La semaine en bref #108

Lundi:

★ En sortant faire une course, je tombe sur la grand-mère de mon voisin du rez-de-chaussée en train de gérer un dégât des eaux. Nous discutons de divers problèmes au sein de la résidence, notamment la porte d’entrée qui ne ferme plus. « C’est d’autant plus embêtant que nous sommes plusieurs à avoir repéré des cambrioleurs potentiels qui rôdent sur le parking dans la soirée. Et je pense qu’ils ont déjà dû venir en reconnaissance dans le bâtiment, car j’ai senti planer des odeurs africaines ». Je. Hein. Quoi? Les mecs se sont douchés au ras-el-hanout avant de venir faire leur éventuel mauvais coup, c’est ça?
★ Outre le fait que le racisme décomplexé des gens de la région ne cessera jamais de m’abasourdir, me voici avec une nouvelle source d’angoisse – comme si j’en manquais en ce moment. Au bord de l’attaque de panique, je demande à Chouchou si on peut skyper; tout lui expliquer me permet de prendre assez de recul pour revenir à une appréhension plus rationnelle de la situation. 

Mardi:
★ J’ai fait venir mon insaisissable électricien en urgence, parce que la moitié des spots de cuisine qu’il m’avait changés en août dernier ne fonctionnaient de nouveau plus. Il passe une demi-heure à chercher vainement le problème en répétant: « Vous êtes sûre qu’il n’y avait pas un deuxième interrupteur? Je crois me souvenir qu’il y avait un deuxième interrupteur. » Je lui assure que non, et que ces lumières fonctionnaient toutes jusqu’à un soir récent où elles ont cessé de s’allumer quand j’appuyais sur l’unique interrupteur du couloir.
★ Finalement, mon électricien capitule, et en remontant tout ce qu’il a démonté en vain, il trouve… un deuxième interrupteur planqué derrière mon micro-ondes. Comme c’est un type adorable, nous piquons un monstrueux fou-rire, et je lui dis qu’il a gagné le droit de me mettre en tête de sa liste d’anecdotes de client(e)s débiles. 

★ Même s’il nous restait un an sur notre contrat et que nous n’avons pas pu changer de syndic à la dernière AG de copropriété, la mise en concurrence que j’avais déclenchée a fait des miracles. Cette année, il est tellement au taquet que sa secrétaire promet d’envoyer un serrurier dès cet après-midi. Voilà qui me permettra de partir l’esprit un peu plus tranquille. 

★ Jusqu’ici, les collectes de sang avaient lieu à l’autre bout de ma commune, dans un endroit inaccessible en bus. Désormais, elles sont organisées à la mairie, ce qui me permet d’aller faire ma BA en vitesse entre deux corvées ménagères. Je suis ravie de voir à quel point les gens sont  venus nombreux – mais un peu attristée de constater que nous sommes tous quinquagénaires ou plus. Comment sensibiliser et attirer les jeunes à ces événements?

★ La grand-mère de mon voisin du rez-de-chaussée a décidé que j’étais son âme soeur: « Vous avez 48 ans et je suis née en 48! Les chiffres ne mentent pas, vous savez. Il n’y a pas de hasard dans la vie. Partez tranquille, je vous appellerai souvent pour vous donner des nouvelles. » J’ai peur. 

★ Par ailleurs, entre l’électricien ce matin, les six interlocuteurs auxquels j’ai eu affaire pour mon don de sang, elle et Solange avec qui je passe toujours un bout de soirée avant de partir, j’ai mon compte d’interactions humaines jusqu’au printemps. Lessivée je suis. (Etre en état de stress ininterrompu depuis vendredi matin, avoir très mal dormi les nuits précédentes et pas bu une goutte de thé depuis ce matin doit probablement jouer aussi, mais blâmons plutôt Les Gens.)

Mercredi:

★ Dans le Marseille-Bruxelles, je me retrouve coincée derrière deux carrés pleins de commerciaux quadragénaires, un peu dégarnis, un peu rougeauds, un peu ventripotents, qui parlent très fort et enchaînent les blagues sexistes. Pendant ce temps, à ma gauche, une dame tente de convaincre sa fille que 2 n’est pas un nombre premier. Au secours. 

★ Je pensais attendre qu’on soit tranquilles ce week-end pour annoncer ma grande décision à Chouchou, mais quand il me lance: « Tu as l’air préoccupée, ça va? » à la fin de l’épisode qu’on vient de regarder, tout sort d’un coup. Bien qu’un peu estomaqué par la soudaineté de l’annonce et l’ampleur du projet, il abonde dans mon sens. Je suis si fébrile que malgré la fatigue accumulée depuis une semaine, j’ai énormément de mal à m’endormir. Plus j’y réfléchis, plus je me dis que les aspects angoissants seront surmontables, et plus les aspects excitants me séduisent.

Jeudi:
★ Je pensais sincèrement que le Brexit n’aurait jamais lieu, et ça me fait tout drôle d’entendre les députés chanter « Auld Lang Syne » au Parlement européen.
★ Comme j’ai bossé hier dans le train, je m’accorde l’après-midi pour aller acheter le dernier Pénélope Bagieu et le lire peinarde au Chyl Café avec un thé au gingembre.
★ Deuxième rendez-vous à l’Apple Store en autant de mois pour changer des touches pétées. Le jeune homme à qui j’ai affaire sous-entend que je dois taper comme une brute. De bon poil, je me retiens de lui répondre que c’est mon deuxième MacBook dont le clavier tombe en miettes alors que les 2 Toshiba et les 2 Hewlett Packard que j’ai eus avant tenaient très bien la route pour deux fois moins cher.

Vendredi:
★ Nous pleurons tel un couple de veaux devant le finale très réussi de « The Good Place ». L’idée que ce qui fait la valeur des choses, c’est leur finitude, n’est pas nouvelle – mais elle est présentée ici d’une façon particulièrement émouvante. Je crois que je repenserai souvent à la métaphore de la vague.
★ Pour voir mon mois de janvier avec l’app 1 sec, rendez-vous sur la page Facebook du blog. Pour voir celui de Chouchou (dont la vidéo est évidemment BEAUCOUP mieux que la mienne), rendez-vous ici.

Samedi:
★ Après le grand n’importe quoi d' »Obsessions », la nouvelle expo « Zoo » du MIMA nous déçoit de nouveau. Oui, c’est assez Instagramable, mais l’art contemporain ne devrait pas se résumer à fournir des fonds de selfies, si?
★ Nous allons noyer notre déception chez Chouconut, qui a récemment modifié sa recette de donut Original pour rendre le beignet moins gras sans rien perdre de son goût. Je valide.
★ Chouchou tente de décommissionner le vieux laptop HP dont j’ai cessé de me servir il y a 9 ans, histoire qu’on puisse s’en débarrasser en toute sécurité. Surprise: il n’a jamais été éteint, et il est encore en veille. Autre surprise: je n’avais pas de mot de passe à l’époque. Par contre, j’ai jeté le CD d’installation… il y a un mois ou deux, et on ne le trouve plus en ligne, de sorte qu’il est impossible de faire un vrai reset. Ma paranoïa du vol de données me pousse à démonter le disque dur pour le détruire à coups de marteau. Puis je brûlerai les morceaux et je jetterai les cendres dans deux cours d’eau différents.

Dimanche:
★ Après une longue séance photo au Cook & Book, nous goûterions bien sur place avant de rentrer, mais la partie resto est prise d’assaut et super bruyante. « Tant pis, on n’a qu’à faire des crêpes en rentrant », propose Chouchou. Vendu.