Pendant des années, j’ai guigné l’oeuvre la plus monumentale de Chris Ware sans oser me la procurer. « Building stories » est un roman graphique d’une forme très spéciale puisqu’il se compose de 14 éléments de formats différents, pouvant être lus sans ordre particulier et racontant la vie des habitants d’un petit immeuble de Chicago. Une sorte de « La vie mode d’emploi » version bande dessinée. J’étais très attirée à la fois par le concept et par le graphisme géométrique, épuré et en même temps hyper foisonnant de l’auteur. Mais à son prix originel, je me disais que si je n’aimais pas, ça ferait une erreur d’achat très coûteuse.
Le jour où je l’ai trouvé en promo à moitié prix, je me suis jetée dessus… et en m’apercevant qu’il m’était impossible de le lire tellement les caractères étaient petits, j’en ai pleuré des larmes de sang – ou au moins, de frustration. (Ironiquement, je n’ai jamais réussi à lire « La vie mode d’emploi » pour exactement la même raison. Il est resté plus de 12 ans dans ma PAL avant que j’admette que ma vue n’allait jamais s’améliorer et que je finisse par m’en séparer.)
Mon admiration pour Chris Ware était néanmoins plus que suffisante pour me donner envie de visiter la rétrospective que le centre Pompidou lui consacre actuellement. Et je ne l’ai pas regretté, parce que c’est une exposition follement intéressante et inspirante, qui regorge d’originaux assez immenses pour que je puisse en déchiffrer les textes sans problème (du coup, j’y ai passé beaucoup de temps).
J’ai commencé par m’émerveiller de ce qu’un auteur à peine plus vieux que moi ait pu déjà produire une oeuvre aussi colossale alors que chacune de ses planches – au style très personnel et extrêmement constant à travers les années – est hyper complexe d’un point de vue graphique. On dirait le travail d’un architecte ou d’un ingénieur… Puis j’ai découvert dans son interview vidéo que Chris Ware est autiste, ce qui explique sûrement sa capacité de concentration presque obsessionnelle, mais aussi les thèmes d’aliénation et de solitude qui sous-tendent la plupart de ses ouvrages.
Vous l’aurez compris, j’ai adoré cette expo et si vous vous intéressez au graphisme, je ne peux que vous la recommander chaudement, d’autant que l’entrée en est gratuite!
Chris Ware, Centre Pompidou (BPI niveau 2), place Georges-Pompidou, 75004 Paris. Jusqu’au 10 octobre 2022, tous les jours sauf mardi 12h-22h. Entrée libre. Métro 1 Châtelet ou 11 Rambuteau.
Finalement nous ne sommes pas passés par @unrêve car ils ont indiqué avoir une carte (très) réduite en Août, mais on a visité l’expo Chris Ware. Très chouette, mais comme tu disais, c’est écrit hyper petit, et même sur les reproductions « grand format » j’ai dû coller mon nez au mur pour lire.
On est allés bruncher à « Capitale », très bon mais plutôt excentré. C’est le café soeur du bar à cocktail Combat (super aussi). Un peu plus dans le centre, il y a un autre bar à cocktail que j’adore, le Dirty Lemon et qui fait d’excellentes tapas. Je ne bois pas d’alcool, et ils sont parmis les rares bars qui font des mocktails recherchés et pas trop sucrés.