La semaine en bref #19

Lundi:
Pas de wifi à bord de mon TGV, dont le routeur est en panne, mais ceci mis à part, mon voyage se déroule aussi bien que possible (et du coup, au lieu de glander sur internet pendant des heures, je descends le dernier J. Courtney Sullivan trouvé en e-book pour 1,99€ seulement). 
 « Oh, mais vous avez les cheveux courts maintenant, ça vous va bien, qu’est-ce que vous êtes beeeeeelle! », s’exclame Solange, qui m’a déjà vue dix fois depuis que je les ai coupés. Mais bon, elle a 92 ans et de la DMA.
 « Et vous venez de vous installer dans le coin? » me demande le pizzaïolo de Monpatelin chez qui je me sers exclusivement depuis 17 ans. Il faut croire que, malgré mes lunettes rigolotes, je n’ai pas une tête très mémorable. 
 Sinon, à la rubrique news people, j’apprends qu’un vieux rocker français arborant un anneau dans l’oreille habite juste à côté de chez moi. Connaissant ses opinions politiques, il est sans doute l’autre habitant de ma commune qui n’a pas voté droite dure aux dernières élections. 

Mardi:
 Après avoir transpiré 12 litres, je me décide enfin à remplir ma déclaration de revenus 2017 en ligne. Le seul inconvénient, c’est qu’un jour férié à Monpatelin, je ne vais trouver aucune boulangerie pour me vendre un gâteau décadent avec lequel fêter ça. Quant au cocktail de la victoire, il ne faut même pas y penser: le bar de la Place ne sert que du punch en bouteille. Tant pis, je me vengerai lors de ma prochaine virée à Toulon! (En attendant, je vais quand même boire du punch en bouteille au bar de la Place, parce qu’il fait juste trop beau pour rester enfermée.)
 LinkedIn me propose un poste de responsable animation web, alors que je suis nulle en informatique et que je déteste les interactions sociales. Qu’est-ce que ce sera, la prochaine fois? Monitrice de rafting? Testeuse de speculoos?

Mercredi:
 Ayant pris quelques renseignements complémentaires, je modifie ma déclaration de revenus que j’avais remplie incorrectement hier. Je suis maintenant en mesure de faire le bilan de mon changement de régime. A revenu égal, je gagne 150€ sur les impôts (j’avais si peu de frais réels en BNC que les 10% forfaitaires des Traitements et Salaires sont plus avantageux pour moi), et je perds 600€ sur les charges sociales. Mais j’ai des dépenses en moins (notamment la cotisation à mon ex-AGA). Au final, ma tranquillité d’esprit et les trois jours de tâches administratives économisés chaque année doivent me revenir 250€. Ca valait donc la peine, ouf!
 Tiens, ça faisait longtemps: mon billet d’hier a été sélectionné en Une de HelloCoton Femme Actuelle Les Influençeuses.

Jeudi:
 Les pivoines sont de loin mes fleurs préférées, mais ça m’arrangerait vraiment qu’elles sentent moins fort, parce que leur parfum me file vite mal à la tête.

Vendredi:
 Je suis tellement anxieuse que j’arrive à la mairie de Monpatelin avec une demi-heure d’avance pour déposer ma demande de renouvellement de passeport. Je passe quand même tout de suite, car les trois personnes qui avaient rendez-vous avant moi ne sont pas venues. Ces gens qui décident qu’ils ont besoin de papiers d’identité, et puis finalement pas: qui sont-ils? Quels sont leurs projets de vie et leurs réseaux?
 Quand soudain! Coup de tonnerre dans l’affaire de la déclaration de revenus en Traitements et Salaires: désormais, il existe une case spécifique pour les droits d’auteur (à cause du prélèvement à la source mis en place l’an prochain, m’informe un vieux pote de JdR qui bosse aux impôts depuis 20 ans). Heureusement que mon syndicat bien-aimé a prévenu ses adhérents par mail. Et qu’on n’est pas limité dans le nombre de fois où on peut modifier le formulaire en ligne.
 Oui, OK, j’ai sangloté lamentablement devant l’avant-dernier épisode de « La casa de papel ».
 L’affaire Naomi Musenga me met dans une rage noire. Tout comme les horreurs homophobes que je vois passer chaque jour sur Twitter. Ou, dans un autre registre, les nouvelle attaques commises chaque jour contre nos acquis sociaux par ceux qui sont censés nous protéger. Comment rester combattif sans se laisser bouffer par sa propre colère? Comment avoir l’indignation efficace plutôt qu’auto-destructrice?

Samedi:
 Je me rends à Toulon pour échanger un billet de train. Juste avant de partir, je me rends compte que le sac rouge que j’utilise en ce moment jure atrocement avec ma robe. Je transfère l’essentiel de mes affaires dans un autre sac, kaki celui-là. Dans « l’essentiel de mes affaires », je ne juge pas bon d’inclure le billet de train à échanger. Bien sûr, je ne m’en aperçois qu’une fois arrivée à Toulon.
 Par contre, je me décide enfin à chercher – et à trouver – le raccourci vers la gare de Monpatelin dont je soupçonne l’existence depuis 8 ans sans jamais avoir pris la peine de vérifier. Il réduit de moitié le trajet qui me prenait 5 ou 6 minutes à pied jusque là. Il n’y a pas de petit profit – surtout quand il pleut et/ou qu’on est chargée.
 J’aurais beaucoup mieux profité de ce déjeuner à la terrasse de chez Marco sans le combo migraine d’intensité moyenne + fumeur d’intensité élevée à la table voisine. Du coup, je n’ose pas boire de vin avec ma pizza, et je décampe sitôt la dernière bouchée avalée, en proie à une forte envie de mettre le feu à mes  propres cheveux pour les débarrasser de la puanteur de clope dont ils sont imprégnés.
 Une marinière en lin me fait de l’oeil chez Sud Express, mais… les miroirs sont à l’extérieur des cabines. Quand je m’en plains à la vendeuse, elle me répond que « C’est pour pouvoir contrôler ce que font les clientes ». Voyant ma tête, elle se dépêche d’ajouter « …Et pour les conseiller ». Je déteste m’exhiber en plein essayage, et je suis assez grande pour décider moi-même si une fringue me va ou pas. Tant pis pour la marinière en lin qui me plaisait pourtant beaucoup.
 Dans d’autres magasins où les miroirs sont à l’intérieur des cabines, j’essaye une robe en lin rouge à rayures blanches et un top en lin rouge qui tombent tous les deux bizarrement dans mon dos, ainsi qu’une chemise en lin blanche à rayures rouges qui me serre trop la poitrine. Aujourd’hui, j’aurai fait beaucoup d’économies. Et dû admettre que le lin, sur mon genre de silhouette, c’est vraiment pas ce qu’il y a de plus avantageux.
 Après le demi-sourire du serveur, j’ai maintenant droit à une mini-madeleine avec mon thé quand je vais au Chantilly. La fidélité, ça paye!
 Cerise sur le gâteau de cette journée de petits ratés, l’expo Alain Fleischer (en ce moment à l’Hôtel des Arts) est beaucoup trop, euh, expérimentale pour moi. Je regrette l’absence de Chouchou: il y aurait sûrement eu une très belle série de portraits grimaçants à en tirer.

Dimanche:
 Réveillée à 7h45, j’en profite pour aller faire mon marché plus tôt que d’habitude, et bien m’en prend, car à 11h, un véritable déluge s’abat sur Monpatelin. Comme je dois bosser, ça ne me dérange pas particulièrement, au contraire: ça m’évite la tentation d’aller me balader!
 Ma mère tient des propos sexistes au téléphone. Fatiguée, je me contente de marmonner un vague « Mmmh » et de changer de sujet. Je n’en peux plus de me disputer avec elle, et je ne me sens pas capable de faire l’éducation d’une femme de bientôt 70 ans.

2 réflexions sur “La semaine en bref #19”

  1. Merci pour ces billets qui sont mon petit bonheur du dimanche soir (ou du lundi midi, c'est selon) !
    Par contre, quelle est cette fameuse case pour les revenus de DA en traitements et salaires? J'ai bien peur de m'être trompée dans ma propre déclaration du coup… Dire que je pensais être débarrassée pour cette année …

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