Où je me dote de nouvelles lunettes, vais applaudir Bénabar au théâtre et affronte un cas de conscience

Pour une fois que je dormais encore après le lever du soleil, bien entendu, le réveil sonne à 6h45. Aujourd’hui, j’emmène Chouchou à Paris pour un week-end d’anniversaire (sauf qu’il ne sait pas où nous allons). Et histoire de bien commencer les réjouissances, on se dispute sur le quai de la station Trône, ce qui jette un gros froid jusqu’au milieu de notre voyage en Thalys. Quelques bisous contrits plus tard, on débarque gare du Nord. Il était censé pleuvoir à Paris aujourd’hui, mais pour l’instant ce n’est pas le cas, ce dont je me réjouis. 
Après avoir acheté deux tickets Mobilis, on file jusqu’aux Halles près desquelles se trouve le mignon hôtel-boutique où je nous ai réservé une suite junior. Celle-ci n’étant pas encore prête, nous laissons nos bagages et repartons tout de suite vers la nouvelle canopée. Là, nous marquons un arrêt dans la boutique Lego où Chouchou veut que je crée un petit personnage à mon effigie pour aller avec son mini-MTLM. Puis nous descendons à la Fnac toute proche réserver des places pour une pièce de théâtre – ce qui me coûte vingt euros de plus que si je les avais prises sur internet ce matin, argh. 

Il n’est même pas onze heures et demie mais nous avons déjà l’estomac dans les talons. Métro jusqu’à République, où nous tombons sur le mémorial aux victimes des attentats (c’est mon deuxième dans la semaine, super ambiance…) avant d’aller nous poser à l’Umami Matcha Café chaudement recommandé par Shermane. Chouchou commande un donburi et moi un risoni de miso blanc à la butternut et aux shiitake qui, franchement, tabasse grave. Nous sommes en revanche assez déçus par les desserts (bricohe au matcha pour lui, cheesecake matcha/chocolat blanc pour moi) que nous trouvons chers et quelconques. L’impression d’ensemble reste très bonne; je reviendrai volontiers ici. 
Cap sur Iéna et le musée Guimet, où j’ai repéré une expo Araki qui pourrait plaire à Chouchou. J’avais beaucoup aimé celle que nous étions allés voir ensemble au musée de la photographie de Charleroi en… 2007, me semble-t-il. Mes goûts ont beaucoup évolué depuis, et cette fois, je reste assez froide devant des oeuvres que nous avions déjà admirées à l’époque pour une bonne moitié. Mais Chouchou est très content et c’est le principal. Dans la boutique à la sortie, je craque pour un petit manuel de dessin « à la japonaise » et me retiens d’embarquer deux jolies tasses, mes placards de cuisine étant déjà bourrés massacre. 
Un petit tour sur la rive gauche, plus précisément du côté de Sèvres-Babylone, pour aller chercher mes nouvelles lunettes de loin que j’ai fait fabriquer chez Caroline Abram. L’adorable Amélie, qui me connaissait puisque je lui avais déjà acheté une paire l’an dernier,  a accepté que je lui envoie mon ordonnance par mail la semaine dernière et les a fait préparer sans même que j’aie versé d’acompte afin que je puisse les récupérer aujourd’hui. C’est une monture Orchidée solaire (la monture « normale » était trop étroite pour mon visage) sur laquelle j’ai fait monter des verres correcteurs. Je suis ravie du résultat, et Chouchou aime beaucoup aussi. Puisque nous sommes dans le coin, je passe à la librairie Chantelivre où je me laisse tenter par une bédé et deux romans jeunesse. 
C’est maintenant au tour de Chouchou de faire un peu de shopping – chez Uniqlo, non loin d’Opéra. Il a besoin d’un pull à col en V, mais le seul modèle pour homme est en mérinos ultra-fin, si bien que le M laisse voir ses manches de T-shirt froissé en dessous et que le L un peu trop grand a toute la tenue d’une serpillère sur lui. En revanche, le jean que je lui ai conseillé de prendre dans la couleur la plus foncée pour un effet un peu smart lui va vraiment très bien. On l’embarque et on se dépêche de foutre le camp avant que je ne m’évanouisse à cause de la chaleur horrible qui règne dans le magasin. 

Nous retournons à l’hôtel Crayon prendre possession de notre chambre, poser nos paquets et faire plein de photos de la déco. Nous y traînons une bonne heure avant de ressortir à pied, direction Pyramides où nous passons chez Junku avant de nous diriger vers la rue Saint-Anne. A 18h45, il y a déjà une queue monstre devant le Higuma, mais nous n’attendons qu’un quart d’heure avant que l’ouverture de la salle du fond ne nous permette d’avoir une table. « Deux katsudon set s’il vous plaît! ». Ce n’est pas subtil du tout, mais c’est copieux, pas cher et ça fait le boulot. Une autre fois, on s’offrira un japonais un peu plus chic. 
Retour dans le métro pour remonter jusqu’à Europe et au théâtre Tristan Bernard. Nous sommes pas mal en avance et pendant que nous attendons dans le hall, une panne d’électricité nous fait craindre pour la bonne poursuite de notre soirée – au final, le courant est rétabli et la pièce commence juste un peu en retard. Les sièges sont disposés bien les uns derrière les autres plutôt qu’en quinconce, de sorte que je me tords le cou pendant deux heures pour réussir à voir les comédiens sur scène. Par ailleurs, mon gros mal de gorge du début de la semaine s’est mué en crise d’éternuements et en nez ruisselant. Sans mouchoirs sur moi, je multiplie les efforts de discrétion pour ne pas trop gêner mes voisins. Mais je passe quand même un très bon moment devant ce « Je vous écoute » écrit et interprété (entre autres) par Bénabar. 
Alors que nous ressortons du métro à Palais Royal, j’avise une famille entière (parents plus deux jeunes enfants) installés avec des couvertures sur le trottoir à l’angle de la rue des Petits Champs. Il fait plutôt froid pour un mois d’avril et même si ce ne sont pas les premiers SDF que nous croisons aujourd’hui, à ce moment de la soirée et alors que je rentre dormir bien au chaud dans une chambre d’hôtel qui a coûté une blinde, cette vision me touche particulièrement. Après avoir beaucoup hésité – s’ils sont sans papiers, est-ce que je ne risque pas, en m’en mêlant, d’aggraver encore leur situation? -, je finis par appeler le SAMU social pour leur demander s’ils peuvent faire quelque chose. Le jeune homme que j’ai au bout du fil me dit qu’il va envoyer quelqu’un. Je ne connaîtrai pas la suite de l’histoire. J’espère ne pas avoir causé d’ennuis à ces gens. Je me couche en ruminant des pensées assez sombres sur l’état de notre société. 

A l’exception de la photo de nos plats au Umami Matcha Café, toutes les photos de ce billet ont été prises par Chouchou

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