La semaine en bref #143

 


Lundi:

A n’importe quelle autre période de l’histoire, je me serais réjouie de payer plus d’impôts sur le revenu que le président de la première puissance mondiale. Là, ça ne veut pas dire que je suis riche, juste que le président de la première puissance mondiale est un escroc, ce qui est beaucoup moins fun.

 Je reçois enfin la robe Little Women Atelier commandée le 27 juillet. Grosse déception: elle tombe hyper mal sur moi. Les coutures des manches, censées être plus basses que sur les vêtements modernes, m’arrivent quasiment à mi-biceps à cause de mes épaules étroites et du fait que ma corpulence m’a obligée à prendre du L. Non seulement c’est moche, mais ça m’empêche de lever les bras. Ca m’apprendra à vouloir m’habiller comme si j’étais foutue normalement, alors que j’ai eu presque un demi-siècle pour me rendre compte que non. 

Mardi:

 Plus rien à regarder sur Netflix? Qu’à cela ne tienne: nous passons une parfaite soirée d’automne à bouquiner avachis sur le canapé, avec une bougie mèche en bois et odeur de feu de cheminée qui crépite sur la table du salon. 

Mercredi:

 Je n’avais pas eu de consultation avec ma psy depuis mi-juillet. Aujourd’hui, elle est encore en retard, et se contente de reformuler les problématiques que je lui ai moi-même amenées sur un plateau en les rapportant à une de ses expériences personnelles. A 75€ les 40 minutes, j’avoue que je ressors de là un brin frustrée. Ce qui est assez ironique, vu que j’ai passé toute la séance à parler de ma faible tolérance à la frustration.

 Pour me consoler, je vais déjeuner au Balmoral, qui était un de nos endroits préférés à Bruxelles les premières années de ma relation avec Chouchou. J’attends une demi-heure pour un club sandwich cher et même pas accompagné de deux pauvres chips, puis une autre demi-heure pour une part de Tatin grande comme un timbre-poste avec une pâte vraiment dégueu. Du coup, quand j’arrive à la caisse et me rends compte qu’ils ont oublié de me compter le dessert, je me garde bien de le leur signaler.

 Avec tout ça, devinez qui finit par pousser la porte de Graphie Sud et par en ressortir un quart d’heure plus tard avec un pull en alpaga fuchsia très cher? Gagné: cémoiiiiiiiii.

Jeudi:

 La malédiction du 2ème roman hyper attendu frappe pour la 3ème fois en l’espace de quelques mois. Après « The starless sea » d’Erin Morgenstern et « Piranesi » de Susanna Clarke, c’est au tour de « The devil and the dark water » de Stuart Turton de me plonger dans un abîme de déception. Alors qu’aucun de ces bouquins n’est mauvais dans l’absolu: simplement, ils ne sont pas à la hauteur de leurs fabuleux prédécesseurs. J’appelle ça “l’effet Donna Tartt”.

 Ravie de regarder la pluie tomber dehors et de remettre la couette sur notre lit. J’aime tellement l’automne…

Vendredi:

 Au réveil, j’ai à peine le temps de poser mes fesses sur les toilettes que Chouchou claironne: « Donald Trump a été testé positif au coronavirus! ». Jamais je ne me serais crue capable de me réjouir autant du malheur d’autrui. Tu vois ce que tu as fait de moi, 2020?

 Je suis précomptée de toutes mes charges sociales.
Malgré quoi, l’Urssaf m’envoie un appel de cotisations de près de 1800€…
Après la difficulté pour créer un espace perso sur leur site, puis faire valider la déclaration de revenus 2019, je suis au bord de la crise de nerfs. A tel point qu’au lieu d’aller déjeuner avec Gasparde comme prévu, je me contente de gober un Xanax à mon bureau. 

 Enquête effectuée (au prix de moult coups de téléphone et 5 points de tension supplémentaires), il s’avère qu’un de mes éditeurs a bien précompté mes charges sociales mais ne les a jamais reversées à l’Urssaf. Et que ce n’est pas à l’Urssaf de régler le problème en exigeant un règlement de la part de l’éditeur (qui a pourtant un compte chez eux…), mais à Bibi. Me voilà donc sommée de récupérer mon argent auprès de l’éditeur oublieux et le reverser ensuite à l’Urssaf avant le 15 octobre. J’ignorais que j’avais signé pour faire gratuitement le taf d’un huissier. 
 Remontée comme un coucou suisse, je contacte deux organisations dont je suis membre: la Ligue des Auteurs Professionnels et le Syndicat des Ecrivains de Langue Française. Samantha Bailly, la sainte patronne des auteurs en détresse, me conseille d’écrire une tribune pour la faire publier par ActuaLitté. Ce qui me semble une excellente idée. 
Samedi:

 Après avoir fait les courses de la semaine chez Delhzaie, puis passé deux heures à ameuter d’autres organisations professionnelles et à réunir des idées pour ma future tribune, je m’autorise à sortir prendre l’air au jardin botanique de Meise. Comme il est quasiment désert, nous pouvons nous promener sans masque, ce qui fait un bien fou. J’en profite pour étrenner ma jupe en tartan Son de Flor, au grand ravissement de Chouchou qui prend des centaines de photos. 
Dimanche:
 Ma tâche principale du jour consiste donc à exposer par écrit mes griefs contre l’Urssaf Limousin de manière factuelle et posée, avec toute la retenue qui me caractérise. Dans les 4 lignes de mon intro, j’ai déjà réussi à employer les termes « malversations », « révoltante » et « cauchemardesque ». Vous la sentez, la retenue?  
 Un peu moins d’une heure pour pondre un coup de gueule d’environ 6000 signes. Oui, j’en avais gros. J’ai gagné le droit de faire le ménage de la cuisine pendant que Chouchou photographie une dame court vêtue dans un endroit de rêve. 
 Chercher une photo de vieux modem pour illustrer un billet de blog et tomber sur une page pleine de portraits de François Bayrou. Décidément, quel beau dimanche.

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4 réflexions sur “La semaine en bref #143”

  1. Eh bien, disons que la semaine est finie… J'espère que la nouvelle sera meilleure !

    Je pense que le gloussement général à la nouvelle du test positif De Trump a dû s'entendre à l'autre bout de la galaxie. ^^

    Et sinon, tu es vraiment magnifique dans cette tenue !!!

  2. La gestion de l'Urssaf Limousin est à peu près aussi mauvaise que celle de l'Agessa, ce qui est en soi un sacré challenge. Je fais partie des chanceuses qui n'ont pas eu d'erreurs de calcul sur les chiffres (a priori, même si le montant est ultra-élevé, mais je le savais) après avoir réussi à déclarer sans problème sur leur site, même si j'ai galéré à récupérer mon code d'activation. Mais à croire que tout est fait pour nous faire craquer… Hâte de lire ta tribune.
    Quant à la psy… Ne serait-il pas possible de lui dire, en termes polis, qu'elle ne se casse pas trop le c*l ?

  3. @Morgan: Je suis peut-être une exception, mais en 25 ans, je n'ai pas eu à me plaindre de l'Agessa une seule fois. Alors que là, en 11 mois, je dois au moins 4 ou 5 attaques de panique à l'Urssaf…
    @Ryukei: Merci, elle vient de chez Son de Flor!

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