis que le plus gros (parti en même temps et du même endroit) était indiqué « en retard d’acheminement ». Aujourd’hui, le site de Mondial Relay m’annonce d’abord que mon colis m’attend dans un point Relais à Pétaouchnok, puis qu’il a été pris en charge par la plateforme d’Aubagne qui est actuellement débordée. Je sens la bonne grosse galère pour le récupérer.
Jeudi:
★ Soudain, un peu avant 19h, mon téléphone se met à biper comme un fou. Je viens de recevoir un texto-fleuve des Américains au sujet du Projet Secret sur lequel j’ai bossé le mois dernier, assorti du code d’accès à un fichier qui n’est pas celui que je dois passer en revue. Quel énorme bazar. Finalement, même si on me proposait un job d’éditrice, je ne suis pas certaine que j’accepterais.
Vendredi:
★ Découvert au saut du lit, le mugshot de Donald Trump me met le coeur en joie. On a les satisfactions qu’on peut dans ce monde de dingues.
★ Après avoir écrit un billet de blog et traduit 30 000 caractères, je suis sur le point de me déclarer en week-end quand je reçois le fichier du Projet Secret que je dois passer en revue. Je réponds à mes interlocuteurs que je m’en occupe d’ici lundi matin. Puis j’ouvre le fichier pour jeter un coup d’oeil et… je ne relève la tête qu’après avoir tout relu et commenté. Ceci, mesdames et messieurs, est la raison pour laquelle je ne commence JAMAIS à manger des pistaches ou des chips: je ne saurais pas m’arrêter avant d’avoir fini le sachet.
Samedi:
★ Je voulais me poser au Chantilly pour attendre l’heure de mon rendez-vous, mais il est en en travaux suite à un changement de direction. A la place, je vais fouiner dans les bacs du Carré d’Artistes qui, pour ma plus grande joie, a remplacé l’ancienne boutique Swarovski de la place Puget. Bien entendu, j’y ai un coup de coeur – pour un tableau en 25 x 25 cm d’un artiste nommé François Jung. Je repasserai peut-être le chercher quand mon futur ex-client se sera décidé à me payer…
★ Autour d’un carpaccio de boeuf (pour moi) et d’une salade César (pour elle), ma Ministre de Tout et moi parlons des petits inconvénients de la périménopause. J’énumère mes bouffées de chaleur, mes insomnies bizarroïdes, mes trous de mémoire et la disparition de ma taille. « Moi, je suis passée d’un bonnet C à E, me répond-elle. Je n’ai plus aucun soutien-gorge qui me va. » Il se peut que les mots « espèce de morue » et « je te déteste » aient été prononcés dans le box aux banquettes en velours rouge du Zinc.
Dimanche:
★ De la pluie, enfin! Et moins dix degrés d’un coup – comme c’est bon. Même si l’orage fait sauter ma box deux fois. Et que du coup, le marché dominical de Monpatelin est réduit à sa portion congrue: pas de cade ce midi, snif.