La semaine en bref #276

Lundi:

★ « Salade grecque », la série de Klapisch sur le modèle exact des trois films de la trilogie « L’auberge espagnole », mais avec les enfants des héros originels: ça ne va pas être possible du tout. La formule m’ennuie, et j’ai envie de baffer le garçon mou du genou autant que la fille militante qui méprise gentiment les moins woke qu’elle.

Mardi:

★ Boire un (grand) thé après 19h, c’est devoir dormir dans mon bureau pour rester près des toilettes. Mon périnée n’est plus ce qu’il était, et je voudrais éviter de me rompre le cou en descendant l’escalier de ma mezzanine quatre fois pendant la nuit, les yeux encore collés de sommeil et la cheville flageolante.

Mercredi:

★ Beaucoup de moisissure s’est accumulée autour des ventouses de mon tapis de baignoire, que je n’arrive pas à nettoyer à la main. Plutôt que de le jeter et d’en racheter un autre, je tente un passage en machine à 30° sur programme laine: il ressort nickel! Ca fera toujours un truc en plastique non-recyclable de moins à la déchetterie locale.

★ Gros tri de penderie. Je retrouve des affaires dont j’avais totalement oublié la présence dans mes placards. Mon blouson de moto en kevlar. Une veste en peau de mouton qui me fait la silhouette gracieuse d’un tonneau. Des tas de fringues que j’adorais au temps lointain où je faisais du 38 et dont je ne peux désormais même plus passer les manches. Des chaussures de luxe jamais portées qui m’iraient encore, elles, mais ne sont plus du tout mon style. J’ai du mal à croire que j’ai un jour entendu des mules Patrick Cox fuchsia à bout pointu et kitten heel crier mon nom. Ne parlons pas des escarpins Christian Lacroix à pois ornés d’une poupée au crochet, ni des vertigineuses mules Prada en cuir verni rose pâle et soie fleurie. (A sa décharge, la moi de 30 ans aurait été consternée d’apprendre qu’à l’aube de la ménopause, elle s’habillerait comme une paysanne du 19ème siècle.)

Jeudi:

★ Le jeune voisin de dessous – celui qui est sympa, dégourdi et au conseil syndical avec moi – accepte que je lui confie ma clé de boîte à lettres pour qu’il relève mon courrier durant ma prochaine absence. J’espère secrètement qu’il me proposera de continuer ensuite, mais je ne veux pas lui mettre la pression. Au pire, ça me laissera le temps de réfléchir à une solution alternative.

★ Ca fait plusieurs soirs que l’angoisse m’empêche de m’endormir puis me réveille vers 5h du matin. Cette fois, je décide de mettre toutes les chances de mon côté. Vers 22h30, je lis deux tomes d’Escale à Yokohama, un manga post-apo que je trouve très apaisant; je prends un vieux Havlane retrouvé au fond de ma trousse à pharmacie, puis je fais une méditation avec l’app Breethe et je me mets au lit avec un bruit de pluie dans mon casque.

Vendredi:

★ Pour finir cette semaine à peine moins pénible que les précédentes, je m’emmène dîner à la crêperie que j’ai repérée dans le centre de Monpatelin. Je profite de la météo idéale pour m’installer dans la cour de derrière qui fait office de terrasse. Quand le propriétaire m’apporte la carte, je lui dis que ça fait plaisir de voir de nouveaux commerces ouvrir dans le village. Il me regarde bizarrement: « Oui, enfin, on est là depuis 4 ans ». Moi et mon sens de l’observation en papier crépon.

Samedi:

★ Comme les autres garnitures possibles de mon faux poké bowl étaient crevettes tempura ou poulet teriyaki, je n’ai même pas pensé que le saumon, lui, pouvait être servi cru. Mais en voyant mon désespoir devant ce poisson dont le seul aspect luisant me donne des haut-le-coeur, la serveuse de Poko a pitié et propose de le passer quelques minutes à l’air fryer. Mon lunch avec Kiki est sauvé.

★ Depuis mon arrivée, je me disais qu’il faudrait que je contacte Gaby pour qu’on se voie. Un heureux hasard me fait tomber sur elle et sa fille en allant échanger un bouquin chez Charlemagne. Comme elle a inscrit la petite à un atelier scientifique organisé par la librairie, on passe presque une heure et demie au café, elle devant un déca et moi avec un thé glacé. Elle m’apprend que l’ex-président de mon premier club de jeux de rôles s’est suicidé il y a quelques mois (ce n’est pas le premier du groupe de l’époque…), puis on papote de sujets plus riants: les travaux interminables chez elle, la détérioration du secteur de l’éducation publique comme privée, le cannibalisme en tant que pratique culturelle – et qui on mangerait d’abord en cas de famine. Y’a pas à dire, on sait s’amuser.

★ Malgré mon affection aussi sincère qu’inexplicable pour la famille royale, un couronnement à 100 millions de £ financé par le contribuable alors la pauvreté atteint des sommets au Royaume-Uni et que tant de gens n’ont pas de quoi se chauffer ou se nourrir correctement, ça ne passe pas du tout.

Dimanche:

★ Le jeune voisin du dessous passe chercher mon double de clé de boîte à lettres. En discutant avec lui, je découvre qu’il est ingénieur en aéronautique, qu’il a fait ses études à Toulouse dans la même école que mes colocs de 1ère année à Sup de Co, et qu’il connaît très bien La Boîte Dont Ma Soeur Est La Pédégère. Le monde est tout petit. Décidément très sympathique, le jeune voisin du dessous me propose spontanément de s’occuper de mon courrier tant que nous vivrons tous les deux ici. Avant qu’il reparte, je lui demande ce qu’il aime comme chocolat. Pas d’interruption pour le trafic international de calories!

★ Pendant ce temps à Bruxelles, les tuiles s’enchaînent. Mais quelle période de merde.

3 réflexions sur “La semaine en bref #276”

  1. La période a l’air particulièrement désagréable… 🙁 Des bisous/câlins virtuels si tu en veux, j’espère que la tendance va vite s’inverser.

  2. Fraisedesbois

    A ta décharge les 4 dernières correspondent dans ma boussole temporelle interne a environ 2mois
    Comme @Melusine pour le reste <3

  3. Je croise les doigts pour toi et espère que les prochaines semaines se passeront mieux! Je t‘envoie des ondes positives!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut