« Dark », la série fantastique qui retourne les méninges

Dans une petite ville d’Allemagne de l’Ouest perdue au coeur d’une épaisse forêt, plusieurs disparitions d’enfants exacerbent les tensions qui existent depuis toujours entre quatre familles locales. Très vite, il apparaît que le problème se répète tous les 33 ans, et qu’il est probablement lié à la centrale nucléaire voisine sous laquelle passe un dédale de souterrains…

J’ai lu plusieurs articles qui comparaient « Dark » à « Stranger things », alors que franchement, le seul point commun entre les deux séries, c’est qu’une partie de « Dark » se déroule dans les années 80 avec son cortège de tubes sautillants et d’objets emblématiques tels que le Rubik’s Cube ou les Raiders. Et, oui, « Dark » aussi est une série fantastique – dans les deux sens du terme. Mais ici, l’élément surnaturel n’est pas une fin en soi: c’est juste un ressort narratif qui permet de mettre en scène un étourdissant ballet psychologique et d’illustrer le principe déterministe selon lequel l’Homme est incapable d’échapper à sa propre nature.


Pour le reste, les justifications de la boucle temporelle sont extrêmement fumeuses et piétinent avec allégresse toute notion de paradoxe. D’un côté, je m’arrachais les cheveux en me disant « Rhâââ, mais c’est pas possible »; de l’autre, j’admirais l’originalité introduite par ce mépris des conventions du genre, les portes scénaristiques nouvelles que cela ouvrait. Même chose avec les personnages: d’un côté, je déplorais que la plupart d’entre eux (à l’exception de Jonas et Charlotte) soient si antipathiques; de l’autre, je kiffais qu’ils n’hésitent pas à faire des choses devant lesquelles les héros regimbent d’habitude, parce que ça ajoute encore à l’impression que tout est possible dans cette série, même ce qui semblait impensable a priori. 

Si comme moi vous êtes amateurs d’histoires de voyage dans le temps, d’atmosphères plombantes façon « Les Revenants » et de scénarios qui vous retournent les méninges, jetez-vous dès maintenant sur cette série Netflix de dix épisodes. Et regardez-la à un moment où vous n’êtes pas distrait par autre chose, sans quoi, vous risqueriez très vite de vous perdre parmi les nombreux personnages et leurs incarnations à des âges différents (même si le casting épatant aide un peu à s’y retrouver). Puis, comme moi, poussez un grand rugissement de rage à la fin, et demandez-vous comment les scénaristes vont réussir dans ces conditions à préserver tout ce qui rendait la première saison si envoûtante. 

2 réflexions sur “« Dark », la série fantastique qui retourne les méninges”

  1. Heureusement que tu préviens que la série s’assoit sur les paradoxes temporels, je vais peut-être pouvoir aborder la suite de la série sans me poser mille questions à ce sujet. Pour l’instant, le premier épisode ne me convainc pas, si ce n’est le formidable jeu des acteurs. Mais il faut bien lui donner sa chance, combien de séries partent avec un pilote catastrophique. Et puis l’allemand, c’est si joli ^^

  2. @shermane: Non seulement elle s'assoit sur les paradoxes temporels, mais elle en fait presque son fond de commerce. Cela dit, si tu as moyennement accroché au premier épisode, je ne suis pas sûre que la suite va te captiver, car l'atmosphère reste la même et la narration devient très compliquée…

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