
Ce matin, nous quittons à regret l’appartement d’Aberdeen pour prendre un train de l’autre côté de la rue. 20 minutes plus tard, nous descendons à la gare de Stonehaven, petite ville côtière située à quelques kilomètres seulement d’un des châteaux écossais les plus spectaculaires: celui de Dunnottar. Nous traînons nos bagages dans des rues désertes pendant une durée équivalente jusqu’à atteindre le bed & breakfast d’Arduthie House.


En découvrant cette superbe maison de maître transformée en hébergement touristique ultra-cosy, mes regrets s’envolent instantanément. Notre chambre sous le toit est moins jolie que celle de Fraser House à Inverness, mais jouit également d’une très belle vue sur le port situé deux rues plus bas, et les parties communes – surtout la salle à manger qui fait salon de thé l’après-midi, et le salon qui contient toutes les distractions possibles et imaginables – donnent envie de traîner là pendant des heures avec une tasse de thé et un bouquin.

Après avoir posé nos affaires et refait nos sacs à dos, nous cherchons l’arrêt du bus X7 qui passe à proximité de Dunnottar. La plupart des guides touristiques recommandent d’atteindre le château à pied par la route qui longe les falaises, et qui offre une belle promenade d’environ 45 mn. Mais pour la première fois depuis le début du voyage, le ciel est couvert, il bruine et je crains une franche averse. De plus, je n’aimerais pas arriver à destination déjà crevée – rouge, échevelée, transpirante et plus vraiment dans de bonnes dispositions pour poser. J’ai donc opté pour la solution de facilité.
Enfin, facilité, si on veut. Nous commençons par galérer pour trouver le bon arrêt – le X7 est taquin: il passe au même dans les deux sens. Puis 11h50 (l’horaire indiqué par l’app de transport et l’affichage de rue) passe sans qu’aucun bus fasse de même. Or il n’est censé y en avoir qu’un seul par heure, et je nous vois mal poireauter là avec nos gros sacs jusqu’à 12h50… Finalement, le fameux X7 arrive avec 20 grosses minutes de retard. Je note mentalement qu’ici comme à Edimbourg, les horaires des bus sont purement indicatifs, voire carrément fantaisistes.

Le X7 nous laisse à quelques minutes de marche du parking de Dunnottar. Nous marquons un arrêt ravitaillement à la baraque qui vend de la street food. Ce sera un burger au boudin noir pour moi et des fishcakes pour Chouchou. Puis nous nous dirigeons courageusement vers l’escalier qui descend et remonte jusqu’au promontoire sur lequel est construit le château. 200 marches en tout jusqu’à l’entrée (et encore pas mal d’autres ensuite).



Je marche concentrée sur mon souffle, en fixant mes pieds, quand des exclamations s’élèvent autour de moi. Je lève la tête. On me fait signe que je viens de passer devant la guérite de la billetterie sans m’arrêter pour payer nos entrées. Oups. Mon omission réparée, notre première mission consiste à localiser les toilettes pour que je puisse enfiler ma robe en lin noire. Puis nous entreprenons d’explorer méthodiquement les ruines.









Une fois ce long shooting terminé, nous rebroussons chemin à pied, en suivant la fameuse route des falaises. Il fait toujours humide mais il ne pleut pas, et ça nous évite d’avoir chaud en marchant. Nous croisons peu de promeneurs mais beaucoup de vaches, hélas pas de cette race des Highlands chevelue que j’adore. La promenade est très plaisante. Au bout d’une demi-heure, nous entamons une longue descente assez abrupte vers le port de Stonehaven, et je me réjouis très fort d’avoir fait cette petite randonnée au retour plutôt qu’à l’aller!



Les salons de thé sont sur le point de fermer. Nous nous réfugions dans un pub, mais la serveuse est peu sympathique et les motards allemands qui viennent très vite s’installer à la table voisine de la nôtre parlent beaucoup trop fort. Après une recherche sur Google, nous décidons d’aller manger au restaurant de The Marine Hotel qui se trouve juste à côté. Je tue un moment au bar devant un chocolat chaud pendant que Chouchou repasse au B&B pour prendre son MacBook.

A 18h, nous faisons l’ouverture du restaurant et pouvons choisir une petite table devant l’une des fenêtres avec vue sur le port. Dans le menu qui suggère une bière artisanale belge pour accompagner chacun des plats (de toute évidence, nous avons affaire à des gens de goût!), Chouchou choisit le poulet fourré au chorizo et enroulé dans du jambon de Parme tandis que j’opte pour le risotto aux champignons. Les deux sont absolument délicieux. Pour prolonger ce moment agréable, nous décidons de partager une assiette de fromages locaux. Comme je m’enquiers de leurs appellations exactes, la serveuse qui ne les connaît pas part se renseigner et revient avec une petite liste manuscrite. Nous avons donc: un brie d’Howgate Kintyre, un cheddar d’Arran et un bleu de Strathdon, ce dernier étant mon coup de coeur.


Retour à Arduthie House en longeant la plage par une passerelle en bois. Cette petite ville que je regrettais ce matin de ne pas avoir « sautée » dans notre parcours possède un charme fou; c’est sans doute mon endroit préféré parmi tous ceux que nous avons visités jusqu’ici (Edimbourg étant évidemment hors concours). Le soleil ne se couche pas avant 22h30 et nous avons encore une longue soirée devant nous. Nous la passons à buller au salon commun en proie à une très agréable fatigue.



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