
On ne va pas se mentir: la nuit a été rude, et la journée s’annonce compliquée. Lady Pops devant assister au dernier match de foot de son fils pour cette saison, nous partons en fin de matinée avec le train pour rejoindre les Shalbuline sur la plage de Lutry. Je ne sais pas trop à quelle température l’eau peut bien être, mais trop fraîche pour moi qui grelote en entrant dans des piscines chauffées à 30°, c’est sûr. Aussi, je me contente de photographier le dos crawlé de Funambuline. En sortant de l’eau, elle déballe le pique-nique qu’elle a une fois de plus préparé pour nous. Chouchou décide qu’il préfère passer la journée seul de son côté et repart vers la gare.


Une moitié de mon cerveau est en train de dresser des listes de survie: celle des choses à faire pour me rapatrier le plus vite possible à Monpatelin avec toutes mes affaires après notre retour à Bruxelles, ou celles des trucs sympas qui (re)deviendraient possibles si on se séparait. L’autre moitié – aidée par la voix de la raison alias Shalf – s’efforce de ne pas sauter aux conclusions et de se concentrer sur l’instant présent, qui n’est pas dégueu du tout. Il fait encore un temps sublime, et même si je n’ai pas très faim, je me régale des mini-croissants au chèvre et au pesto d’ail des ours, ainsi que des faux banh mi au saucisson vaudois inventés par Funambuline.

Après ça, on remballe nos affaires et on se promène dans les ravissantes petites rues de Lutry. Le plan initial était de prendre le bateau jusqu’à Lausanne pour faire plaisir à Chouchou. Certes, il n’est plus avec nous, mais Shalf aussi aime bien ce bateau, et avant de partir de chez Lady Pops, j’ai pensé à prendre un comprimé d’Itinérol pour ne pas être malade pendant le trajet. On se dirige donc vers l’embarcadère pour attendre l’arrivée du Simplon. Une fois à bord, on s’installe sur le pont avant et on regarde défiler la berge en cassant du sucre sur le dos des politiciens et des services publics français (Shalf et moi, on en a GROS). La traversée est courte et plaisante. Comme j’ai la tête ailleurs, je ne pense pas du tout à prendre de photos; heureusement que Funambuline aura la gentillesse de m’envoyer les siennes plus tard.



Il était prévu qu’on aille faire les andouilles devant les statues de je ne sais plus quel musée, mais franchement, je n’ai pas le coeur à ça. Quand Funambuline me demande ce que je veux faire à la place, je réponds « Boire pour oublier ». C’est l’avantage d’avoir des amateurs de desserts au houblon pour amis: ils sont forcément partants pour vous regarder vous mettre une mine. On monte jusqu’au café des Artisans, qui sert souvent de « bureau » à Funambuline et dont j’ai vu assez de photos sur ses réseaux sociaux pour le reconnaître instantanément. Installés en terrasse, on commande une première tournée. Je démarre avec un cidre local pas mauvais. Puis je décide de passer aux cocktails, deux Jamaica Mule coup sur coup. Les contours de la réalité commencent à s’émousser agréablement, mais je sais qu’un verre de plus et j’aurai la gueule de bois demain matin, ce qui n’arrangera probablement pas la situation.

Les Shalbuline, qui tiennent l’alcool considérablement mieux que moi, proposent que l’un d’eux me raccompagne en train jusqu’au patelin de Lady Pops. Je les remercie, mais je ne suis pas assez soûle pour avoir besoin d’un chaperon. En revanche, je les laisse volontiers m’escorter jusqu’à la gare de Lausanne que je ne suis pas certaine de pouvoir retrouver seule (n’ayant en ma possession ni GPS ni sens de l’orientation). C’est pas souvent que je termine une journée en n’ayant à ce point aucune idée de ce que me réservera le lendemain.
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