[HONG KONG] Où on s’échappe de la ville pour la journée

Hier soir après l’extinction des feux, j’ai soudain été prise de la trouille irrationnelle que la clim’, qu’on laisse en marche pendant la nuit, foute le feu à l’hôtel, et je n’ai pas réussi à m’endormir avant d’avoir mis au point et répété plusieurs fois dans ma tête un plan d’évacuation optimal. Comme en plus je me suis réveillée spontanément à 7h30, je ne suis qu’à moitié reposée. Vers 10h, nous quittons l’hôtel et descendons à pied jusqu’aux quais pour prendre le Star Ferry jusqu’à Central et, de là, un autre ferry jusqu’à l’île de pêcheurs de Cheung Chau. Moins de 2€ pour une heure de trajet, c’est assez hallucinant. Après avoir vaguement regardé Hong Kong Island recéder derrière nous, je me plonge dans le bouquin que j’ai commencé le premier jour des vacances – il est génial et je voudrais bien le finir.


Nous débarquons peu après midi sur un port beaucoup plus animé que ce que j’imaginais, dans ce qui ressemble davantage à une petite ville qu’un village avec ses maisons à flanc de falaise et ses boutiques de souvenirs intercalées avec des restaurants de fruits de mer. J’ai relevé un nom en particulier pendant mes préparatifs de voyage: le So Bor Kee. Nous allons nous y asseoir sur une terrasse ombragée mais pas du tout climatisée, et sommes pris en charge par des gens qui ne parlent visiblement pas un mot d’anglais. Comme d’habitude, nos plats arrivent en décalé. D’abord les Saint-Jacques vapeur à l’aile que Chouchou a commandées, et qui sont délicieuses même si je les aurais préférées sans le corail. Puis mon crabe pas du tout décortiqué et servi sans le moindre grain de riz en accompagnement. Je le fixe d’un air consterné. Même avec l’aide de Chouchou, c’est à peine si je parviens à en extraire 2 dés à coudre de chair. Par contre, j’avale facilement le double en morceaux de carapace, et je me mets de la sauce jusqu’aux coudes et dans les oreilles. L’addition est plutôt salée et j’ai encore faim en sortant de table. Bref, ça n’était pas l’idée du siècle.

Nous nous lançons dans la boucle rouge présentée sur le plan de l’île comme une promenade d’une heure à une heure quinze. En fait, c’est une véritable randonnée qui monte et descend selon des pentes assez raides ainsi que moult escaliers, sur des chemins généralement pavés ou bitumés mais pas toujours pourvus d’ombre. Bien sûr, nous n’avons pas prévu de bouteille d’eau, et vu le débit de notre transpiration, nous nous retrouvons assez vite déshydratés. La balade reste agréable, surtout quand elle longe une plage où je ne peux pas m’empêcher d’aller faire l’andouille sur les rochers et de ramasser des coquillages. On se demande un peu qui sont les gens qui vivent dans certains coins particulièrement difficiles d’accès. La présence d’un vélo violet sur une esplanade isolée, en haut d’une côte déjà très difficile à gravir à pied, nous laisse perplexes: comment est-il arrivé là? Et surtout, pourquoi l’y a-t-on amené?

Plus loin, nous suivons le tracé de la Petite Grande Muraille. Les dégâts faits par le typhon Mangkhut il y a deux semaines sont encore flagrants, que ce soit dans la végétation arrachée, les distributeurs de boissons renversés ou, lorsque nous redescendons enfin vers la plage locale, l’héliport à moitié détruit. Nous nous arrêtons au bar du club de windsurf pour boire enfin un truc frais. La vue est superbe; dommage qu’une énorme bestiole de la famille des guêpes (mais qui n’en est pas une; je ne pense pas qu’on ait cette espèce en Europe) tourne autour de tous les verres en me terrorisant à demi. Nous achevons enfin la boucle et regagnons le port deux minutes avant l’appareillage du prochain ferry.

Avant de rentrer à l’hôtel, nous faisons un crochet par le Tsui Wah le plus proche. Cette chaîne de restos bon marché est réputée servir de la comfort food à la hongkongaise. Nous faisons la queue une dizaine de minutes sur le trottoir avant qu’un serveur débordé nous emmène vers la petite table dans le coin du fond à côté des toilettes (dégueulasses). Mon riz frit poulet/légumes et la soupe de boulettes de poisson et de nouilles de Chouchou sont plutôt corrects et servis en bonne quantité pour un prix effectivement minime, mais une fois de plus l’hygiène laisse à désirer et il est impossible d’obtenir une réponse en anglais à une question aussi simple que « Prenez-vous les cartes de paiement? ». On finit par comprendre que c’est « Cash only », ce qui ne nous arrange pas. Bon, on trouvera un autre endroit où manger demain soir. 
La vidéo du jour, blabla habituel. 

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