La semaine en bref #287

Lundi:

★ A 10h40, j’envoie au mail aux US, et avec le décalage horaire, je me doute bien que je n’aurai pas de réponse avant la fin de ma journée de travail. Elle arrive pourtant sous dix minutes, alors qu’il est 4h40 sur la côte est et 1h40 sur la côte ouest. Ils ne dorment jamais, les éditeurs américains?

Mardi:

★ J’ai rarement autant kiffé la Belgique qu’aujourd’hui où il fait 37° à Monpatelin et un petit 24° avec averses passagères à Bruxelles. Le réchauffement climatique aura réussi à me faire aimer la pluie. Bientôt: le réchauffement climatique me fait manger du fenouil. Et après ça: le réchauffement climatique me fait lire les romans de Bruno Le Maire. (Je déconne, JE DECONNE!)

Mercredi:

★ Une des manifestations de mon autisme, c’est mon incapacité à filtrer les sons – donc, les conversations aux tables voisines quand je mange au resto. Aujourd’hui, à côté de nous: un Français et un Italien d’une quarantaine d’années, tous deux divorcés récemment, expliquent leur séparation par le fait qu’après la naissance de leurs enfants, leurs ex avaient cessé d’être leurs femmes pour devenir des mères avant tout, et qu’elles ne se souciaient plus de leurs besoins à eux. Vraiment, y’a des baffes qui se perdent.

Jeudi:

★ Vers 17h15, je rends la traduction mystère avec 24h d’avance sur mes meilleures prévisions. Ma cervelle me coule par les oreilles, et j’espère vraiment que l’éditeur sera satisfait car j’ai tout donné, aussi bien en termes de rapidité que d’attention aux détails.

★ Par égard pour ma tension artérielle, je ne commenterai pas la composition du nouveau gouvernement français, mais je n’en pense pas moins. (= Du mal, beaucoup de mal.)

★ Comme je suis crevée et que je n’ai aucune envie de cuisiner, c’est Chouchou qui, pour la première fois, se colle à la préparation des Wonder Champi. Et bien entendu, il les réussit dix fois mieux que moi. Il faut dire que je ne suis jamais correctement les recettes: je passe mon temps à les simplifier pour aller plus vite et moins m’embêter. Forcément, ça se ressent sur le résultat final.

Vendredi:

★ Du coup, je peux me permettre de glander aujourd’hui pour récupérer. Et si j’allais faire un tour en v…? Ah non, merde: c’est la fête nationale belge.

★ Soudain, dans ma boîte mail: une éditrice que je ne connais pas, mais à qui j’ai été recommandée par un contact commun, me propose une grosse trilogie de romance dans la collection qu’elle lance bientôt. Mon premier réflexe est de lui répondre: « Merci, mais je préfèrerais me planter des esquilles en bambou sous les ongles et y mettre le feu ». Consciente que ça ne serait pas très pro, je consulte Chouchou et, après mûre réflexion, accouche d’un « Malheureusement, je n’ai aucune affinité avec la romance » que je me résous à considérer comme mon meilleur effort.

★ Incapable de m’enfoncer dans la foule compacte qui a envahi le parc du Cinquantenaire, je demande à Chouchou qu’on reste tout au fond près de la sortie. Résultat: les grands arbres de l’allée centrale nous bouchent les trois quarts du feu d’artifice. De toute façon, rien n’égalera jamais celui de Carcassonne; je ne sais même pas pourquoi je persiste à vouloir en voir d’autres.

★ Derrière nous, juste après le bouquet final, une petite fille s’écrie avec enthousiasme: « BRAVO LA BELGIQUE! VIVE LA BELGIQUE! » Ca en fait au moins une qui n’est pas déçue.

Samedi:

★ J’ai l’épaule gauche en vrac depuis ma séance de fitness de mardi, et Chouchou est à demi paralysé du bas du dos par son sport d’hier. Dans la voiture en revenant de chez Cambio, on écoute Classic 21 et je grommelle que quand même, les paroles des chansons, c’était autre chose dans les années 70-80: on avait de vrais textes, alors que maintenant… Et Chouchou de conclure: « On craque de partout et on critique la musique des jeunes d’aujourd’hui: on est vraiment devenus des vieux cons ». Ce qui nous fait bizarrement hurler de rire.

★ Inspirée par le très bon souvenir d’un spectacle en plein air à Tiffauges, il y a fort fort longtemps, je nous avais pris deux places pour « La belle et la bête » au château de Rixensart. Le spectacle n’a pas commencé depuis 5 minutes que, ahurie par la nullité des dialogues, j’ai déjà envie de partir. Chouchou partageant mon avis, nous tenons par politesse jusqu’à l’entracte et nous éclipsons peu après cette réplique immortelle de la fin de l’acte 2: « Vous n’auriez pas du pain sans gluten? Je suis coeliaque ». Dommage: le château lui-même est très beau, l’organisation nickel, et les comédiens – surtout celui qui joue la Bête – valent probablement mieux que le texte qu’on leur fait débiter. (Je précise qu’autour de nous, le public essentiellement familial se bidonne, donc il est fort possible qu’on soit juste deux vilains snobs sur ce coup-là.)

★ On finit la soirée sur la place Flagey avec deux cornets de frites, sous la pluie très fine qui commence à tomber, en se disant qu’on a malgré tout passé un bon moment.

Dimanche:

★ Pendant une partie de la nuit, j’ai dormi avec une petite couette, et cela me remplit d’une satisfaction inimaginable il y a seulement 10 ans.

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