[ECOSSE] Où les circonstances se liguent contre moi

Nous avons très bien dormi après notre longue et fatigante journée d’hier. Malheureusement, Chouchou se réveille ce matin avec le dos en compote. Je vous jure, passé la cinquantaine, chaque nouveau matelas et chaque nouvel oreiller deviennent un piège en puissance…

Nous descendons dans la ravissante salle à manger où on nous a réservé la table près de la baie vitrée. Tout en dévorant ce qui sera sans doute le dernier scottish breakfast du voyage (là, mes artères théoriquement interdites de charcuterie poussent un énorme soupir de soulagement), j’écoute notre hôtesse commenter pour une autre cliente les photos de famille exposées sur un mur. J’apprends ainsi que son mari et elle vont bientôt être grands-parents, et qu’ils cherchent à vendre Arduthie House afin de lever le pied. La maison n’ayant pas trouvé preneur en tant qu’établissement commercial, ils vont maintenant la proposer comme logement privé. Si j’avais les moyens, je crois que je l’achèterais tout de suite…

A regret, nous faisons nos adieux à ce si bel endroit qui n’existera sans doute plus en tant que B&B si jamais nous repassons dans le coin. Puis nous traînons de nouveau nos bagages jusqu’à la gare de Stonehaven – et dans ce sens-là, ça monte, pfffff.

Deux grosses heures plus tard, après un voyage en train sans histoire à travers des paysages toujours aussi chouettes, nous descendons à la gare de Haymarket, à deux pas de l’hôtel éponyme où j’ai réservé pour ce soir. Je voulais changer de quartier sans trop m’éloigner du centre d’Edimbourg ni casser ma tirelire; j’ai donc choisi cet établissement de charme où la nuit revient dans les 145€, situé à 25 mn de marche de Princes Street mais à proximité d’un arrêt du tram qui dessert l’aéroport.

Notre chambre n’étant pas encore prête, on nous dit de déposer nos bagages dans le bar attenant. Je fronce le nez et demande s’il n’y aurait pas plus sûr, au moins pour le sac à dos qui contient mon MacBook. La réceptionniste très accommodante me dit de le mettre derrière son comptoir, et qu’elle fera porter l’ensemble de nos bagages dans notre chambre sitôt que celle-ci sera prête.

Nous nous mettons en marche vers Princes Street en cherchant un endroit où déjeuner sur notre chemin. Malheureusement, nous ne trouvons que des restaurants chics, des indiens ou des pubs. Or, ça fait deux semaines que je prends trois repas par jour au lieu de deux et que je mange beaucoup plus riche que d’habitude. Mon estomac supplie qu’on lui envoie quelque chose de léger et d’healthy. Nous finissons par nous arrêter chez Ask Italia, où Chouchou commande une calzone et moi une salade quelconque mais bienvenue. Evidemment, cent mètres plus loin après être sortis, nous tombons sur un nid de cafés bobos qui auraient dix fois mieux fait l’affaire.

Nous longeons l’église épiscopale St John et son ravissant cimetière, puis remontons Lothian Road surplombée d’un côté par le majestueux château et bordée de l’autre par… un vilain parking à étages. Je passe chez Paper Tiger, autre revendeur Roger Laborde qui, pas plus que celui d’Aberdeen, ne vend le carnet que je cherche désespérément. Bon, et bien je crois que je peux en faire mon deuil. Ca n’aura pas été faute d’essayer.

Plus haut, dans Candlemaker Row, je me décide à pousser la porte de Black Moon Botanica, boutique de produits ésotériques repérée avant notre voyage précédent mais qui était fermée pendant les fêtes de fin d’année. Je m’y laisse tenter par une bougie en forme de crâne et un tarot magnifiquement illustré qui coûte deux fois plus cher que tous les autres – ce dont je m’aperçois bien sûr à la caisse, quand je n’ai plus le courage de dire « Euh en fait je ne vais pas le prendre ». La vendeuse m’offre une sélénite en me disant que je devrai la poser sur mon bureau afin qu’elle… Je ne saurai jamais ce que ce caillou est censé faire: je suis trop occupée à museler ma voix intérieure pour l’empêcher de rire au nez de cette dame adorable qui n’a pas mérité que je lui inflige mon opinion peu charitable sur ses croyances.

Nous passons ensuite un moment à la National Scottish Gallery, notamment dans l’aile d’histoire naturelle déjà visitée en 2016 et dont nous avions gardé un très bon souvenir. Mais il y a pas mal de monde et j’atteins rapidement mon taux de saturation.

En redescendant vers le Royal Mile, même constatation: la ville grouille de badauds, bien davantage que lorsque nous y sommes passés il y a dix jours. Et les salons de thé sont encore en train de fermer sans qu’on ait pu poser nos fesses dans aucun d’eux. On finit par atterrir à la terrasse de Mor Bakery, où on avait déjà petit-déjeuné le lendemain de notre arrivée et où les gâteaux sont vraiment très bons.

Après ça, on fait un saut au Forbidden Planet situé non loin: la plus récente quête de vie de Chouchou, c’est de trouver un jouet baby Yoda Grogu avec des boutons qui disent « yes » and « no » quand on appuie dessus. Mais bien que le magasin vende différentes versions du personnage, aucune ne correspond aux desiderata chouchouïens.

Nous tournons encore un peu dans Victoria et Cockburn Street avant de nous mettre en quête d’un endroit où manger, mais une fois de plus, c’est la galère. Tous les endroits qui nous plaisent affichent déjà complets à 18h. De guerre lasse, nous prenons un bus (qui pour ne pas manquer à la tradition locale arrive trèèès en retard) pour rentrer à l’hôtel.

Nous nous installons dans la jolie chambre aux murs blancs, au plafond haut et aux draperies bleu roi où nos bagages nous attendent effectivement. Peu de temps après, trois jeunes débarquent dans la chambre voisine et se mettent à faire un barouf pas possible. Je commence à criser et à taper du poing sur le mur de séparation. Nous ressortons acheter des sandwichs au Tesco voisin, et le temps que nous remontions, les gêneurs ont dû partir manger, car le silence est revenu. Je regrette un peu de ne pas être également dehors pour profiter de notre dernière soirée en Ecosse, mais je suis vraiment au bout de ma vie niveau énergie.

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