La semaine en bref #78

Lundi:
 Après mûre délibération, le verdict est tombé: je n’aime plus l’été. La chaleur me colle la migraine dès le réveil, la clim’ me rend malade, sortir avant 18h est inenvisageable et il y a tellement de guêpes à Monpatelin que je n’ose même pas ouvrir les fenêtres pour aérer. Rendez-moi l’hiver où un gros pull et un thé fumant résolvent la plupart des problèmes saisonniers. 

Mardi:

Ah, le virement de la Sofia pour la copie numérique est enfin tombé, et un peu plus élevé que l’an dernier malgré la déduction supplémentaire de la cotisation retraite – chouette!
 Un colis réceptionné par Chouchou à Bruxelles m’informe qu’une des deux séries qui m’a rapporté le plus de droits d’auteur dans toute ma carrière connaît aujourd’hui une 5ème incarnation. Après le grand format, le numérique, le poche et la version luxe en faux cuir embossé, voici l’édition « L’héroïne-se-prend-pour-Dark-Phoenix« .
 Avez-vous déjà réussi à faire moisir un avocat? Je vous donne le mode d’emploi: en pleine canicule estivale, oubliez-le une semaine au fond de votre caddie de courses dont l’intérieur est de la même couleur que son écorce. Puis jetez-le en vous bouchant le nez et en faisant vos adieux à la salade Cobb que vous comptiez préparer pour le déjeuner.

Mercredi:
 Depuis an que je bosse pour cette maison d’édition, une seule de mes 8 factures a été payée dans un délai inférieur à deux mois. Après « C’est les grandes vacances »,  « Votre signature électronique est restée bloquée dans nos tuyaux », « J’avais oublié d’envoyer votre facture à la compta », « C’est les vacances de Noël », « Nous somme en plein déménagement », « Vous n’avez pas indiqué la bonne adresse » et « L’informatique est en panne depuis 3 semaines », cette fois, « J’ai envoyé votre facture par erreur à une autre maison de notre groupe ». Malgré un bel effort de créativité pour varier les excuses, je suis au bord de la crise de nerfs.
 Non seulement l’intervention anti-fourmis de début mai ne les a pas tuées, mais il y en a deux fois plus qu’avant, et elles commencent à percer des trous dans le placo de ma mezzanine. L’unique avantage, c’est que les deux voisines qui sont au conseil syndical avec moi en ont aussi chez elles, désormais: je ne vais donc plus être la seule à réclamer une solution. Ca nous fait un prétexte pour aller dîner ensemble sur la place du village, et rentrer à la fraîche par le chemin le plus long.

Jeudi:
 Alors que je m’étais résignée à faire appel à quelqu’un d’autre, mon électricien adorable-mais-toujours-débordé se décide enfin à venir chez moi. Il reste deux heures et en passe quasiment la moitié au téléphone avec ses clients, ses fournisseurs, sa secrétaire et le type qui vient de lui vendre un bateau (les affaires marchent bien…), mais quand il repart, l’évacuation de ma clim est réparée, l’interrupteur cassé de mon bureau a été changé, et nous avons rendez-vous le mois prochain pour qu’il refasse l’éclairage de ma cuisine. Il y a des empreintes boueuses partout dans l’appart’ et mon balcon est un champ de bataille, mais je suis ravie à l’idée de bientôt barrer un truc qui traînait de ma To Do List depuis plusieurs années.
 Solange, ma voisine de 93 ans, s’est ébouillanté le poignet avec l’eau dans laquelle elle venait de cuire des endives, et n’a rien fait d’autre que passer la brûlure sous l’eau froide puis attendre que ça guérisse tout seul. « Mais je suis coriace », dit-elle fièrement. Puis elle blêmit. « Sauf pour l’accouchement. Les cinq fois, ça a été un cauchemar. L’accouchement, ça, ça me terrorise. »  Moi: « …Je crois que vous ne risquez plus rien à présent. »

Vendredi:
 Mon InterCités part de Marseille avec 1h20 de retard, tombe en panne juste avant Béziers et doit marquer un arrêt non prévu pour débarquer une passagère qui a fait une crise d’épilepsie. Bilan: j’arrive à Toulouse à 20h10 au lieu de 17h47. Mais bon, la SNCF va me rembourser une bonne partie de mon billet… sous forme de bons d’achat que je ne pourrai pas utiliser car ils ne sont pas valables sur internet ni sur les TGV.
 Attila est déçu: il n’a eu que la mention Assez Bien au bac (avec un incompréhensible 10 en histoire, où il pensait avoir cartonné). Son meilleur pote est au rattrapage, donc la soirée murge qu’ils avaient prévue tombe à l’eau. En plus, sa débile de tante a voulu lui faire la surprise de sa venue ce week-end, et elle a jailli de l’escalier du garage en hurlant « TA-DAAAAAA! », manquant lui filer une crise cardiaque à quelques heures de sa majorité.

Samedi:
 En haut de l’escalier du métro Balma-Gramont, je demande à une vieille dame qui se débat avec sa valise à roulettes: « Vous voulez de l’aide, madame? ». Ma voix revient à mes oreilles en stéréo: ma soeur vient de poser exactement la même question, exactement au même moment, avec exactement les mêmes intonations.
 Je réussis à la traîner au Boli Café pour le déjeuner. Elle refuse de mélanger son bibimbap ou d’y mettre la moindre goutte de sauce et laisse la courgette ainsi que le chou blanc, mais déclare poliment qu’elle a trouvé ça très bon.

Dimanche:
 A l’issue d’un repas d’anniversaire en famille, Attila reçoit le cadeau de ses parents indignes: une Polo noire flambant neuve, au volant de laquelle il part presque aussitôt rejoindre ses copains. Ses parents indignes sont partagés entre l’anxiété de le savoir conduire seul pour la première fois et le soulagement de ne plus avoir à jouer les taxis.
 Il m’a fallu dix jours pour venir à bout de « Middlegame« , et je ne sais pas trop quelle note lui donner: cinq étoiles pour l’originalité absolue de l’histoire et le très beau style de l’autrice, ou une seule pour le rythme si languissant que j’ai failli abandonner ma lecture 12 fois en cours de route.
 Le soir devant « Les mondes de Ralph 2 », je m’étonne: « Mais euh, vous regardez la télé avec les lumières allumées et les fenêtres grandes ouvertes? Vous n’avez pas peur des moustiques? » Ma soeur répond d’un geste désinvolte. A la fin du film, je comprends pourquoi: je suis la seule à avoir les jambes couvertes de piqûres.

3 réflexions sur “La semaine en bref #78”

  1. J'ai du mal à comprendre le concept de bons d'achat SNCF non valables sur TGV ni internet. Sachant qu'acheter des billets TER en gare devient extrêmement compliqué de ce que j'ai compris…
    (Enfin si, je comprends le concept "on vous rembourse que dalle en fait")
    Et sinon j'ai aussi un client qui met souvent 3 ou 4 mois à payer, je compatis…

  2. Le coup des courses-oubliées-au-fond-du caddie, je l’ai fait… avec du fromage. Et comme le caddie était rangé au fond du garage, tu imagines dans quel état je l’ai retrouvé quelques semaines après…

    Les fourmis sont terribles, cette année. Bon courage !

  3. @Morgan: Bon, j'ai été mauvaise langue: cette fois, j'ai eu droit à l'option remboursement par virement bancaire (que j'ai prise, of course!).

Les commentaires sont fermés.

Retour en haut