C’est une mention dans un article de Flow qui m’a donné envie de voir ce film japonais dont je n’avais jamais entendu parler auparavant. Le concept: après leur mort, les gens ont trois jours pour choisir un unique souvenir de leur vie à emporter dans l’au-delà. Puis les gardiens chargés de veiller sur eux reconstituent le souvenir en question sous la forme d’un film dans lequel ils tiennent le rôle principal. Après quoi, ils disparaissent. Et chaque nouvelle semaine amène une autre fournée de défunts.
J’avoue que si le thème ne m’avait pas tant intriguée, j’aurais décroché très vite – je ne suis pas du tout bonne cliente pour les films lents et contemplatifs. Mais là, le thème me fascinait. Dans la première partie, mise en scène comme un documentaire, les défunts de la semaine filmés de face et en gros plan pendant leur interview avec le gardien qui leur a été assigné peinent plus ou moins à choisir parmi leurs souvenirs. Une jeune fille opte banalement pour un séjour à Disneyland. Un pilote veut voler à travers les nuages avec son Cessna. Une vieille dame se revoit danser en robe rouge pour son grand frère quand elle était enfant. Une ex-prostituée évoque son histoire avec un homme marié. Un vieillard indécis doit se repasser les enregistrements vidéos de toute sa vie, tandis qu’un jeune homme de 21 ans refuse catégoriquement de choisir pour ne pas désavouer le reste de sa courte existence. Puis les gardiens se mettent au travail pour recréer les souvenirs avec des moyens plus que réduits qui les obligent à faire preuve d’une grande imagination, et le documentaire prend des allures de film de Michel Gondry. Enfin, alors qu’on croit que l’histoire va s’arrêter là, elle prend un tour très personnel pour les gardiens restés assez neutres jusqu’ici – un rebondissement que j’ai beaucoup apprécié dans la façon dont il permet de boucler une certaine boucle.
L’atmosphère d' »After life » est assez particulière: alors que le film introduit une notion de l’au-delà originale et plutôt poétique, l’action (le peu qu’il y en a!) se déroule dans une sorte de pensionnat décrépit et vaguement déprimant. Les acteurs jouent de façon assez retenue pour la plupart, et hormis lors des récits de souvenirs, les dialogues sont minimalistes. Ce qui laisse toute latitude au spectateur pour se poser lui aussi la question cruciale: et moi, si je devais n’emporter qu’un seul moment de ma vie, lequel choisirais-je? En ce qui me concerne, je n’ai pas eu à réfléchir longtemps. Ce serait le 61. Et vous?
Damned, j'en ai plusieurs. Mais si il ne devait en rester qu'un, je crois que je choisirai n'importe quel dimanche matin, les deux enfants dans notre lit, à rire en savourant ce petit moment.
Ouh là ce film me rappelle des souvenirs, je l'ai vu au cinéma quand j'étais encore étudiante… Autant dire que ça fait une éternité. Mais j'avais beaucoup aimé. Ce film déstabilise mais fascine aussi en effet.
Et la scène que je voudrais revivre, eh bien… Ma rencontre avec mon mari je pense… rien de bien originale, quoi XD