La semaine en bref #41

Lundi:
Premier train en retard de plus de 20 mn, correspondance ratée, deuxième train en retard de 10 mn: un voyage ordinaire vers Monpatelin, où je suis accueillie par une magnifique pluie d’automne. 
 Je défais mes bagages en prenant bien garde à isoler les textiles, qui passent aussitôt en machine avec séchage à 60° ou filent sur le balcon dans un sac poubelle. Oui, je suis toujours en train de flipper ma race au sujet des punaises de lit. En avoir rapporté à Bruxelles serait déjà moche, mais ici, ce serait carrément la cata. 
 Quand je me pose enfin avec le sentiment du devoir accompli, un des pans de mon long gilet d’intérieur kaki renverse le verre de jus d’abricot plein à ras bord posé à côté de mon MacBook. S’en suivent quelques minutes de séchage/nettoyage frénétiques, mais heureusement, la bête ne semble pas avoir souffert. 

Mardi:
 Ma fleuriste adorée m’annonce qu’elle a vendu la boutique et qu’elle va ouvrir un restoroute dans la ville voisine. « Au bout de 13 ans, j’avais fait le tour, il me fallait un nouveau défi. » « Alors, bonne chance pour votre deuxième carrière. » « Troisième, en fait. A la base, j’étais aide-soignante en maison de retraite. »
 C’est pas avec une lobbyiste de chez Danone à l’écologie qu’on va enfin faire quelque chose de significatif pour l’environnement. Quant au nouveau ministre de la culture, j’ai envie de dire qu’il ne pourra pas enfoncer les auteurs davantage que celle qui l’a précédé, mais je ne voudrais surtout pas que l’univers prenne ça pour une provocation.
★ Maintenant que je suis allée là-bas, je revisionne l’épisode de Parts Unknown consacré à Singapour pour le plaisir de reconnaître quelques endroits et de constater que même en 4 jours, je me suis fait une idée assez exacte du fonctionnement de ce pays minuscule autant qu’exceptionnel. J’y retournerai, c’est sûr.
★ Peu après minuit, je dois me rendre à l’évidence: les bruits suspects, intermittents et mobiles que j’entends depuis le début de l’après-midi dans le mur du salon et derrière mes placards de cuisine sont probablement l’oeuvre d’une nouvelle souris. Je ressors mes pièges, les appâte avec du Milka aux noisettes et prends un Xanax avant de monter me coucher. (Je rappelle que ces bestioles me terrifient.)

Mercredi:
 La municipalité de Toulon a déjà commencé à monter les foutus chalets de Noël sur la place de la Liberté. Vous n’avez qu’à les laisser là toute l’année pendant que vous y êtes; ça vous économisera de la main d’oeuvre.
 Je déjeune seule chez O Garden, fais quelques courses utilitaires chez Carrefour, récupère le recueil de découpages d’Anna Sommer que j’avais laissé chez Contrebandes pour qu’ils me le fassent dédicacer lors de la venue de l’artiste, m’offre cette broche Macon et Lesquoy tellement de saison, bouquine sur ma Kindle devant un Thé sur le Nil au Chantilly et renonce à aller voir « L’amour flou » au cinéma car je suis trop anxieuse pour en profiter. 
Quand je me suis levée ce matin, les pièges étaient toujours vides. Idem quand je rentre chez moi après ma brève virée en ville. J’espère que ça n’est pas un rat, trop gros pour entrer dans le tube en plastique…
 …Ou pire: les fourmis charpentières qui sont en train de faire écrouler la maison sur moi. Mail paniqué à la voisine qui assure la présidence de la copropriété avec moi: qu’a-t-il été décidé à ce sujet lors de la dernière assemblée générale, pendant que j’étais en Asie? Elle me répond immédiatement qu’une intervention a bien été votée. Bon, ça me rassure.

Jeudi:
 J’appelle l’entreprise qui s’était chargée de la défourmisation en 2011 et que le syndic a de nouveau contactée cette fois. Rendez-vous pris mardi prochain pour constater les dégâts et établir un devis. On progresse.
 Parce qu’il ne s’agirait pas que ma semaine s’améliore trop non plus: les appels de cotisation RAAP-IRCEC du 2ème semestre sont en ligne, et j’avais sous-estimé le mien d’environ 150€. Grmbl.
 Notre réservation d’un appartement à Rotterdam ayant été rejetée par l’hôte Air B’n’B, nous tentons notre chance avec un sublime rez-de-maison à Utrecht. Grandes pièces lumineuses, canapé accueillant, cheminée fonctionnelle, parquet ancien… Je croise les doigts très fort.

Vendredi:
 La réservation du sublime rez-de-maison est rejetée aussi; je suis désespoir. Où allons-nous passer le Nouvel An?
 Je vais faire un tour au village pour envoyer le Colissimo pandaesque de Darklulu et acheter quelques bricoles chez mon primeur. Mes courses une fois rangées, je m’apprête à me laisser tomber dans mon canapé avec le dernier Liane Moriarty quand j’entends de l’agitation derrière le comptoir de la cuisine. La souris vient de se faire pincer.
 Me voilà donc repartie, direction le champ le plus proche, afin de relâcher la bestiole presque aussi paniquée que moi. Mon devoir accompli, je passe à la jardinerie voisine et, dédaignant le rayon des poisons anti-vermine, m’offre deux pots de confiture artisanale pour me féliciter. Le type devant moi achète 4 tapettes à souris; je suinte la supériorité morale par tous les pores. Je ne suis pas un assassin, moâ, môssieur.
 Je suis rentrée chez moi et l’adrénaline commence juste à refluer quand j’entends de nouveaux grattements caractéristiques dans ma cuisine. Il y en a une autre. (Non, ce n’est pas la première qui est revenue: je l’ai laissée à plus de 500 m de ma résidence.) Je regrette amèrement tout le mal que j’ai pensé du type de la jardinerie – cet homme qui ne s’encombrait pas d’un sentimentalisme foireux et qui arrivera probablement à dormir cette nuit, lui. 

Samedi:
 Elle m’use tellement, cette semaine, que je commence ma journée par deux mini séances de Yoga With Adriene – c’est ça ou une plaquette complète de Xanax.
 Déjeuner en solo sur la terrasse du deuxième restaurant de Marco, juste derrière le premier. Au calme dans une rue piétonne, par une magnifique journée d’automne où je suis encore en robe d’été et en sandales. Je savoure une délicieuse pizza au citron en bouquinant sur ma Kindle, ce que voyant, le maître des lieux me taquine: « Tu es passée à l’option technologique? ».
 Petite balade photo dans la vieille ville, l’ancien Chicago qui grouillait jadis de bars à putes mais qui, depuis mon adolescence, a été magnifiquement rénové et où fleurissent désormais les commerces de hipsters. A l’heure du goûter, je retrouve Gaby pour tester les glaces à l’azote de Mister Marius (qui sont aussi bonnes que promis). Elle me raconte sa semaine mille fois plus pourrie que la mienne, et je suis obligée d’admettre: « OK, tu gagnes ».
 …Ce qui ne m’empêche pas d’être tétanisée quand la souris décide de s’agiter vers 23h30, juste au moment où j’allais monter me coucher avec l’esprit relativement serein. Fuck fuck fuck.

Dimanche:
 A mon réveil, les pièges sont vides. Le réservoir de ma zénitude aussi. Je fouille dans mes placards de cuisine pour voir ce qui a pu attirer les souris et découvre un vieux paquet de pâtes non entamé, mais dont l’emballage plastique a été rongé dans un coin. Je l’élimine et déplace les pièges à l’intérieur des placards où ça gratte le plus depuis le début de la semaine. Puis je passe la journée à bosser et à faire du yoga en sursautant au moindre bruit.
 A 20h15, clac! La seconde (faites que ça ne soit pas la deuxième…) souris s’est fait prendre à son tour. Devinez qui a gagné le droit d’aller se balader dans les champs un dimanche soir en pleine nuit pour la relâcher?


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10 réflexions sur “La semaine en bref #41”

  1. ça vaut ce que ça vaut mais j'ai eu des souris chez moi il y a quelques années, on m'a conseillé de glisser des feuilles de laurier dans les plinthes (j'ai acheté un bête bouquet garni) et bien ça a marché! Elles sont parties et ne sont plus jamais revenues (et pourtant j'habitais au-dessus d'une pizzeria à emporter un peu douteuse…)J'aime bien les souris moi mais elles grattaient les plinthes la nuit et question hygiène je trouvais ça moyen :)Bon courage!

  2. @clo: Excellent conseil tout ce qu'il y a de plus écolo, je tenterai! Merci beaucoup 🙂

  3. Je voulais déjà répondre à l'article où tu parlais déjà de passer le nouvel an à Rotterdam, mais j'ai oublié (je lis les articles via le flux RSS, pas le blog) : j'habite à Rotterdam, et même si je ne connais pas suffisamment bien la ville pour y recommander de bons endroits, je serais enchantée de vous aider pour votre séjour ! Je pense bien que vous désirerez plus de liberté qu'une simple chambre en coloc' par exemple, mais je peux demander si certains de mes amis partent en vacances et laissent leur appartement vide…

  4. J'ai bien ri sur l'histoire de la souris. C'est gentil de ne pas les écrabouiller avec des pièges (et récupérer leur cadavre pour le jeter, urgh). Il paraît que certaines huiles essentielles marchent aussi, mais il faut en mettre sur toutes les entrées potentielles. J'en ai eu une fois chez moi, mais elle a dû entrer par accident et ressortir tout aussi vite. Elle n'est pas revenue depuis plus d'un mois, et j'ai maintenant deux pièges entreposés au placard…

    Pour le nouvel an, n'y aurait-il pas des chambres d'hôte/Airbnb originales, accessibles en voiture en un temps raisonnable : cabane, yourte, maison troglodyte ?

  5. Pour le Nouvel An, je continue à explorer les options, mais j'avoue que rien ne me tente follement et qu'il est déjà tard pour réserver…

  6. Aux assassins de souris potentiels, je me permets de rappeler qu'il vaut mieux utiliser des moyens mécaniques : tapettes, ou lâcher devant un chat (même le plus mou retrouve ses instincts) (ou pour les sadiques, des pièges à colle, avec achèvement ultérieur). Le poison n'agit pas instantanément, et tue donc aussi beaucoup de rapaces et autres ESPÈCES PROTEGÉES…

    Et merci aussi à Clo pour le coup du laurier.

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