Noir c’est noir

La semaine où Kate Spade et Anthony Bourdain se sont donné la mort, tous les gens qui les connaissaient de près ou de loin s’en sont attristés. C’est assez terrible de penser que même la réussite professionnelle, l’accomplissement artistique, l’aisance matérielle, une famille à laquelle on tient ne suffisent pas à enrayer les pulsions suicidaires.
Moi, j’étais moins attristée que choquée de me rendre compte à quel point une partie de moi les enviait d’avoir eu le courage d’en finir.

J’ai toujours été attirée par le néant. Toujours eu du mal à trouver un intérêt quelconque à la vie. Toujours pensé que c’était beaucoup de souffrance à endurer, beaucoup de luttes à livrer pour pas grand-chose. Je ne compte plus les périodes où, chaque soir en me couchant, j’ai souhaité de toutes mes forces ne pas me réveiller le lendemain. Quand j’étais harcelée à l’école. Quand je haïssais mes études et plus tard, mon travail. Vers la trentaine, j’ai fait un gros épisode dépressif qui a duré plusieurs mois et dont je me suis sortie toute seule avec beaucoup de difficulté.
Mais il y a toujours eu en moi une petite voix obstinée qui me houspillait pour que je me bouge, que j’ouvre les yeux sur ma chance et cesse d’insulter avec mon auto-complaisance les gens qui avaient de vrais problèmes. C’est le rose de mon noir, l’Eros de mon Thanatos, l’instinct de vie qui fait pendant à la pulsion de mort. La raison pour laquelle, depuis le début de ce blog, je me démène pour cultiver la pensée positive, multiplier et savourer les petits bonheurs – comme si l’accumulation de choses minuscules, tasses de thé et couchers de soleil, pouvait combler le vide béant en moi.
La vérité, c’est que depuis la mort de mon père il y a bientôt six ans, le ressort de mon envie de vivre est cassé, et que trouver des raisons de continuer devient de plus en plus difficile.
Je ne suis absolument pas en train de dire que je vais me foutre en l’air. D’une, je suis bien trop lâche pour ça, de deux, je m’en voudrais de causer une peine pareille à mes proches. Ma vie n’est pas une souffrance de chaque instant, loin de là. C’est juste qu’elle n’a plus beaucoup d’intérêt à mes yeux, hormis quand je voyage et découvre des choses nouvelles. Au quotidien, je dois bourrer mes to do lists au maximum, parce que lorsque rien ne vient me distraire de mes propres pensées, l’angoisse existentielle reprend le dessus. Entre le réchauffement climatique, l’augmentation des inégalités sociales et la montée des nouveaux fascismes, le monde devient chaque jour un endroit un peu plus moche. Mon métier que j’aime tant est attaqué de toutes parts, probablement en voie de disparition. Et maintenant que j’approche de la cinquantaine, la suite de ma vie ne sera plus qu’une longue litanie de pertes: les gens que j’aime, mes capacités physiques. 
Je n’ai plus l’espoir que le meilleur reste à venir. Le meilleur est déjà derrière moi. J’ai du mal à me dire que le reste vaut encore la peine. 

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33 réflexions sur “Noir c’est noir”

  1. Je suis extrêmement touchée par votre témoignage Armalite ; témoignage si sincère, lucide et poignant. J'aurais pu écrire exactement la même chose. Je me retrouve à 100% dans cette obstination à lutter pour ne pas baisser les bras et essayer de garder des raisons de ne pas quitter cette vie…

  2. Je comprends. A 100%. Personnellement, j'ai souvent l'impression que tout ce que je fais, qu'on fait dans la vie, n'est qu'un truc pour passer le temps en attendant la fin. Et que ça n'a aucun sens. La vie n'est qu'un passe-temps en attendant la mort.
    Merci néanmoins d'être là…

  3. Très déprimant de se rendre compte que le meilleur est derrière soi, surtout quand ce meilleur n'a franchement pas été folichon et que ce qui faisait tenir était l'espoir de meilleurs lendemains et d'avoir enfin droit à sa part de bonheur. Mais à 20 ans, il vaut mieux ne pas savoir ce qui nous attend.

  4. Je me retrouve tellement dans ces mots et cela me fait très bizarre de découvrir que d'autres vivent cela.
    Mon entourage sait que je suis traversée par cela et je sais que cela les fait souffrir.
    Mais je n'ai juste pas leur envie de vivre. Et des années de questionnement me laissent assez lucide sur la raison de cela et l'irréparable avec lequel je dois me débrouiller.
    Alors j'instagramise ma vie, artificiellement. Je structure aussi celle-ci de listes. Je m'invente de petits rituels légers.
    Mais tout cela sent le colorant ajouté à du vide (ne pas y penser, avancer, fonctionner, réussir des trucs, être utile à d'autres, …)
    Je vis une nouvelle dimension à cela ces derniers mois : en regardant ma famille, je réalise que j'ai de fortes probabilités de mourir d'un long cancer pénible ou d'être atteinte d'alzeihmer.
    Vu la difficulté de gérer cela pour mes parents, je me dis que je n'ai pas envie de vivre cela ou de l'imposer à mon entourage. Je réfléchis donc aux options de "clôturer le dossier "vie"" à ma mode, quand j'en sentirai le temps venu. Je vois cela assez froidement (c'est pour moi un problème technique de recherche de moyens) et j'ai choqué certains amis en en parlant.
    Cette possibilité de maîtrise me donne un peu d'espoir : je n'ai pas maîtrisé grand chose dans ma vie jusqu'à présent, j'aimerais maîtriser ma fin.
    Pfiou.

  5. Lorsque J'ai entendu un proche parler ainsi pour la première fois, j'avais 17 ans. Pendant qu'elle tenait dans ses bras son fils d'à peine 1 an, cette personne m'expliquait son point de vue et ça m'a bouleversée et choquée. Je n'ai pas compris, j'avais 17 ans, la vie devant moi et l'envie de conquérir le monde. 23 ans plus tard, elle est toujours là avec le même discours et bien que bouleversée parce que je l'aime très fort et que j'ai peur d'apprendre un jour qu'elle a décidé de nous quitter, je ne suis plus choquée et je comprends.

    Ce qui me saute aux yeux c'est la mention de ce vide, que rien ne peut combler et ce : "ah quoi bon". Ma maman était comme ça aussi, elle a traversé sa vie en faisant ce qu'elle devait faire et puis et partie ainsi aussi. Je ne l'ai jamais entendue me dire qu'elle regrettait de partir, elle s'inquiétait pour nous oui, mais n'avait aucun problème avec le fait de s'en aller.

    Moi, je suis de l'autre côté du mur. Je peux comprendre le vide, l'envie de mourir, mais c'est quelque chose que je ne ressens que très rarement, pas suffisamment donc pour émettre une opinion qui soit juste, sincère et pouvoir me mettre dans tes souliers.

    Alors je vais faire alliance avec de ta petite voix obstinée (j'ai le droit j'ai une voiture rose, ça me fait automatiquement passer du côté rose de la force) et puis simplement te dire que je t'aime et que les petites choses, ce n'est pas rien.

  6. @Nathalia, Mangaverse, Lucy, rosaannoma: C'est drôle, parce que d'un côté je préfèrerais que personne d'autre ne ressente ça, et d'un autre côté, ça me réconforte un peu de ne pas être seule dans ce cas, de me dire que ça n'est pas juste un gigantesque syndrome d'insatisfaction capricieuse et personnelle. Je ne sais pas quelle est votre situation familiale; j'ai souvent pensé que ce vide intérieur était sans doute surtout un truc de nullipare, parce que ça doit être plus facile de se trouver des raisons de vivre quand on a une descendance à voir grandir (et aussi, on a sûrement beaucoup moins de temps pour s'appesantir sur ses propres angoisses existentielles quand il faut s'occuper d'un ou plusieurs enfants). Ou peut-être que c'est l'inverse, qu'on a moins tendance à faire des enfants justement à cause de ce vide intérieur.

    @LadyPops: Non, ce n'est pas rien. Mais ce n'est pas beaucoup non plus la plupart du temps.

  7. Ça me touche beaucoup de lire ces mots. Je suis quelqu'un qui a plutôt tendance à voir le verre a moitié plein et qui aime la vie. Il m'arrive malgré tout d'avoir des petits moments où je peux ressentir ce sentiment de vide et lorsque ça m'arrive je trouve ça très dur. Alors si je ne peux pas dire que je vis ce que tu vis, je compatis. Je peux simplement te dire que j'ai plaisir à te lire et à te suivre. Les petites choses sont pour moi le sel de la vie et il me semble juste de les vivre à 100%.

  8. Je suis nullipare mais je n’ai jamais ressenti cela. Je suis plutôt du genre à m’inquiéter face à toutes les possibilités et les expériences qui s’offriront à moi de ne pas avoir le temps de toutes les vivre! C’est marrant car lire ton blog et réfléchir sur tes choix de vie m’incite souvent à réfléchir aux miens et m’encourage à limiter au maximum mes « contraintes » (notamment professionnelles) pour prendre du temps pour moi afin de profiter au maximum de tout ce que la vie a à m’offrir.

  9. Multipare. Couple stable. Boulot intéressant et valorisé…
    Cela m occupe. Mais ne change rien au manque de sens.
    Tu as lu Alice Miller, l'avenir du drame de l'enfant doué ?

  10. J'ai eu des pensées suicidaires à certains moments de ma vie : la vie était trop, j'avais mal et je voulais que tout s'arrête, je n'en valais pas la peine, mais si je ne suis pas passée à l'acte – à supposer que j'en aurais eu le courage – c'est la petite voix qui me disait qu'un jour peut-être tout ça allait s'arrêter, que la vie pouvait être meilleure que ce que j'avais connu jusque là, que ça vaudrait le coup de s'accrocher pour voir ce qu'il y aurait après.

    Tes mots sont forts, mais je ne m'y suis pas reconnue et les lire m'ont quelque part fait du bien : je crois que j'ai fondamentalement un vrai bon instinct de survie (et j'ai eu un bon thérapeute !)

    Des bisous.

  11. @rosaannoma: Non, je ne connais pas du tout, mais les histoires de surdouance m'ayant bien gâché l'enfance, je t'avoue que je fuis tout ce qui a un rapport avec…
    @M'dame Jo: Tes pensées suicidaires venaient du fait que, d'après le peu que je sais de ta vie, tu avais de vrais problèmes, et elles n'avaient pas de raison de subsister à partir du moment où tu as eu la force de te sortir des problèmes en question. Mes foutues angoisses existentielles n'ont pas de fondation concrète, du coup, c'est dur de savoir par où les prendre pour en venir à bout! (Et les thérapeutes c'est fondamentalement pas mon truc, donc, pas non plus de solution de ce côté.)

    1. (La thérapie c'était pour quelque chose de spécifique et de l'ordre du médical à un certain point : je comprends que ça ne te dise pas.)

  12. Je rejoins en partie M'dame Jo, je suis quelque part foncièrement optimiste, me disant toujours que le meilleur est à venir. Même à mon âge. Et même si j'ai (eu) des moments difficiles.

    Et je suis triste de lire ce que tu ressens, ainsi que les nombreuses personnes qui ont commenté. Je vous envoie à toutes des bisous.

  13. Nullipare (sans aucun regret), en couple stable, boulot qui me plaît (même si incertain). Pas de réelle envie de mourir (la mort reste quelque chose qui m'effraie) et pas envie de faire vivre ça à mes proches de toute façon.
    Non, juste qu'au delà des moments de bonheur, des petites joies du quotidien, tout ça, il reste un fond de non sens et d'ennui. Que tout ça ne sert à rien et qu'on ne fait que meubler en attendant… Sachant qu'après, il n'y a rien, juste le néant.
    Youpi 🙂

  14. Armalite le sujet de la douance a bien changé et je suis ravie d'avoir eu les outils nécessaires à la compréhension de l'enfant HPI pour comprendre les enfants, comprendre Mr Pops et peut-être un peu de moi aussi, mais moi je fais partie du groupe des imposteurs, je ne suis pas encore prête.

    Je pense honnêtement que tu trouverais quelques pistes en creusant un peu le sujet ce qui pourrait t'être, je pense, d'une grande utilité. On traite le sujet maintenant de manière beaucoup moins compétitive et on essaie beaucoup plus de comprendre ce qu'implique une douance au lieu de vouloir absolument en faire quelque chose de magique et d'extraordinaire.

  15. @Ladypops: Le truc, c'est que comprendre d'où ça vient ne m'intéresse pas, ça ne résoudra pas le problème (si tant est qu'on puisse qualifier ça de problème). Je vois bien en quoi le fait d'avoir, disons, une activité intellectuelle plus intense que la moyenne risque d'entraîner une prise de conscience de la vacuité fondamentale de l'existence. Ca ne change rien au fait que fondamentalement, l'existence est vaine, et que je ne vais pas pouvoir l'oublier 🙂

    1. Je suis assez d'accord, comprendre c'est une chose, être capable d'insouciance en est une autre. Perso, je pense que d'avoir été en avance sur les autres, gamine, au prix d'une solitude qui ne m'a jamais vraiment dérangée, m'a permis de sortir du monde réel qui me pesait et de me réfugier très tôt dans un monde abstrait, intellectuel et imaginaire, qui m'a servi d'échappatoire pendant longtemps (avant que je ne découvre l'alcool et autres substances permettant de ralentir les pensées à l'adolescence… hem).

  16. @armalite

    Je n'ai pas pu avoir d'enfant, et je pense que ce sentiment pour ma part vient en grande partie de là. C'est le grand regret de ma vie. On m'a d'ailleurs déjà dit que sans enfant, je ne ne servais à rien et que c'est comme si j'étais déjà morte. C'était méchant, violent, mais je ne peux m'empêcher de penser que c'est ce que la plupart des gens pensent de moi et ça renforce fortement le "à quoi bon?"

    Mais je n'ai jamais été joyeuse et insouciante, ni enfant ni ado. J'ai toujours été soucieuse, inquiète. Alors peut-être qu'avec 2 ou 3 enfants, je me serais désespérée encore plus de la marche du monde.

  17. @Toutes: merci en tout cas pour vos commentaires francs (quand vous êtes concernées) ou bienveillants (quand vous ne l'êtes pas) <3

  18. FraiseDesBois

    Tes mots encore une fois touchent juste et fort.
    Je suis grosso modo dans le même cas, et ça remonte à très jeune, j'ai un souvenir très net, j'avais moins de 9ans, je mettais la table seule dans la cuisine, j'ai pris dans le tiroir à couvert à steak et j'ai fortement pensé à l'appliquer sur mes poignets, à rejoindre le néant. C'était la première fois mais pas la dernière.

    C'est totalement décorrélé de la tristesse ou de la dépression, plutôt en tâche de fond comme mon non désir d'enfants.

    Je ne suis jamais vraiment passée à l'acte mais je compense avec des comportements auto destructeurs, j'essaie de trouver le moins pire.

    Mon angoisse c'est de me retrouver seule, sans proches à qui manquer, là je n'aurais plus de garde fou

  19. @FraiseDesBois: Ce qui me frappe dans ton cas, c'est que comme moi tu es une personne très énergique et pragmatique, pas du tout le genre dont les gens soupçonneraient qu'on pense et ressent ça.

  20. @FraiseDesBois: Et du coup je suppose que pour le wagon plein de trolls, ce sera pas cette fois? 😀

  21. FraiseDesBois

    @Armalite j'ai appris très vite à camoufler beaucoup de choses, mais le point positif c'est que je suis bien placée pour ne pas préjuger de ce que vivent/traversent les autres
    Le wagons de trolls (même bienveillant n'a pas sa place ici)

    @Toute merci aussi pour vos commentaires, ça fait du bien à lire, prenez soin de vous

    1. Je vous connais un peu les deux (plus Fraise, c'est vrai) mais cette dualité ne me surprend pas. Ça fait de vous des personnes interessantes et surtout des anti-connasses ^_^

  22. ça m’attriste de lire que vous ressentez ce vide, que ce soit Armalite ou les autres personnes qui ont commenté. Je dois bien dire que malgré une exploration en profondeur de l’univers de l’anxiété, je n’avais jamais ressenti le vide intense dont vous parlez. (En général, j’ai peur de finir seule et abandonnée de tous, youpitralala.)

    Donc je ne peux me mettre dans vos chaussures, mais j’envoie bisous, pensées et camions de bienveillance à toutes.

  23. Je me reconnais dans certaines sensations que tu décris.
    Au décès de ma grand-mère, il y a 3 ans, j’ai eu la vision lucide que c’etait une répétition générale, que le reste de ma vie constituerait à refaire ça à intervalles réguliers pour les personnes qui me sont chères et dont j’aurais la responsabilité d’organiser les obsèques, seule cette fois. Vision très déprimante et vaine de la vie, où les moments calmes ne sont que des sursis.
    Maintenant j’y suis, avec ma maman qui vient de disparaître. Mais je me rend compte que je n’ai même pas eu de moments calmes entre temps. Ma vie est une lutte, car fortement impactée par les violences sociales et masculines (même si j’ai réussi à mettre à l’abri mon intégrité physique directe). Le ratio lutte /bonheur me questionne beaucoup, car je vis des bonheurs intenses aussi (notamment avec ma fille) mais cela m’apparait comme une îlot dans un no mans land, une terre complètement brûlée, sans connections qui font sens. Mes amis me disent : «  ce que tu as réussi à construire, c’est fabuleux vu toutes les difficultés, vu d’ou tu viens, accroche toi à ça » comme un compliment, une reconnaissance mais ce qui m’apparait en premier c’est le manque de sens et l’envie d’avoir un bonheur confortable et naturel comme d’autres, et non gagné de haute lutte.
    Bref, grosse perte de sens et hyper lucidité et sensibilité à la violence, qui étaient déjà présentes avant le deuil et grosse réflexion sur comment retourner au front, comment s’alimenter du positif de la lutte (agir, être ensemble, se soigner soi, les autres, l’environnement, ….) pour tenir sur la longueur parce que je considère qu’il faut continuer à se mobiliser contre les violences et injustices, et d’ailleurs je ne pourrais rien faire d’autre mais là, je suis k.o.

  24. Et par rapport au nullipare / pas nullipare : j’ai eu l’occasion d’en parler avec beaucoup de mamans de plein d’horizons différents et ce qui ressort pour moi à les écouter et sans parler pour toutes, c’est que l’enfant apporte du sens (transmission tout ça) et en même temps la conscience aiguë que rien n’en a, car la maternité s’accompagne souvent, même pour celles qui n’avaient pas spécialement de regard critique et politique sur le monde, d’une prise de conscience des inégalités, violences et drames climatiques. Une sorte de « oh mon dieu » tétanisant face au monde (même qd on était déjà bien critique avant, c’est comme une fenêtre de clairvoyance accentuée au moment de la naissance où tout apparait mille fois plus insoutenable) directement suivi du sentiment de prise au piège, « trop tard, j’ai plus d’autre choix de participer et tenter de faire la différence maintenant ». Voilà pour ma petite pierre à l’edifice de la tentative de compréhension, même si ce n’est pas du tout généralisable 😉

  25. @Ness: Même si ce n'est pas généralisable, je trouve ça intéressant et quelque part réconfortant d'échanger aussi là-dessus, d'avoir le point de vue de personnes avec des vies différentes et de se rendre compte qu'on se rejoint sur ce sentiment déprimant dont on évite de parler "dans la vraie vie" pour ne pas plomber l'ambiance.

  26. MadeleineMiranda

    Hello Armalite, merci pour ce texte, que je trouve très touchant. Je pense que nous sommes sur cette terre juste pour un petit instant, alors autant en profiter à sa façon.
    Notre existence ne sert pas à grand chose, et lorsque je vois la destruction et la souffrance que l'humanité cause, il est sur que la planète se porterait beaucoup mieux si nous n'étions pas là. Objectivement, tout le monde ne fait que s'occuper en attendant la fin, donc autant créer une vie qui nous enchante et qui nous fait plaisir! C'est ce que j'essaye de faire en tout cas, même si bien sûr tout le monde ressent des passages à vide de temps en temps… J'espère en tout cas que tu continueras à profiter des petits plaisirs de la vie et de voir le bon côté des choses. Je ne pense pas que le meilleur est derrière toi, tu as encore plein de chouettes expériences à vivre! Avec l'âge on sait d'avantage qui on est, ce qui nous fait plaisir, on a plus d'argent à disposition, plus de temps pour voyager etc. Bises!

  27. @Grosquick: J'ai absolument pas besoin d'en parler, mais j'ai toujours besoin de manger 😀

  28. Grosquick de la mancha

    @ Armalite: ça me va aussi.
    Il y a plein de trucs que j'ai envie de tester dans le coin.
    L'osteria bolognese quand il fait froid
    Le machin à bocaux de la rue de la paix
    Eden foodie dont je ne me suis pas encore lassée…
    Un mail quand tu es dispo?
    Biz
    S

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