[RIGA] Où Bolt nous fait voyager dans le temps au lieu d’en perdre

La nuit n’a pas été bonne: Chouchou a ronflé très fort et j’ai eu trop chaud, si bien que je me lève avec un début de migraine. En outre, on vient de perdre une heure de sommeil; il a neigé hier soir, le sol est verglacé et la température dépasse à peine zéro malgré un beau soleil. J’annonce donc qu’il n’est plus question de marcher jusqu’à l’arrêt de bus du 1, qui passe une seule fois par heure le dimanche, puis de me taper 40 mn de trajet: je réclame à être transportée en Bolt.

Un chauffeur arrive en moins de 5 minutes devant notre appart-hôtel. Il a la conduite un peu plus sportive que son prédécesseur mais ne parle pas davantage (disposition culturelle ou manque de maîtrise de l’anglais? – quoi qu’il en soit, je ne m’en plains pas). Un gros quart d’heure plus tard, il nous laisse sur le parking du musée ethnographique de Lettonie pour moins de 14€. On aurait eu tort de s’en priver.

Inspiré de Skansen, que nous avions visité à Stockholm en… juin 2011 à vue de nez, le musée ethnographique de Lettonie occupe un grand parc forestier au bord d’un lac. On peut y admirer des reconstitutions d’habitations et autres bâtiments (moulins, églises…) typiques de diverses époques de l’histoire locale. Malheureusement, en cette saison, il n’y a aucune animation par des figurants en costume, et le restaurant demeure fermé même le week-end. Bon, ben vu la longueur de la visite, on va déjeuner très tard aujourd’hui. Mais l’entrée coûte à peine 2€ et le parc est quasiment désert, ce qui va nous permettre de prendre autant de photos qu’on veut sans être embêtés.

L’avantage d’avoir manqué crever de froid hier à Jurmala, c’est qu’avec un bête 0° et très peu de vent, je trouve les conditions de prise de vue presque agréables. Mon moment préféré: la séance de balançoire sur un énorme siège rustique suspendu entre deux troncs d’arbre. Et aussi la visite de la maison jaune toute pimpante meublée comme au début du 20ème siècle, où une employée travaille sur un coin de table dans une pièce à vivre délicieusement chauffée par un poêle en fonte.

Peu avant 14h, nous voulons appeler un Bolt pour regagner le centre de Riga: problème, il n’y en a aucun à proximité. Le prochain bus passe dans deux minutes et on n’a pas le temps d’atteindre l’arrêt. Le suivant est dans une heure. Chouchou suggère qu’on s’achète des chocolats chauds au distributeur près du guichet, et le temps qu’on les obtienne, miracle! « Ladislas a accepté votre course ». Béni soit le brave homme, tout aussi sérieux et muet que ses collègues. Il nous dépose devant le Mazā Terapija: un resto végétarien qui, comme la plupart des établissements de la ville, pratique le service en continu.

Le dimanche, c’est brunch végan jusqu’en milieu d’après-midi. Chouchou commande un english breakfast copieux et surprenant, avec des saucisses qui goûtent vraiment la saucisse, et moi un non-herring bowl plein de choses très saines mais hélas froides. En dessert: un gâteau à l’avocat nettement moins bon que celui que j’avais dévoré dans un resto végan d’Edimbourg, et une tartelette aux fruits rouges aussi délicieuse que légère. Comme boissons: des limonades locales, une à la rhubarbe et l’autre aux coings (fruit qui doit transiter par mon estomac une fois tous les 5 ans grand maximum – rendez-vous en 2027).

Nous marchons ensuite jusqu’au KIM?, un centre d’art contemporain où j’ai repéré une expo dont le thème m’intéresse. Après avoir lu un long panneau qui explique de quelle façon l’artiste s’est inspirée de la Théorie de Gaïa initialement développée par le scientifique James Lovelock pour se demander: « L’être humain, parasite ou partenaire de la biosphère? », je me retourne et découvre… des gribouillis oranges informes sur les murs. Ah. C’est. Euh. Dans une autre salle, 5 photos en noir et blanc d’objets du quotidien côtoient une série de fausses fenêtres en contreplaqué sous l’appellation « Nothing to write home about ». Nothing at all, indeed.

Avant de rentrer au studio, nous faisons un crochet par le supermarché Rimi pour acheter de quoi petit-déjeuner demain. Je suis en train de trier nos photos du jour quand j’apprends via les réseaux sociaux que Darklulu et son équipe viennent de remporter le championnat de France de hockey dans la catégorie U17. Une occasion bienvenue d’échanger quelques messages affectueux avec lui et son grand frère qui me manquent tant.

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