La semaine en bref #201

 

Lundi:

 Je renvoie des corrections à une éditrice en m’excusant de ne pas avoir justifié mes choix parce que je suis un peu débordée en ce moment. Elle me répond: « Super, merci beaucoup, voici les épreuves d’une autre de tes trads à me retourner le plus vite possible ». Bouhouhouhou. 

Mardi:

Chouette, mon librairie a mis en vente le dernier Pénélope Bagieu la veille de sa sortie officielle! Sitôt acheté, sitôt dévoré, sitôt posté en story sur Instagram avec un commentaire élogieux. Que l’autrice reprend sur son compte dans la foulée. 

Mercredi:

Première raclette de la saison un soir de semaine. Que personne ne vienne me dire que l’âge nous a rendus moins rock’n’roll. 

Jeudi:

 Très grosse galère pour trouver comment me rendre à mon atelier de tissage dimanche matin. Le bus m’amènerait sur place 1h20 trop tôt au beau milieu d’une zone industrielle; le train me laisserait à plusieurs kilomètres avec seulement 17 mn pour finir à pied. Mon ex-fleuriste devenue taxi ne bosse pas le dimanche; les taxis de l’aéroport me préviennent qu’ils arriveraient chez moi avec déjà 40€ au compteur… Au final, ce sera un VTC Prestige inconnu au bataillon dont j’espère qu’il ne me tuera pas pour me découper en morceaux. 

 June’s Journey est en carafe tout l’après-midi, et sur les groupes Facebook dédiés, les joueurs réclament la tête des employés de chez Wooga. Wow. Après les deux années de merde qu’on vient tous de passer, vous voulez vraiment vous mettre la rate au court-bouillon pour un simple jeu? 

Vendredi: 

Vous connaissez la fille qui avait promis-juré qu’elle ne rachèterait jamais de calendrier de l’Avent avec du thé parce qu’elle était trop difficile et que les trois quarts des trucs dedans ne lui plaisaient pas? Hé bien, elle a menti.

 Embrouille dans June’s Journey! Un des mecs de l’équipe, qui est au taquet, reproche à trois autres membres de ne pas jouer suffisamment en cette période de compétition. Une fille malade depuis le début de la semaine s’en offusque à juste titre et se barre. Je comprends maintenant pourquoi certains clubs précisent « No drama » sur leur fiche de présentation. 

Samedi:

 Mon Ouigo Marne-la-Vallée-Marseille (oui, mes voyages sont de plus en plus fractionnés; je pleure l’époque du Bruxelles-Toulon direct en 5h50 et pour 25€…) se retrouve immobilisé une heure en gare de Valence pour cause d’accident de personne à Aix-en-Provence. Bon, ben en l’absence de wifi, je vais en profiter pour avancer sur ces foutues épreuves corrigées. 

 Le pédiatre assis derrière moi engueule le couple de l’autre côté de l’allée: Monsieur tousse comme un perdu mais porte son masque sous le menton. « C’est le masque qui me fait tousser », se défend-il avec toute la mauvaise foi du monde. « Et votre épouse, le masque la fait tousser aussi? » ironise le pédiatre. « Non, moi, je peux pas respirer avec », répond l’intéressée. Du coup, je passe tout le trajet avec mon FPP2 collé sur le museau, sans l’enlever ne serait-ce que le temps de boire. Les voyages en train au temps du Covid19, c’est quand même légèrement cauchemardesque. 

 Et quand je vais chercher mon courrier chez Solange, elle se lance dans l’interminable récit des misères que lui font ses aide-ménagères, ses infirmières et ses enfants. Il est grand temps que cette journée se termine. 

Dimanche:

 En ouvrant mes volets ce matin, je réalise que le proprio de la maison de derrière s’est enfin décidé à tailler le platane géant qui me bouchait toute la lumière. Et qu’au lieu de raccourcir un peu les branches, il a réduit ce pauvre arbre à sa plus simple expression: un tronc nu. Du coup, mon salon est bien éclairé, mais avec vue directe sur la façade moche de la maison de derrière. Be careful what you wish for, tout ça. 

 Malgré le fait que les activités de groupe me réussissent rarement, j’étais hyper motivée pour assister à l’atelier « Tableau multi-techniques » que la talentueuse Julie Robert donnait ce matin près de chez moi. Julie a l’habitude d’animer des ateliers; elle parle doucement et elle explique bien. Et le fil est une matière que j’ai l’habitude de travailler à travers le crochet, le point de croix mais aussi un peu de broderie et de tissage. Son contact m’est agréable et apaisant. Du coup, toutes les conditions me semblaient réunies pour que ça se passe bien.
Moyennant quoi, à la moitié de l’atelier, je suis quand même submergée au point de ne plus pouvoir lutter contre mon stress et de partir en courant.
 La bonne nouvelle, c’est que non seulement le monsieur du VTC ne m’a pas découpée en morceaux à l’aller, mais que quand j’appelle son secrétariat dans tous mes états, sa femme vient très gentiment me chercher en urgence pour me ramener chez moi. Ils ont gagné une cliente fidèle (qui s’habituera volontiers à être occasionnellement trimballée en voiture de luxe avec vitres teintées, comme une star). 

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