[BRUXELLES] Jean Jullien: Studiolo au MIMA

Le MIMA présente « Studiolo », la première exposition muséale personnelle du français Jean Jullien (1983) en Europe, où les peintures intimistes de l’artiste prennent vie dans un environnement immersif de commentaires peints sur les murs et de réflexions sur l’environnement peints au mur.

« Studiolo » célèbre la relation symbiotique entre l’art et le langage, mettant en valeur le talent exceptionnel de Jean Jullien pour fusionner les deux. C’est l’occasion de se lancer dans un voyage où le pouvoir de l’image et du mot écrit s’entrelacent, pour illuminer finalement la richesse et la complexité de l’expérience humaine.

Jean Jullien fait de la peinture, photographie, vidéo, création de costume, installation artistique in situ, livres, affiches et vêtements. Pour le MIMA, il est le prototype de l’artiste pluridisciplinaire au parcours non conventionnelle qui en partant d’un réseau social a construit une carrière illustrant un redéploiement du champ de l’art contemporain par le biais des ​ nouveaux canaux de communication.

L’originalité de Jean Jullien tient en partie, à son talent à créer une relation avec sa propre communauté basée sur une narration en continu. A force de commentaires et d’illustrations sur Instagram ou ​ directement sur les murs d’expositions, il dessine un cadre affectif autour des peintures qui leur donne une profondeur sémantique supplémentaire.

Ca, c’est le blabla officiel pour présenter la nouvelle expo du MIMA consacrée à un artiste français prolifique, et que je connaissais néanmoins assez mal. En vrai, ça donne quoi? Ca donne beaucoup, beaucoup de texte à lire, au point que même moi, j’ai fini par lâcher l’affaire. Ca donne une profusion de tableaux réalisés avec si peu de technique que j’ai souvent eu l’impression d’un gâchis de toile et de peinture (je sors d’une immersion dans le travail de William McTaggart, et à côté, toutes les représentations de bord de mer me semblent avoir été réalisées par un enfant de 5 ans pas particulièrement habile de ses mains).

Pourtant, j’ai beaucoup apprécié cette expo, parce que c’est une plongée en profondeur dans l’intimité d’un artiste: ses relations avec son entourage, qu’on devine solides et nombreuses; la maison de vacances familiale et les paysages familiers où il se ressource régulièrement; son émerveillement mêlé d’angoisse tandis qu’il regarde grandir ses enfants en s’efforçant de ne pas se laisser bouffer par son éco-anxiété et son propre vieillissement; son rapport complexe à la nature, qu’il respecte et admire tout en redoutant sa puissance.

Si je n’ai trouvé aucune oeuvre remarquable à titre individuel – hormis peut-être pour la fresque courbe du dernier étage, qui de gauche à droite retrace toute l’évolution de l’humanité -, leur juxtaposition produit un effet foisonnant très chaleureux. C’est aussi, me semble-t-il, une expo qui ne nécessite pas de bagage culturel particulier pour être appréciée, notamment par de jeunes visiteurs ou par des adultes que les musées ennuient d’ordinaire.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Jean-Jullien-Studiolo-14-1024x576.jpeg.

Jusqu’au 31/12/2023 au MIMA, 39-41 quai du Hainaut, 1080 Bruxelles. Musée fermé le lundi et le mardi. Accepte le Museum Pass. Sinon, tickets en vente ici.

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