Parfois, je me lève pour céder ma place dans le bus à une personne âgée ou une femme enceinte. Et puis parfois, je ne les vois pas parce que j’ai la tête ailleurs, ou je les vois mais j’ai mal aux pieds alors je reste assise égoïstement.
Parfois, je donne une pièce à quelqu’un qui fait la manche. Et puis parfois, je n’ai pas de monnaie ou pas envie et je détourne la tête pour ne pas voir, parce que je ne sais pas quoi faire du mélange de culpabilité et de colère qui me broie le coeur.
Le plus souvent, j’achète mes fringues chez des marques moyen de gamme dont j’espère qu’elles font fabriquer leurs vêtements dans des conditions décentes. Et puis parfois, je me retrouve à Edimbourg avec une valise pleine de fringues d’été alors qu’il fait 10° et qu’il pleut, et je dois me précipiter chez H&M pour acheter un cardigan à £12 que je jetterai une fois rentrée chez moi en m’apercevant qu’il a un gros trou sur le devant.
Parfois, je lis l’article en détail et je vérifie sa date de parution et ses sources avant de le partager. Et puis parfois, je le balance sur Facebook sans avoir été plus loin que son titre accrocheur.
Parfois – dans les petits commerces -, je signale aux employés qu’ils ont oublié de me compter un article ou fait une autre erreur en ma faveur. Et puis parfois – dans les grandes enseignes -, je ne moufte pas, voire j’en tire une certaine jubilation.
Le plus souvent, je reste très polie avec les opérateurs des services clients, parce que je sais bien qu’ils ne sont pas la cause de mon problème et qu’ils ne choisissent pas les moyens dont ils disposent (ou pas) pour le résoudre. Et puis parfois, l’agacement et la frustration me rendent archi-cassante, pour ne pas dire carrément désagréable.
Le plus souvent, j’essaie de ne pas dire du mal des gens dans leur dos parce que je trouve que c’est surtout moi que ça fait paraître moche. Et puis parfois, je ne résiste pas au plaisir de bitcher sur quelqu’un qui m’énerve vraiment.
Le plus souvent, je mange végétarien parce que mes convictions m’y poussent, et parce que je digère mieux les repas sans viande de toute façon. Et puis parfois, au resto, je craque pour un gros burger dont je réclame le steak saignant parce que j’adore ça (et le soir, quand je n’arrive pas à m’endormir parce que j’ai mal au ventre, je geins qu’on ne m’y prendra plus jamais… jusqu’à la fois d’après).
Le plus souvent, j’essaie de consommer local et de saison. Et puis parfois, au milieu de l’hiver, quand je n’en peux plus des courges et des poireaux, je me rue sur les asperges du Pérou pour faire un risotto crapuleux.
Le plus souvent, je décolle soigneusement le scotch et les étiquettes des cartons avant de les mettre au recyclage. Et puis parfois, quand il y en a trop, ça me gonfle et je fous le carton à la poubelle normale.
Le plus souvent, je me déplace à pied ou en transports en commun – je suis une grande militante anti-bagnole. Et puis parfois, il fait froid ou il pleut et j’ai envie de mettre des chaussures inmarchables pour aller au resto, alors je demande à Chouchou de nous réserver une Cambio pour la soirée.
Que celui qui réussit à bien faire 100% du temps me jette la première pierre.
Je me retrouve dans tout ce que tu dis ! Personne n'est parfait, on fait ce qu'on peut un petit peu chaque jour, et c'est mieux que rien ^^
Un article qui fait du bien ! Tous pareils ^^
Je suis exactement comme toi. Je ne suis et ne serai jamais à 100% comme il faut.